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    Les Petites Marguerites
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    Alolfer
    Alolfer

    116 abonnés 1 075 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 août 2024
    Il est impossible de décrire un tel film, tant qu'il faut le remettre dans le contexte de son époque. Par certains thèmes, le film dénonce avec radicalité : par sa mise en scène Expérimental, psychédélique, la réalisatrice Tchèque lance une Nouvelle Vague de son cinéma par une explosion de saveur et d'originalité. Entre les deux actrices, son histoire incompréhensible jusqu'à sa fin, ainsi qu'une mise en scène théâtrale, Expérimental, "Les Petites Marguerites" est une œuvre marquante et hypnotisante. Le film donne un élan de liberté jouissif, tant par sa créativité et les thèmes traités en amonts. C'est brillantissime et révolutionnaire pour son époque
    Bertie Quincampoix
    Bertie Quincampoix

    89 abonnés 1 785 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 août 2023
    Œuvre majeure de la Nouvelle vague tchécoslovaque, Les petites marguerites a été réalisée en 1966, deux ans avant un Printemps de Prague qui sera écrasé par les chars soviétiques. Très expérimental, ce court film d’1h15 nous embarque aux côtés d’un duo de jeunes femmes, toutes deux prénommées Marie, qui vont faire le choix de mener une vie à l’image de ce qu’elle perçoivent du monde, c’est-à-dire dévergondée, selon l’expression qu’elles emploient. Influencé par le Jean-Luc Godard pop de Une femme est une femme ou de Pierrot le Fou, ces Petites marguerites déconcertent autant qu’elles fascinent, à la fois par leur récit déstructuré et sans colonne vertébrale apparente mais aussi parce que la cinéaste Vēra Chytilová propose ici un long-métrage d’une incroyable liberté visuelle. Étonnant.
    TUTUR29
    TUTUR29

    29 abonnés 1 095 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 17 août 2023
    Après avoir vu la vidéo d'Intercut qui conseillait ce film, j'ai décidé de lui laisser sa chance. Malheureusement, je n'ai pas du tout été séduit. L'esthétique est très belle et le rythme du film est effréné, ce n'est pas du tout le cliché du film de l'est des années 60 comme on en entend beaucoup parlé, c'est plutôt agréable à suivre et j'ai bien accroché au début. Seulement, l'impression de regarder de simples sketchs sans intérêt qui se suivent m'a profondément énervé, encore plus avec les petits "crépitements" qu'on entend souvent et les chuchotements des personnages qui m'ont vraiment irritées. En plus, les deux femmes qu'on suit n'ont franchement rien d'intéressant selon moi et je n'ai pas trop compris où était la morale féministe là dedans tant ces deux filles ont juste en tête de faire le souk partout où elles vont. Bref, malheureusement je n'ai pas accroché !
    Lawrence Peyrac
    Lawrence Peyrac

    2 abonnés 74 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 23 juillet 2023
    Film Tchèque psychédélique à la Godard des années 60, on sent dès les premières secondes que ça n'aura ni queue ni tête. Alternance d'images en noir et blanc et en couleurs, les espiegleries des héroïnes lassent vite, dans une critique des valeurs bourgeoises de par trop lourdes. Seul le montage est alerte, avec des trouvailles visuelles originales. Ça dure une heure et quart, largement suffisant ! Et dieu que le Tchèque est peu agréable à nos oreilles !!!
    maxime ...
    maxime ...

    228 abonnés 2 069 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 juin 2023
    Sedmikrasky, ou les Petites Marguerites par chez nous est direct de ces films que l'on croise, et que l'on oubliera plus ! Vera Chytilova dont j'ignorais encore tout ce matin, dont je n'en sait au fond pas beaucoup plus à midi, vient de suite titillé mes envies de voir et prendre pour ce qu'il en est le restant de sa filmographie toute entière.

