Ce film, réalisé par Frank Oz et sorti en 2004, n'est pas mal mais sans plus. Seconde adaptation du roman "The Stepford Wives" d'Iran Levin (enfin si on ne compte pas tous les téléfilms qui ont fait suite au film de 1975), le film nous raconte l'histoire de Joanna qui, après s'être virée du son travail, déménage en banlieue avec sa famille, jusqu'à ce qu'elle découvre que quelque chose cloche avec les femmes de Stepford. Bon voilà, nous sommes donc sur la même longueur d'ondes que le précédent film de Bryan Forbes excepté qu'ici, le film est tourné vers la comédie. Je précise que je n'ai pas lu le roman de Levine, ainsi, je ne peux pas savoir si le film en est fidèle ou non. Mais en tout cas, nous remarquons bien ici que nous avons une volonté de remettre ces œuvres (le livre et les films) au goût du jour. Nous pouvons comprendre le choix du réalisateur qui est de s'éloigner du thriller pour se tourner vers la comédie par le fait que ce genre d'histoire peut aujourd’hui parraître ridicule, surtout si on prend le retournement de situation du premier film (que j'avais néanmoins beaucoup apprécié, surtout si on le remet dans son contexte). La supercherie est d'ailleurs dévoilée au spectateur assez vite, nous savons en effet très rapidement que
toutes les femmes sont en réalité des robots, notamment avec la scène dans laquelle une femme se met à buguer et à tournoyer de plus en plus rapidement
. Nous pouvons par ailleurs remarquer un comportement très bizarre dans l'attitude des femmes qui est beaucoup plus forcé que dans la première adaptation, notamment dû à l'humour très cartoonesque du film. Cet humour peut donner lieu à des scènes très sympas et très drôles mais néanmoins, cela rend peu crédible le discours principal, porté par les précédentes œuvres, qui est celui du féministe. Le film a évidemment fait évoluer les mœurs depuis la première adaptation, notamment avec la scène d'introduction nous présentant une femme ambitieuse, à la tête d'une chaîne de télévision. Mais si on regarde de plus prêt, elle a plus précisément créée une émission qui a pour but en gros de détruire des couples (une sorte de "L'Ile de la tentation"), ce qui entrainera d'ailleurs la colère meurtrière d'un des participants, mécontent que sa femme soit partie avec un autre homme. Et ensuite, à la fin du film, on apprends que
ce n'est pas un homme qui est derrière tout cela mais une femme, frustrée du fait de s'être faite trompée et qui se venge alors en créant une banlieue parfaite
. Nous pouvons alors nous demander si ce film essaye néanmoins maladroitement de faire passer un message féministe ou s'il opte finalement pour l'inverse, le discours du film n'est pas très clair, par rapport au premier film qui était beaucoup plus marquant. Bref, en dehors de ça, le film est plutôt divertissant, nous passons un bon moment et puis les gags sont dans l'ensemble plutôt réussis (j'ai notamment beaucoup apprécié le dernier plan, qui fait bien évidemment écho à celui du premier film). Nous y noterons malgré tout quelques incohérences, le film n'est jamais très clair quant au procédé
de fabrication ou de modification de ces femmes
et se contredit assez régulièrement à ce niveau-là. La mise en scène est très bonne, nous avons une apparence cartoonesque, notamment avec toutes ces couleurs vives, qui fait écho à certains gags et à l'ambiance. Le film vaut également le détour pour son superbe casting dont, entre autres, Nicole Kidman, Matthew Broderick, Glenn Close, Christopher Walken et Bette Midler qui jouent très bien. "Et l'homme créa la femme" souffre donc de beaucoup de défauts et d'un discours jouant sur plusieurs tableaux mais reste malgré tout dans l'ensemble plutôt pas mal.