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Un visiteur
4,5
Publiée le 5 décembre 2017
Il fait toujours bon d’assister à un film américain avec le sentiment qu’on ne vous prend pas pour un demeuré. The Nun’s Story a été réalisé avec la même rigueur et la même retenue qu’exige l’engagement religieux. La première portion du film qui se déroule entre les murs du couvent nous dévoile avec exactitude tous les rituels qui s’y déroulent et, surtout, toute l’ampleur de cette abnégation à laquelle les religions cherchent à vous soumettre. Le film demeure toutefois respectueux et ne cherche jamais à dépeindre les religieuses comme les méchantes de l’histoire. Malgré l’énorme différence des conditions de tournage entre l’intérieur d’un couvent et les steppes africaines, les résultats sont tout aussi lumineux. Les scènes de figurants sont bien menées, les décors sont magnifiques. La lumière se retrouve également dans l’œil de la sublime d’Audrey Hepburn. Le film repose sur sa quête spirituelle et les conflits qu’elle suscite en son âme et conscience. Elle vit chaque instant avec nuances émotionnelles gardant ainsi le spectateur accroché à son cheminement intérieur. Le réalisateur évite de tomber dans le mélodrame notamment dans les séquences de séduction entre le docteur Fortunati et Sœur Luc. Aucune scène de baiser retenu ou de froissement de voile. Lorsque Sœur Luc décide de redevenir Gabrielle Van der Mal, nous sommes soulagés et on nous laisse le soin de décider de l’avenir du personnage enfin libéré.
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4,5
Publiée le 28 août 2019
Sans l'ombre d'une longueur, Fred Zinnemann emmène le spectateur au coeur de la vie religieuse avec ses èpreuves cruelles, ses règles d'obèissance, ses doutes et retrouve l'ambiance très particulière des couvents d'antan! Le roman de Kathryn Hulme fournit au metteur en scène un excellent matèriau de base pour cet itinèraire semè d'embûches et d'humiliations pour cette jeune fille belge! Ce n'est parfois que mièvrerie mais le film est interprètè avec une telle retenue, une telle justesse, une telle force qu'il finit rapidement par capter l'attention grâce à son actrice principale! L'initiation à la vie de religieuse est un joli morceau de cinèma et donne tout son sens à l'histoire avec des images qui èchappent au temps! Lumineuse, bouleversante et pleine d'humanitè, Audrey Hepburn trouve en Soeur Luc l'un de ses plus grands rôles au cinèma! Douloureuse quête mystique à plus d’un titre, qui va lui laisser bien des traces, des sèquelles indèlèbiles, au terme d’un plan final qui s’achève sur une ombre de mystère! Avec cette sensibilitè du regard qui n'appartenait qu'à elle, "The Nun’s Story" repose entièrement sur ses frêles èpaules! Quand la lumière se rallume, il reste qu'une silhouette: Audrey Hepburn, qui s'est totalement investi dans son personnage! Aucune actrice n'aura autant qu'elle mèritèe le paradis...
S’il est aujourd’hui largement oublié, Fred Zinnemann n’en demeure pas moins l’un des plus grands réalisateurs hollywoodiens de l’Après-Guerre. Avec deux statuettes et cinq nominations, il figure derrière John Ford, William Wyler et Frank Capra parmi les réalisateurs les plus récompensés par l’Académie des Oscars. Sa carrière relativement éclectique compte au moins quatre chefs d’œuvre unanimement reconnus avec « Acte de violence » (1949), « Le train sifflera trois fois » (1952), « Tant qu’il y aura des hommes » (1953) et « Un homme pour l’éternité » (1966). « Au risque de se perdre » qu’il réalise en 1959 pourrait sans doute rejoindre cette liste. L’idée du film, tirée d’un roman de Kathryn Hulme paru en 1956, a été soufflée à Fred Zinnemann par Gary Cooper que le réalisateur connaît bien pour en avoir fait son héros mutique du mythique « Train sifflera trois fois ». Le projet a du mal à se monter avant qu’Audrey Hepburn ne se déclare intéressée par le rôle de Gabrielle van der Mal devenue sœur Luc. Si Gérard Philipe et Yves Montand sont un temps envisagés pour tenir le rôle du docteur missionnaire exerçant au Congo belge, c’est finalement l’anglais Peter Finch qui portera le stéthoscope autour de son cou. Se déroulant juste à la veille de la Seconde Guerre Mondiale, le scénario est en réalité très simple quant à son intrigue et assez concis concernant les problématiques qu'il soulève. Le grand mérite de Fred Zinnemann, connu pour la sobriété de sa mise en scène, est de ne pas avoir cherché à y adjoindre des intrigues supplémentaires et notamment l’histoire d’amour entre la nonne et le séduisant médecin qui lui tendait les bras. Mérite d’autant plus grand que le film dure près de deux heures trente et que l’image glamour d’Audrey Hepburn encourageait sans aucun doute le recours à cette digression facile. Ne cédant rien aux règles habituelles du système, le