    De sin générique déjà, il faut en parler. De cette machine qui bat la mesure au rythme de sa musique, entre ses explosions qui s'y insèrent sur cette même tessiture, aux deux jeunes femmes que l'on découvre innocemment et avec lesquelles nous serons immédiatement complices, du noir et blanc en passant par la couleur, tout l'univers nous y entrainent. Follement, dans une ardente danse aussi joviale qu'enfantine et si l'on si penche vraiment tragique. Une pure comédie qui est belle et bien psychédélique mais pas absurde. Enfin, si vous me suivez ?

    De danse, donc, l'on commence, au pied d'un pécher, de la cueillette de son fruit jusqu'à une bascule, ou le noyau fait office de pont entre ses raccordements assez filou. La liberté dans ce monde qui semble la perdre, de cette époque de fascination pour le désordre, dans cette pulsion ou la philo et l'analyse des retombées poussent vers ce rire, sublime et gras aussi, raconte toute une histoire qui se résume de cette façon : Courez avec les ciseaux !

    Nos deux héroïnes, soi-disant " sœur " ont le partage des taches comme entente dans ce partenariat ou la blonde et la brune œuvrent et vogue dans cette direction unique, tout ratissé, découvrir et brulé ! Question, réponses, pourquoi pas des contradictions, puisque la conduite n'a ici de sens, de morale, d'idée autre que la fin / faim justifie les moyens, la perte déguisé de tout intérêt, sauf du rire. Elles s'amusent, nous avec, à l'image de ces sauts sur cette banquette, là ou le spectacle transite d'un espace à un autre, ou la tribune sur fond rouge encore plus rouge vole la vedette à tous. La chambre, d'une couleur verte, ou tout est vert d'ailleurs, des habits, aux condiments, à la parure du lit, comme tout se qui s'y niche n'a rien ici d'un espoir. Le pied de nez est dans faire un total contraire, un contrexemple ou l'on croque pour une parenthèse consciente d'une scission dans la vie, qu'une mort pourrait contré ... Une personnalité chez l'une et l'autre à aussi plus de conscience dans ce " duel " qui s'installe, avant d'être balayé par la reprise de la fête.

    " - Regarde un ange qui ne vole pas ! " Cette phrase, à même les chiottes est de celle m'ayans le plus percuté. Pourtant le film en a d'autres, comme celle finale, iconique, sur fond rouge, dans les explosions, une synthèse de ses débuts, mais c'est celle-là qui m'a vraiment procuré une sensation qui l'a de suite ne saurais s'écrire ...

    Elles tranchent de suite vers cette chambre ou les saucisses sont décimés, ou les fruits anéantis par cette paire de ciseaux qui officie comme métaphore aux découpages, qui lui aussi, dans sa pratique s'insert dans le paysage ubuesque de la narration, dans le geste de sa cinéaste qui filme ses actrices comme des totems, des références indéboulonnables. Dans son cru, de par ses parties pris, ses convictions, dans cette origine du monde ou la " dépravation " est remède aux maux, au troubles, au vacarme insolent de cette situation qui s'en contente, s'en gave, j'en prend ses vieux hommes ici éconduit, reconduit aux trains qui habituellement s'en sortiraient, on le sait, d'une autre pirouette que de celle auxquelles on assiste. On retiens une émancipation, autre que celle que l'on tartine pour le politiquement correct. Car oui, ici, les petites marguerites vont marchés sur les autres, et non pas l'inverse ...

    A force de s'ennuyé de l'ennui, le jeu devient encore plus appuyé, grossier, on bouffent et gaspillent avec virulence sur cette conception de table, bien dressé, toute éclatante, qu'un malin plaisir à y mettre le pied donne une autre entité à son regard d'ensemble. On danse, une fois de plus, devant une ribambelle de cadenas, se livre à une joute ou le festin est devenu une farce ! Le bon coup de fourchette à une fin, un poids, disons-le.

    Le murmure du petit ménage, ou le verre brisé n'est plus jouissance car on ne répare pas ce qui est brisé siffle une seconde terminaison, semblable, mais d'une autre peur qui complète la joie de sa fièvre première. Etre heureuse, c'est vivre d'excentrisme, d'être touché par cette grâce qui nous fait sauté dans les flaques d'eau !

