Spike Lee souhaite aborder les problèmes du racisme des années 80, et se place sur le plan de la morale. Il réussit pleinement à nous montrer le quotidien d'un quartier de Brooklyn où toutes les ethnies doivent cohabiter, expliquant les petites tensions quotidiennes, l'emploi constant d'injures racistes de tous les côtés, les pensées qui s'exprime mais ne passant pas à l'acte. Lors d'une discussion, Spike Lee montre bien que le problème n'est pas la couleur de peau, mais bien un rejet des personnes de faible niveau social.
Cependant, le message moral est complètement brouillé. Lee adopte le point de vue des afro-américains face aux latino ou asiatiques, mais distribue les clichés à tous le monde. Les blacks sont cools, fantaisistes, alors que les italiens sont tendus et agressifs tandis que les asiatiques sont pris pour des crétins. Pour dénoncer le racisme, on a vu mieux !
On trouve dans ce film l'embryon des justification des émeutes urbaines modernes : pour des motifs futils, les tensions éclatent, et celui qui est pris pour cible est celui dont l'affaire marche. On brûle son commerce.
Le personnage principal, Mookie, incarné par Spike Lee, est presque pris comme un exemple. Contrairement à ses copains, lui a décroché un boulot, comme livreur d'une pizzeria, mais il n'en fiche pas une, estimant pourtant que son salaire (confortable) est un dû, méprisant son patron pourtant bienveillant avec lui.
Mais voilà, Sal, le patron, a cassé la radio de Radio-Barjo, grand black "cool" qui emmerdait tout le quartier en la mettant à fond, même dans les magasins. Radio-Barjo étrangle Sal et l'aurait tué si la police n'était pas intervenue. Radio-Barjo se fait lui-même étrangler par un policier qui le tue involontairement. Mookie donne le départ à la destruction de son propre lieu de travail, "en représaille" tenant Sal responsable de la mort de son "frère" (qu'il ne connaît à peine !!).
Pourtant, Spike Lee donne pratiquement raison à son personnage, qui a le culot de venir réclamer son salaire le lendemain devant son patron anéanti, semblant montrer que "c'est pas grave finalement on arrive encore à discuter". Et fallait-il vraiment montrer Sal sortant une liasse énorme de billets ?..
Le jeu d'acteur Spike Lee est très pauvre, on ne sent rien de ses sentiments. On ne retient de lui que sa coiffure ratée, ses yeux globuleux et son air jamais content. Sa soeur ou sa copine ne jouent pas mieux, en faisant des tonnes, se croyant au théâtre.
Quelques second rôles (Samuel Jackson, John Turturo, Danny Aiello) relèvent un peu le niveau.
Malgré quelques cadrages intéressants, la réalisation est elle aussi lente, et il faut le dire, on s'ennuie. Malgré quelques bons passages, le film est raté.