réalisateur scrute à la loupe la lente maturation intellectuelle de cette fille d’un médecin prestigieux incarné par Dean Jagger, brillante infirmière qui s’imagine que son entrée dans les ordres sera immédiatement compatible avec sa vocation de venir au secours des plus démunis via son expertise médicale. Il n’en sera rien. La dévotion absolue au Seigneur est en réalité la première mission terrestre des sœurs. La première partie du film montre parfaitement le dur apprentissage de cette soumission de tous les instants à un amour abstrait dont le commun des mortels peut difficilement comprendre la finalité. Aucune sœur sadique ou perverse ne viendra distraire le spectateur tout entier aspiré par le joli minois de Miss Hepburn devenue sœur Luc qui pensera longtemps que sa volonté farouche lui permettra de dompter son tempérament profondément indépendant. Le médecin intervenant dans la seconde partie se déroulant au Congo belge, interprété avec justesse par Peter Finch spoiler: se fait le porte-parole du réalisateur, posant frontalement l’équation impossible à laquelle se confronte obstinément sœur Luc, « au risque de se perdre » . La guerre avec son lot d’injustices viendra à bout de l’acharnement de la nonne qui se résoudra à redevenir ce qu’au fond elle n’a jamais cessé d’être, elle-même. Mystère insondable de la foi et de son accomplissement. La fin ouverte confirme la volonté de Fred Zinnemann de ne rien imposer ou même suggérer au spectateur, préférant n’être que le modeste porteur d’une interrogation. Simple et sans afféterie, « Au risque de se perdre » est un grand film d’un grand réalisateur. Quant à Audrey Hepburn obstinée et pensive, elle est comme toujours absolument convaincante.
La sublime, la merveilleuse, la superbe, la magnifique (j'arrête là sinon je ne vais plus avoir la place pour le reste de la critique mais je n'en pense pas moins !!!) Audrey Hepburn en religieuse, là on se dit que Dieu est vraiment un enfoiré de première pour nous voler la plus belle de ses créations. Mais on se dit très vite aussi qu'heureusement ce n'est qu'un film, et un excellent film par ailleurs. Et on a beau se dire que ça raconte pendant plus de deux heures l'histoire d'une bonne soeur, a-priori il y a beaucoup plus passionnant comme sujet, il n'est pas difficile d'avoir le pressentiment que le film va être captivant jusqu'à ce que les mots "The End" apparaîssent. En partie parce qu'on a la plus belle des créations constamment sous les yeux mais aussi parce que Fred Zinnemann est un véritable cinéaste à l'ancienne dans le meilleur sens du terme. Traduction : mise en scène élégante, rigueur dans l'écriture scénaristique, sujet et personnages forts, rythme parfait, direction d'acteurs impeccable... C'est du beau film, c'est du grand film...
Avec une Audrey Hepburn juste parfaite dans le rôle d'une jeune fille qui entre en religion par conviction humaniste plus que par conviction religieuse et qui va se heurter aux contraintes de sa condition et surtout à elle-même. C'est un grand film parce qu'il ne va pas forcément là où on l'attendrait, que les images sont magnifiques, que Fred Zinnemann n'est pas un réalisateur anodin et qu'il reprend ici ses thèmes récurrents (renoncement, héroïsme de l'humanisme et refus de la fatalité). Un petit bijou !
un film bouleversant qu il est très difficile de revoir car il ne passe jamais nulle part. Quel gâchis. Audrey HEPBURN a un rôle très dur car elle en novice si jeune si naïve est confrontée à la violence d un monde cruel. Je me souviens de certaines scènes presque insoutenables comme par exemple dans un asile. Elle est de garde de nuit et on lui a recommandé de se méfier particulièrement d une malade qui est enfermée. Celle-ci lui demande de l eau et la novice la voyant si calme ouvre sa grille pour lui en donner. Là la malade se déchaîne et l agresse très brutalement. Mais où est-il donc ce film pour que je puisse le revoir un jour ?
Quelqu'un qui a vu le film en salle voici quarante ou quarante cinq ans pourrait-il me confirmer si, sur le DVD, la scène où l'Archange tue la soeur de garde cette nuit-là a bien été caviardée? Merci.
Un film bouleversant, trop m�connu a mon go�t, il est impensable de ne pas faire de ce film un incontournable du 7 �me art tant les qualit�s y sont nombreuses. A commencer par la performance de la magnifique Audrey Hepburn qui cr�ve l'�cran et qui vit sont personnage, chacun de ses regards, chacune de ses expressions viennent des tripes et a chaque instant on prie pour qu'il ne lui arrive rien tant son personnage est attachant. M�me si sa performance sort naturellement du lot les second r�les ne sont pas en reste et sont nombreux avec chacun une v�ritable personnalit�. Quoi de plus a ajouter a part qu'il faut voir ce film si vous �tes fan d'Audrey Hepburn et plus g�n�ralement du cin�ma.