    Un film incroyable, qui s'achemine, j'y reviens, sur une ultime détonation, avec une indignation pour la postérité ! Car plus que de flaque d'eau, c'est de salade que l'on s'abreuve ...

    Une comédie à la fois enfantine et féroce, difficile à suivre, surtout à 6 h du matin, avant même le café, mais qui ruisselle de sa détermination, un modèle de film, une forteresse de liberté, sans la dénaturé car oui, ce mot est bien trop souvent galvaudé, repris par ceux et celles qui n'en ont au fond qu'horreur et y trafiquent toutes leurs misères dans cet état de fait macabre, bouleversant mais horrible, à ne plus rien n'y comprendre ...
    gamorreen
    gamorreen

    18 abonnés 448 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 20 mai 2023
    un film fort pénible... Iritant de prétention et vraiment ennuyeux malgré sa durée très courte. Peut-être pour les amateurs de Godard (dont je n'aime pas non plus les films et auquel ces petites marguerites m'a parfois fait pensé)? Pour ma part, n'a d'intérêt qu'historique.
    Fabien N.
    Fabien N.

    6 abonnés 61 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 novembre 2022
    Un film totalement déroutant, faisant exploser le cadre narrratif traditionnel, multipliant les expérimentations formelles. Une grande liberté s'en dégage, mais l'expérience est assurément perturbante, et on l'appréciera mieux avec accompagnement, présentation, explications...
    Arthur Debussy
    Arthur Debussy

    146 abonnés 689 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 septembre 2022
    Film à la fois ambitieux et léger, totalement irrévérencieux et frondeur, tantôt nihiliste tantôt philosophique et sociologique, à la fois expérimental et tout à fait compréhensible, pop et arty, intello et décomplexé... Un long métrage superficiel en apparence, pour mieux dénoncer l'horreur des régimes totalitaires, dont bien sûr l'URSS.

    C'est toujours un très grand plaisir de découvrir de vrais cinéastes, plus encore quand il s'agit d'une femme et qu'on découvre un film aussi accompli et réussi. Les Petites Marguerites est un long métrage à la fois très contextualisé (issu de la République Tchèque, dans les années 60, sous le rideau de fer communiste) et complètement universel, annonçant le grand cirque occidental qui prévaudra à partir des années 80 (et même 60), et plus encore aujourd'hui.

    Un grand merci et bravo à l'équipe de l'éditeur Malavida Films, qui font un formidable travail depuis des années pour mettre en valeur le cinéma d'Europe Centrale et de l'Est. La copie du film, aux couleurs somptueuses, était parfaite, tout comme l'important travail éditorial qui accompagne les sorties de leurs films en salle et en DVD. Merci également au Reflet Médicis pour cette belle avant-première... et à l'élégante et malicieuse Jitka Cerhová (l'une des deux actrices principales) de nous avoir honorés de sa présence !
    Jmartine
    Jmartine

