Amis Pasoliniens bonjour et bienvenue pour ce qui se présente comme la dernière partie du tryptique phare du cinéaste. Réalisé en 1974, "Les Mille et une Nuits" clôt l'époque des adaptations de contes qui ont fait la renommée du désormais célèbre metteur en scène. Quittant l'ambiance Médiévale terriblement glauque de Naples et Canterbury, Pier Paolo P. s'est ici ouvert à l'Orient, nettement plus civilisé et avancé que l'Europe à cette époque bien que tout autant ouvert aux plaisirs de la chair, ce qui a semble-t-il interpellé et intéressé notre réalisateur. Quelles étaient les moeurs en vogue ailleurs ? Quelle place était accordée à Dieu et aux traditions ? Comment un autre continent que le nôtre percevait-t-il le sexe ? Dans ce long-métrage, Pasolini incorporera nettement plus de lumière et de couleurs que dans ses essais précédents : l'ambiance est plus chaleureuse, les relations moins bestiales, la vulgarité quasi-absente... ce qui n'empêche pas l'oeuvre d'être plus explicite que jamais, avec un beau défilé de pénis en érection ! Seulement voilà, tout est plus littéraire et poétique si bien que les situations admettent un caractère quasi-mythologique. Visuellement, c'est soigné, léché même et pourtant très beau (je ne suis pas très friand d'images trop sophistiquées). Les non-dits sont nombreux et les interprétations multiples que l'on peut proférer à travers chaque scène feront le malheur des plus cinglés d'entre-vous. 1h30 durant, c'est un vrai bonheur, raffiné qui plus est dans sa crudité. Quant à la dernière demie-heure, elle paraît longue, très longue, alourdissant le propos, n'apportant rien de neuf, compilant les répétitions finissant par définitivement se transformer en longueurs. Dommage car la fin a de quoi redonner un grand sourire aux lèvres. Disons, comme pour "Les Contes de Canterbury" que le résultat est inégal. Enfin, lorsque le film est lancé, il est franchement plus qu'appréciable. En-dessous du "Decameron" mais dans l'ensemble très prenant.