Joe d'Amato est, à l'instar des Fulci ou Lenzi, un maître du film de série b tendance nanar transalpin. Aussi gore que le réalisateur de La Maison Près Du Cimetière mais moins esthète, il versera dans tous les genres de production. Avec plus ou moins de réussite. Il me tardait de regarder cette bobine élevée au rang de film culte mais, avec en arrière pensée, la certitude de voir une daube monumentale. Je me trompais et j'en suis heureux. Ce n'est pas tant l'horreur visuelle, parfois choquante, que j'ai apprécié mais sa réflexion distinguée sur un sujet difficile.
Francesco a la douleur de perdre sa bien-aimée mais, ce taxidermiste patenté, décide d'exhumer son corps afin de la garder avec lui. Cette preuve d'amour extrême ne dérange pas sa gouvernante, Iris, qui va l'aider. Le jeune héritier, passionné, rencontrera nombre de difficultés sur son chemin...
Réalisé en 1979, Beyond The Darkness procède d'une variation morbide sur le thème de l'amour au-delà de la mort. Sujet déplaisant pour ne pas dire indécent, Joe d'Amato ne s'interdit rien et d'une certaine façon, je loue son jusqu'au boutisme. Blue Holocaust est un métrage dégueulasse par moment mais son fil rouge est tellement intéressant que l'aspect métaphysique, bien que trop peu approfondi, lui donne de la sapidité. Cruel dans l'horreur (la séquence de dissection est très réaliste, le gore et le craspec fort déroutants), peu enclin à la sensibilité, ce film n'est pas recommandé à ceux qui haïssent les productions vieillottes et limite insoutenables. Par ailleurs, d'Amato abuse, au début, des zooms avant et arrière, l'effet est inélégant, ses acteurs ne sont pas toujours crédibles et les dialogues manquent d'une écriture plus subtile. Une bobine qui a de la gueule. 3/5