Le sujet de Patrice Leconte n'est pas précisément une comédie; pourtant il est initié par un quiproquo en forme de gag. La jeune femme qu'incarne Sandrine Bonnaire vient consulter un psy mais, se trompant de porte, elle commence à se raconter...à un conseiller fiscal (Luchini).
Pas tout à fait un huis-clos, le film est néanmoins pour l'essentiel un tête-à tête intime et ambigü. Concernant cette relation incongrue, parfois cocasse, qui se met en place, l'unique question, évidente, qui se pose en définitive, est de savoir si on se dirige vers une histoire d'amour ou pas.
La mise en scène sans éclat de Leconte, feutrée et elliptique, ne convainc guère, enfin pas toujours, malgré une certaine élégance. Parfois, le duo Bonnaire-Luchini éclipse les deux personnages parce que ceux-ci manquent sans doute de matière, humoristique ou dramatique, voire psychologique. Entre Anna, sensuelle et peut-être
mythomane
, et William, bientôt
amoureux et ébahi,
la rapport peut parfois sembler artificiel et un peu lisse.