Cette adaptation autour du fameux docteur Moreau est meilleure que celle de Frankenheimer (en même temps pas trop dur), et sans être un chef-d’œuvre est très appréciable.Burt Lancaster mène bien la danse, c’est un fait, incarnant un docteur Moreau beaucoup moins excentrique que Brando dans l’adaptation de 1996, et livrant une prestation plus réaliste et crédible. Paul Moreau est bien sur lui, il est bel homme, il inspire confiance, mais bon il a comme beaucoup de savants au cinéma des idées burlesques. J’ai bien apprécié cette orientation et cette ambivalence. Michael York est de son côté un héros solide, il se débrouille très bien, surtout dans la deuxième partie en fait, après une première partie où il apparait un chouïa fadasse. A noter le rôle un peu trop potiche cependant de Barbara Carrera, laquelle est bien charmante cependant.Le scénario a des lacunes. Clairement il est dans sa première partie assez longuet et pas très passionnant, avançant lentement. Il se rattrape dans une deuxième partie plus intense, et la gradation est convenable avec un final explosif. Le film est globalement bon à ce niveau, mais il faut avouer qu’il a une tendance à s’inscrire par trop dans la dynamique des films de SF des années 50 entre autre, qui avaient un coté souvent bavard et démonstratif, ce qui limite un peu l’impact de ce métrage au final.La réalisation est séduisante. Le réalisateur se débrouille bien, offrant même quelques scènes très spectaculaires dans la dernière partie. C’est solide, avec une belle exploitation des décors aussi, Taylor usant souvent de plans larges, magnifiant les paysages naturels. Il aurait été en effet regrettable de s’en passer compte tenu du fait qu’ils sont très réussis et donnent à ce métrage une ambiance exotique et tropicale du plus bel effet. Je remarque aussi une photographie très convenable, naturelle, qui donne la part belle aux jolies couleurs et à la luminosité des Tropiques. Niveau maquillages on n’atteint pas tout à fait le niveau de ceux de la version de 1996, en revanche il faut avouer que le final avec tous les animaux est hautement spectaculaire. Franchement il en met plein la vue et appartient probablement aux scènes les plus mémorables avec des animaux. C’est impressionnant. La bande son aussi est soignée, avec un thème récurrent très efficace.En clair cette adaptation de l’île du docteur Moreau est largement préférable à celle de Frankenheimer. Un peu daté peut-être par endroit, néanmoins l’ensemble est beaucoup plus malin et maitrisé que la version de 1996, et Lancaster est nettement au-dessus de Brando en docteur Moreau. Un film qui mérite le visionnage à mon sens, et mérite 4.