Gabrielle rentre dans les ordres, avec pour espoir de devenir infirmière au Congo. Le film décrit son parcours, ses difficultés à être à la fois une bonne sœur et une bonne infirmière. C’est un film long (2h30) mais on ne voit pas le temps passer, l’histoire est passionnante, l’atmosphère, l’ambiance sont très bien décrites, les sentiments de l'héroïne sont bien traduits, il y a de multiples rebondissements tout en conservant la simplicité de l’histoire, ce qui la rend très crédible.
La vie de nonne nous est ici montrée avec ses difficultés, ses joies, ses règles d'obéissance, son dévouement. Le film ne souffre pas beaucoup de longueurs mais semble être totalement écourtée dès le début. On ne sait pas bien quel est l'appel qui a motivé "soeur Luc" à entrer chez les soeurs spoiler: ni ce qu'elle devient après les avoir quitté ! . Une magnifique interprétation, très juste, d'Audrey Hepburn. Et un aperçu pour les vocations à tout donner aux autres.
Le film peut se voir comme un documentaire sur le parcours d'une apprentie religieuse, plutôt instructif et sans Prosélytisme mais en contrepartie on ne comprend pas trop ce qui pousse l' héroîne soeur Audrey dans cette voie. Et si la réalisation est bonne le film reste un peu long.
Ressortie en salle de ce titre (1958) de Fred Zinnemann (" le train sifflera trois fois" " tant qu'il y aura des hommes") auteur dont le fil conducteur de l'oeuvre peut être résumé par le combat d'un individu face au groupe.
Cet opus permet de voir ou de revoir Audrey Hepburn dans une interprétation de religieuse. L' actrice s'investissa de manière déterminante afin que le film puisse être réalisé.
Le scénario porte sur le parcours intérieur de cette religieuse, confrontée à la mise en pratique de son sacerdoce.
Critique à fleuret moucheté de la soumission à la hiérarchie ( étymologiquement : le pouvoir du sacré) au sein de sa communauté, regard sur la confrontation entre l'idée ( la pureté et la sincérité de l'engagement du personnage) et la réalité concrète.
Le scénario effleure aussi certains aspects de la vie personnelle de l'actrice (enfance passée en Belgique, seconde guerre mondiale passée aux Pays-bas, rôle dans la résistance à l'occupant, personnalité du père dans le film totalement opposée à celle du père de l'actrice et futur investissement de AH dans l'humanitaire en Afrique) qui l'a marqueront de façon définitive.
L'austérité du sujet est édulcoré par la partie qui se déroule au Congo belge ( sans doute la plus réussie).
Constitué essentiellement de dialogues, le scénario est une porte ouverte à la réflexion. Jusqu'à quand peut-on ou doit-on accepter d'être en contradiction avec ses valeurs intimes ? La thématique abordée peut faire penser à " le cardinal" de O.Preminger.
Les aficionados de l'actrice ne manqueront ce titre ( c'était au sein de sa filmographie son préféré) qui occupait pour elle une place essentielle, même majeure, en raison de l'interpénétration qu'il eût avec sa propre existence.
La puissance de The Nun’s Story tient à la rigueur esthétique avec laquelle il aborde son sujet, loin de l’exubérance contemporaine qui aurait, tel un Paul Verhoeven sur Benedetta (2021), multiplier les réquisitoires empesés contre l’Église et ses dogmes.
Il n’en est rien ici, et l’engagement du long métrage vis-à-vis de l’institution qu’il investit n’est justement pas un engagement contre elle : nous pénétrons dans l’intimité d’un couvent et partageons le chemin de croix enduré par une sœur qui peine à écarter le doute et la libre pensée pour rentrer dans le rang. En devenant Sœur Luc, Gabrielle accède à un service qui rime avec sacrifice, un service de Dieu qu’il faut réaliser dans la conformité des règles établies et de la dépossession de soi qu’elles exigent ; son vœu le plus cher demeure d’ailleurs le service des plus démunis, et non pas le service de Dieu, ou indirectement du moins. Le docteur Fortunati lui reproche son inaccessibilité comme s’il s’agissait d’une forme d’orgueil paradoxale : « il est impossible de parler à quelqu’un qui n’a pas le droit de se rappeler ».
Par l’intermédiaire de Sœur Luc/Gabrielle, le film interroge l’application des valeurs essentielles au christianisme que sont la charité, la compassion et l’aide à la personne, des valeurs qui dégénèrent en hypocrisie et en culpabilisation lorsque leur exercice se cantonne à un cercle fermé, des valeurs qui ne prennent sens qu’au contact des nécessiteux. Un plan magnifique dit cela : une fois arrivée au Congo, Hepburn découvre la salle d’opérations au sein de laquelle elle assistera le docteur en chef ; la porte du fond s’ouvre et dévoile un paysage naturel lumineux et chatoyant, perspective que refuse de contempler la sœur en rétablissant la pénombre dans la pièce. L’enjeu principal de la seconde partie de The Nun’s Story sera alors de pousser celle-ci vers la sortie, jusqu’à cet ultime plan tout aussi formidable, digne des westerns, représentant une porte ouverte sur la liberté.
Une œuvre immense portée par sa réalisation minutieuse et son actrice principale, Audrey Hepburn.