    162 abonnés 667 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 6 septembre 2022
    Ce film est une reprise (remastérisée) du film réalisé en 1966 par Véra Chytilova, cinéaste d’une nouvelle vague tchèque, avec Milos Forman et Ivan Passer, mais en plus radicale que ces derniers…. C’est un objet filmé non identifiable…pendant 1h 14 (c’est largement suffisant) on suit les exploits de deux gamines, mal élevées et insupportables, qui semblent totalement livrées à elles-mêmes …Véra Chytilova les fait jouer comme des pantins écervelés…le récit est totalement déconstruit … Sous l’érotisme latent qui nimbe les poses lascives des deux inséparables, la dimension sexuelle de la dépravation s’exprime d’abord par une sorte de retour au stade oral. Ces joyeuses têtes à claques décident d’occuper leur temps à avaler, manger, bouffer, se goinfrer bruyamment de tout ce qui leur passe sous la main : pommes, lait, vin, poulet, pastèques, gâteaux crémeux et autres steaks tartares, jusqu’aux épis de maïs cueillis directement dans un champ. Comme Marie 1 et Marie 2 s’ennuient fermement, leur occupation favorite consiste à se faire inviter au restaurant par des hommes d’âge mûr, puis à les éconduire prestement et dans la seconde partie, à investir une salle où un banquet se prépare et à y semer le chaos…A sa sortie le film fit scandale malgré les débuts du socialisme à visage humain…Le film a été interdit de diffusion peu de temps avant le Printemps de Prague en raison, version officielle, du gaspillage outrancier de nourriture sur plusieurs scènes, il est vrai que sur ce plan il anticipe largement la Grande Bouffe de Marco Ferreri !! Les Petites Marguerites est un film qui décoiffe, autant qu'il déroute. Une liberté de ton et une audace formelle stupéfiantes, un rythme totalement essoufflé sont au service des agissements de ces deux héroïnes nihilistes qui saturent l'espace de leurs gesticulations et de leurs rires stridents... Le travail pictural et photographique emprunte autant au surréalisme, au dadaïsme, au cubisme qu’au pop art …En semant le désordre autour d’elles, leurs actions ainsi accumulées sur un rythme digne d’une comédie bouffonne finissent par ne plus avoir de sens. On touche à l’absurde. Puis vient leur repentance. Elles tentent de recoller chaque morceau de leurs faits d’armes, rendant la situation encore plus ubuesque. Volontairement sans queue ni tête d'un point de vue narratif (l'intrigue n'a aucun sens et justement, son intérêt n'est pas sa finalité mais bien ce qu'elle invoque) autant qu'il revisite de manière tout aussi foutraque l'histoire même du cinéma à travers plusieurs codes (le burlesque des Marx Brothers, le réalisme du documentaire, le cinéma muet, la comédie bouffonne). Actrice et mannequin devenue cinéaste, Vera Chytilova est une des premières femmes à avoir suivi l'enseignement de la prestigieuse école de cinéma pragoise FAMU. Si Les petites Marguerites, son deuxième long-métrage de fiction, est aussi le plus célèbre, c'est qu'elle fut réduite au silence peu de temps après, par la répression politique qui a suivi l'écrasement du Printemps de Prague de 1968. L’importance des Petites Marguerites est donc d’abord historique. Cette œuvre foisonnante raconte une génération désabusée à travers le quotidien de ces deux filles délurées, exprimant avec ferveur leur soif de liberté et leur refus du patriarcat, et qui trompent leur ennui existentiel en organisant leur suicide social. « La dépravation est partout en ce monde » donc « nous serons dépravées nous aussi » annoncent Marie la blonde et Marie la brune, fatiguées de l’absence total de sens autour d’elles….
    Que l'on aime ou non, c'est un film qui a le mérite d'être insolent….mais malheureusement peu distribué en dehors de quelques cinémas d’art et d’essai …
    jroux86
    jroux86

    7 abonnés 46 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 22 mai 2023
    Anne Dessuant, du magazine Télérama, souligne le sens nihiliste de ce film assez fou. Il est vrai que Marie 1 et Marie 2 ne cessent de se demander si "elles existent vraiment". Mais on peut, à mon avis, y voir aussi un manifeste féministe en avance sur son temps et d’une grande vitalité (vitalité figurée par l’appétit vorace des deux héroïnes ainsi que la frénésie créative dévorant littéralement le film de l’intérieur : de la décoration parfois foisonnante des lieux à un montage qui joue sur le rythme, les couleurs ou les motifs, en particulier dans des intermèdes aussi originaux qu’inattendus).
    Car Véra Chytilova convoque une symbolique qui ne souffre, selon moi, d’aucune équivoque : épis de maïs, saucisses, œufs durs et autres objets phalliques sont soigneusement sectionnés ou engloutis en très gros plans. Les Marie s’amusent également des images de magazine montrant l’homme dans toute sa puissance virile. Quant au fameux fruit défendu, la pomme, ces deux Eve dépravées s’en nourrissent goulument tout au long du film. Et sans se faire prier.
    Ainsi, le chaos organisé par la cinéaste est-il peut-être moins l’anéantissement – l’engloutissement ? – d’un monde (une Tchécoslovaquie tout juste déstalinisée et en voie de libéralisation) qu’une invitation, certes radicale (par le feu notamment, comme dans une des scènes), à s’émanciper d’une domination masculine clairement identifiée – et on pense à un autre symbole présent dans le film : des papillons, cachant notamment le sexe et les seins de Marie (la rousse).
    Attention cependant à ne pas prendre trop au sérieux tout cela. Tout est jeu dans Les Petites Marguerites, du montage surréaliste aux situations souvent burlesques. Alors qu’elles viennent tout juste de faire amende honorable (en faisant le ménage !), se déclarant sans trop de conviction "enfin heureuse", n’entend-on pas l’un des deux personnages dire à l’autre, après un moment de silence : "On joue ?".
    perle de rosée
    perle de rosée

