Claude Sautet ou la magie invisible a été présenté en Sélection officielle, en séance spéciale hors-compétition au Festival de Cannes en 2003.
"Au début de l'an 2000, lorsque j'ai approché Claude Sautet pour réaliser un documentaire sur sa carrière (...), il était déjà gravement malade. Il a accepté de nous recevoir, mon complice Dominique Rabourdin et moi, pour une longue série d'entretiens sonores, mais ne désirait pas être filmé. "Plus tard, quand j'irai mieux... ", disait-il sans beaucoup d'illusions", raconte aujourd'hui le réalisateur. Les derniers entretiens avec Sautet ont eu lieu quelques jours seulement avant sa disparition.
N.T. Binh, le réalisateur de Claude Sautet ou la magie invisible a été longtemps été un des piliers de la revue Positif. C'est lui qui avait coordonné un copieux dossier consacré à Claude Sautet en 2001. Il travaille aujourd'hui dans la société qui est en charge de la distribution de son documentaire, Les Grands films classiques.
Si, au cours des entretiens, Claude Sautet ne parle au départ que de ses films, il finit par aborder des questions plus personnelles. "Claude Sautet connaissait chaque image de ses films par coeur ; il a accepté de commenter certaines de ses séquences les plus célèbres ; mais nous lui avons laissé faire toutes les digressions qu'il voulait, nous avons aussi respecté ses silences et ses hésitations, sans jamais l'interrompre. C'est alors qu'oubliant le micro, il s'est – presque inconsciemment –livré bien plus qu'il ne l'avait jamais fait auparavant, avec son humour et ses colères, son obstination et ses doutes, laissant apparaître l'essentiel : l'interaction entre ses sentiments les plus personnels et la matière de ses films", explique N.T. Binh.
Le réalisateur espère que son film donnera au spectateur l'envie de (re)voir les longs-métrages de Claude Sautet : "Mon souhait le plus cher est qu'après avoir écouté de Sautet commentant son oeuvre, et s'être replongé dans les images qu'il a tournées, le spectateur n'ait plus qu'une idée : se précipiter dans une salle ou sur un DVD pour revoir ses films avec un oeil neuf", confie-t-il.
N.T. Binh a recueilli le témoignage de la veuve du cinéaste. Graziella Sautet, qui apparaît dans Claude Sautet ou la magie invisible, est décédée peu de temps après cet entretien.
C'est la deuxième fois que N.T. Binh consacre un documentaire à un cinéaste français. En 1997, il signait pour la télévision L'Atelier d'Alain Resnais.