Durant plusieurs semaines, Laurent Chevallier, caméra au poing, s'est intéressé au quotidien de Brahim, responsable de l'épicerie d'un petit village de l'Essonne. Filmé en 1997 dans le cadre d'un stage sur le documentaire pour des d'étudiants de l'Ecole Louis Lumière, les rushes de La Vie sur Brahim a pourtant failli ne jamais voir le jour. Un certain Mostafa, associé de Brahim, ne souhaitait pas la diffusion des images. Il fallu toute la volonté de Laurent Chevallier pour que finalement, le projet aboutisse et la vérité éclate : il rencontra Mostafa et celui-ci lui avoua que ses réticences étaient dues au passé de SDF de Brahim et à leur incroyable histoire commune. La vérité mise à jour, un tout autre film voyait le jour, empreint à la fois d'une dimension tragique et merveilleuse, et dont la mort de Brahim rendra plus nécessaire que jamais à monter.
Après la mort de Brahim, Laurent Chevallier et Mostafa El Affi ont décidé de se rendre sur les terres de leur ami pour rencontrer sa femme et ses enfants. Une manière de lui rendre hommage et d'exorciser leur douleur. Mostafa El Affi n'hésite ainsi pas à dire que ce voyage en Afrique du Nord et le tournage du film, de vivre avec ce documentaire, sont devenus pour lui comme "une forme de thérapie".
Pour le réalisateur Laurent Chevallier, le coeur de Ma Vie sans Brahim est "l'histoire d'amitié entre deux personnages, une histoire qui me paraît presque surnaturelle : comment quelqu'un qui est profondément africain comme Mostafa est capable d'arriver à dire que ce personnage de Brahim était devenu plus important que sa femme et ses enfants. Ca, il faut que sa femme et ses enfants l'encaissent ! Or il se trouve qu'ils partageaient le même amour pour Brahim, quelqu'un qui est entré dans la famille, de la même manière qu'il est entré dans la famille du village."
Mostafa El Affi, l'associé de Brahim dans La Vie sans Brahim, a participé à l'écriture du scénario en compagnie de Laurent Chevallier.
La très populaire chanteuse algérienne Souad Massi a participé à la bande-son de Ma Vie sans Brahim. C'est Mostafa El Affi qui insista pour que l'artiste collabore sur le documentaire, ému qu'il fut lorsque Laurent Chevallier lui fit écouter l'une de ses chansons, chanson dans laquelle il revoyait son ami Brahim.