Le titre Podium est une référence directe au magazine du même nom racheté par Claude Francois en 1972. Un magazine qui, comme Salut les copains, se propose d'initier la jeunesse aux chansons les plus populaires de l'époque.
Podium reprend le sujet du roman éponyme de Yann Moix (2002, Editions Grasset), qui a tenu dès le départ à assurer lui-même la réalisation du long-métrage. Le long-métrage "n'est pas une adaptation du roman, c'est le même sujet, mais pas la même histoire", comme tient à le préciser l'intéressé.
Le scénario de Podium a été écrit avant le roman. Yann Moix souhaitait en effet d'abord réaliser un long-métrage puis l'adapter sous forme de roman. Des difficultés financières l'empêchèrent de mettre en oeuvre cette résolution initiale.
Sans Benoît Poelvoorde, Podium et le roman du même nom n'auraient jamais existé. Le scénario de Podium, dont l'écriture a débuté en 1998, a été mis en oeuvre par Yann Moix spécialement pour l'acteur belge. "Il a été écrit à la virgule près pour lui", explique le réalisateur. "Pour être sûr qu'il accepte de le faire, j'ai écrit le roman, histoire d'iguiser sa curiosité et son envie. C'est un peu tordu, mais c'est la genèse exacte. Je ne pouvais pas faire ce film sans lui et je ne voulais pas que quelqu'un d'autre le réalise à ma place."
Avec Podium, le réalisateur Yann Moix a souhaité "faire un film sur une idole. Je me suis rendu compte que l'idole devait avoir trois qualités pour accéder à ce statut : être très populaire, être mort, et être mort jeune, si possible dans des circonstances dramatiques. C'est comme ça que naissent les mythes. C'est ainsi que les gens finissent par prendre l'idole pour un Dieu.".
Pour Yann Moix, Podium, en plus d'aborder le thème de l'idolatrie, s'attache à mettre en lumière le phénomène de dépendance. "C'est un film sur la dépendance et la dépendance comporte toujours une dimension tragique", explique-t-il. "Cette dépendance est pathétique et attachante grâce à Benoît Poelvoorde, qu'on ne peut jamais complètement détester dans le film malgré sa mysoginie et son égoïsme. On est tous dépendants de quelques chose : alcool, sexe, drogue, boulot. Lui c'est un Cloclo et c'est un mec passionné, un Don Quichotte en habit de lumière loué à l'heure. Il n'a pas besoin d'ennemi dans l'histopire, il est lui-même son propre ennemi."
Benoît Poelvoorde et le réalisateur Yann Moix se sont rencontrés lorsque le comédien tournait Le Vélo de Ghislain Lambert. C'est une passion commune, l'écrivain Léon Bloy, qui a créé l'étincelle entre eux deux, une étincelle indispensable pour lancer le projet Podium. En guise de clin d'oeil, un dossier Léon Bloy est d'ailleurs déposé sur le bureau de Bernard Frédéric dans l'une des scènes du film.
Yann Moix est très fier que l'acteur belge lui ait accordé sa confiance : "C'est le genre d'acteur à refuser un Spielberg pour un court-métrage en Belgique. (...) Ce type-là déclenche une ambiance de tournage extraordinaire. Sa présence déconnante, sa générosité et son sens inépuisable de l'improvisation comblent tout le monde, des techniciens aux acteurs." Des compliments que Poelvoorde retourne au réalisateur : "Sa première qualité, c'est son intelligence. Il a en plus un rapport encyclopédique à la réalité qui me fascine. Epuiser un sujet, tout connaître, tout savoir, comme pour Cloclo et le monde des sosies. Podium est nourri de cette saine ambition. L'autre immense qualité de Yann, c'est son écoute."
Benoît Poelvoorde a été particulièrement touché par la richesse et les nuances de son personnage. "Il a des failles, des fêlures énormes, évidentes, et une folie qui m'amusait et me ressemble par certains côtés", explique-t-il. "Quand j'ai lu la première version du scénario, je m'y suis tellement attaché que j'ai demandé à Yann de ne pas le laisser mourir, contrairement à ce qui se passe dans le livre, mais de lui laisser une chance. La rédemption de Bernard est bouleversante, même si elle participe d'une prise de conscience simple et basique, mais après tout, la vie est simple et basique : aimer, ne pas aimer, se cacher ou s'abandonner."