    56 abonnés 311 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 17 octobre 2020
    C'est joli mais... à force on s'en lasse. Ça aurait été parfait pour un court métrage. Sinon les variations couleurs / noir et blanc m'ont parues assez originales et sympa.
    traversay1
    traversay1

    3 462 abonnés 4 776 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 4 août 2016
    Un exercice de collage qui fit son effet à l'époque. Sous influence godardienne. Un peu n'importe quoi, mais pas n'importe comment. L'illustration de "J'sais pas quoi faire ! Qu'est-ce que j'peux faire ?" Expérimental et déstructuré. Pas d'intrigue, juste les 400 coups de deux soeurs, pas même jumelles. Passage du noir et blanc à la couleur, succession d'images en accéléré ... Pas de queue, pas de tête. Les limites du genre sont atteintes. Bof.
    soulman
    soulman

    81 abonnés 1 193 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 22 mai 2016
    Une œuvre très représentative de la nouvelle vague tchèque, vraisemblablement très influencée par Godard. Beaucoup de liberté (trop ?) anime ces deux héroïnes anticonformistes mais il faut avouer que l'on se lasse rapidement de leurs extravagances.
    On admirera nonobstant un travail formel intéressant mais les répétitions du récit finissent par lasser.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 27 janvier 2014
    Les petites marguerites peut sembler frivole tant par son titre que par son caractère extrêmement ludique mais c'est un film profond. En effet, si les facéties de Marie 1 et Marie 2 nous amusent, en filigrane, on a une réflexion sur la vanité de l’existence. En attestent les nombreux plans sur les végétaux et le rapport boulimique avec la nourriture qui mettent le film en perspective avec la nature morte en peinture ou avec le caractère intrinsèquement mortifère de la photographie. Visiblement inspirée par Godard, Chytilova se démarque en proposant un rapport à l'image et au son qui lui est propre. La réalisatrice se permet de faire voler en éclats les codes du "cinéma à Papa" (référence irrévérencieuse au muet et au burlesque américain) dans un torrent de trouvailles esthétiques et techniques dont la plus impressionnante est le découpage et recollage de la pellicule et la déstructuration de l'image qui rappelle aussi bien le rapport d' Otto Dix avec la mutilation et l'altération du corps que la géométrie cubiste (peut être la référence à l'architecture cubiste qui n'a été expérimentée qu'à Prague). La crise existentielle des deux jeunes filles illustre le malaise des marginaux et des anticonformiste dans une société à la fois violente (images de la guerre, déshumanisation des travailleurs à vélo) et paradoxalement passive et léthargique. Leur envie de vivre les conduit à l'autodestruction dans une société qui les nie ("est-ce qu'on existe ?" répètent-elles) autant pour ce qu'elles sont que pour ce qu'elles représentent. Enfin, les tic tac de la pendule qui reviennent par moments contribuent à annoncer la fin tragique. Il faut tout ranger, rentrer dans le rang, cesser d'exister indépendamment du tout, être à la fois productif et produit. Le film est réalisé en 1966 soit deux ans avant le printemps de Prague et le début de la "Normalisation", il illustre le malaise d'une génération désabusée qui sent que le pire est à venir. Néanmoins, cela reste un délice de le regarder aujourd'hui pour son caractère iconoclaste, surréaliste et jouissif. Un petit bijou.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 20 décembre 2013
    Et si la curiosité de l’année était bel et bien ce film tchécoslovaque datant de 1966 ? Plus de 45 ans plus tard, le film de Vera Chytilova, s’il a perdu de sa force politique, est toujours aussi impertinent, poétique et expérimental.

    Il convient d’abord de remettre les Petites Marguerites dans son contexte, celui de la Nouvelle Vague Tchécoslovaque, annonciatrice, par sa soif de liberté, du Printemps de Prague en 1968 . Si Milos Forman (Au feu, les Pompiers) et Jiri Menzel (Trains étroitement surveillés) sont les deux figures emblématiques du mouvement, Vera Chytilova n’est pas non plus à sous-estimer. Il faut dire que la cinéaste a choisi une voie moins évidente, celle tout d’abord du documentaire et du cinéma-vérité puis ensuite, celle d’un cinéma de fiction, certes, mais volontairement expérimental. Les Petites Marguerites, son premier long-métrage, s’inscrit totalement dans cette veine.

    Marie la brune et Marie la blonde passent leur temps à s’ennuyer et à rêvasser. Dès lors leur occupation favorite va être de se faire inviter par des vieux messieurs respectables et ensuite de les éconduire sans ménagement, en les mettant de force dans un train : les jeunes demoiselles ont l’art et la manière de sauter en marche au départ du train (ce qui nous vaut quelques moments dignes de Mack Sennett). Les jeunes demoiselles vont pousser plus loin leur art de l’impertinence et leur amour du désordre, mettant le bordel lors d’un spectacle de cabaret ou détruisant, avec force et gourmandise, un énorme banquet (pour une soirée entre cadres du parti ?) soigneusement préparé jusqu’à la caricature. Cette impertinence – et c’est là un euphémisme – n’est pas gratuite. L’action des deux jeunes femmes est aussi poétique que politique. Les images de la Seconde Guerre Mondiale, archives d’explosion et de destruction, qui parsèment le film, ne sont pas mises là par hasard. Marie et Marie font le même constat que les Dadaïstes à leur époque (pour la « grande guerre »), les idéologies ont conduit l’Europe au désastre. Il convient dès lors de se moquer, de les tourner en ridicule dans un geste artistique et nihiliste. Les héroïnes le disent elles-mêmes en ouverture : le monde est corrompu, alors autant l’être nous aussi. La critique est moins radicale que pour l’Age d’or mais les deux jeunes femmes apparaissent d’autant plus jeunes et impertinentes que le monde, dans lequel elles évoluent, semble figé et vieillissant ; presque bourgeois pourrait-on dire. 47 ans plus tard, ce discours a un peu vieilli et le parallèle fait avec les images de destruction de la seconde guerre mondiale sera perçu aujourd’hui comme premier degré. Le perpétuel jeu de massacre, auquel se livrent avec délectation les demoiselles, peut aussi agacer à la longue.

    Mais l’essentiel n’est pas vraiment là. Un film, c’est un fond mais aussi une forme et celle-ci prend une importance considérable. Vera Chytilova ose toutes les libertés. Ici, la logique qui sous-tend l’espace se fait par association d’idées : les Marie passent de leur chambre, en intérieur, à un véritable jardin d’Eden, en extérieur, parce qu’elles y pensent. Tout simplement. Dans son ensemble, le montage conduit à des trouvailles visuelles. Le défilement même de la pellicule n’est pas chose stable : les images du train ralentissent, s’étirent jusqu’à devenir de l’art visuel. La chromie des plans passent par toutes les couleurs, du noir et blanc à une explosion pop. Avec tout ça, l’idée classique de raccord devient dès lors superflue : Les Petites Marguerites se rapproche plus de la forme de la poésie que de celle du roman (ou de la nouvelle…le film est court), rappelant aussi le Godard des années 60. Les dialogues aussi ne suivent pas une logique classique et s’apparentent à un théâtre de l’absurde de Beckett. Tout comme les bruitages où un bras qui se lève émet le son d’un grincement de porte. Vera Chytilova expérimente à tout crin mais elle le fait toujours avec détachement, poésie et féminité. Pour la peine, tout cet aspect du film, peut-être le moins négligeable, mérite encore d’être vu. Et surtout ressenti.
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