Pour devenir Bernard Frédéric, le sosie de Claude Francois, Benoît Poelvoorde a passé trois mois aux côtés de la chorégraphe Mia Frye (qui fait d'ailleurs une brève apparition dans le film) pour apprendre à danser. Il a également du prendre des courts des chants trois mois durant. Et à en croire Yann Moix, ce double apprentissage représentait un pari fou : "Il venait de loin : zéro en danse, le niveau mariole de boîte de nuit, guère mieux en chant, mais il a un don. Sa femme, Coralie, a pleuré lorsqu'il a interprété "Le Chanteur malheureux"."
Afin de se documenter, le réalisateur Yann Moix a rencontré de nombreux sosies de stars. Des sosies de Claude Francois, bien sûr, mais également des sosies de Michel Sardou, Johnny Hallyday, Sylvie Vartan ou Elvis Presley. Et il en rapporte des observations particulièrement croustillantes comme lorsqu'il raconte que lors du tournage de la séquence des sosies, "les Sardous ont fait une table entre eux, de même que les Elvis et les Johnnys. Entre eux, il se jalousent et sont rivaux, mais confrontés à d'autres corporations, les Sardous s'unissent. Inouï !"
Le personnage incarné par Benoît Poelvoorde possède six costumes, dont un bleu à perles, un métallique à paillettes, un rouge et un recouvert d'ampoules de Noël. Porter ces habits de lumières n'a pas été une épreuve pour le comédien. En revanche, Poelvoorde a subi un véritable calvaire en portant la perruque de Claude Francois. Au contact de la colle utilisée pour maintenir la perruque, le comédien développa une allergie, à tel point qu'à la fin du tournage, son visage était ainsi à moitié mauve.
Dans le roman Podium, le personnage de Couscous officie en tant que sosie du chanteur C. Jérôme. Ce n'est pas le cas dans le film, puisque Jean-Paul Rouve se glisse sous les traits d'un sosie de Michel Polnareff.
Jean-Paul Rouve a bien failli ne jamais figurer au générique de Podium. Le membre des Robins des Bois n'avait en effet pas du tout les faveurs du réalisateur Yann Moix, celui-ci ne se sentant aucune affinité avec la troupe comique. C'est finalement au terme d'une rencontre un peu forcée par leur agent commun et de quelques heures d'essais que Moix se trouva devant l'évidence : Jean-Paul Rouve était le seul à pouvoir se glisser sous les traits de Couscous, le sosie de Michel Polnareff.
Podium marque les retrouvailles du réalisateur Yann Moix avec l'actrice Julie Depardieu, qu'il avait déjà dirigé en 2001 dans son court-métrage Grand oral.
En 2015, Yann Moix a donné des détails quant à la suite à Podium, Podium 2, dont il a bouclé l'écriture du synopsis. Si les choses se concrétisent, il s'agira d'un scénario totalement original qui donnera plus d'importance au personnage joué par Jean-Paul Rouve (le sosie de Michel Polnareff). "Mais ça ne veut pas dire qu’on verra moins Benoît (Poelvoorde) que dans le 1. Ça veut dire que le personnage de Polnareff y aura la même importance que ce que Claude François avait dans le 1. Il y aura en somme autant de Rouve que de Poelvoorde", a expliqué le metteur en scène.
Yann Moix aurait pu faire à nouveau équipe avec Benoît Poelvoorde et Jean-Paul Rouve sur un autre projet. Il s'agit de Cinéman, comédie centrée sur un héros ayant la faculté de voyager à travers tous les genres cinématographiques. C'est finalement Franck Dubosc qui s'est retrouvé en tête d'affiche de ce film réalisé par Moix qui n'a pas rencontré de succès.
Avec ses 3 547 038 entrées sur le sol français, Podium est le troisième plus gros succès de Benoît Poelvoorde derrière Astérix aux jeux Olympiques (6 803 760 entrées) et Rien à déclarer (8 150 825 entrées).