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Maurice Colonne
10 abonnés
180 critiques
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5,0
Publiée le 25 septembre 2023
J"ai découvert le cinéma de Cassavetes par ce film et je n'en suis jamais sorti. Tout y est fascinant: Les acteurs sont dirigés comme une session de jazz , c'est-à-dire sans répétition, ni "numéro d'acteurs" individuel et boursouflé, la caméra n'est pas là pour nous expliquer quoique ce soit et la sensualité est omniprésente comme dans certains Truffaut. L'amour de Cassavetes pour le cinéma est ici comme ailleurs patent. Un très grand film.
Autopsie de la déliquescence d’un couple de quinquas par John Cassavetes, un drame existentiel désenchanté, magnifié, en dépit de quelques longueurs, par une mise en scène avec caméra immersive en mouvement, et une direction d’acteur folles.
2 heures de gros rires forcés et de gros plans sur des regards perdus. Je l'ai regardé pour ne pas mourir sans avoir vu un Cassavetes. Tous ces animaux grimaçant dans le vide. Ce film était sans doute subversif à sa sortie maintenant il est juste barbant.
2H10 d’élucubrations d’alcooliques aux propos assez incohérent, à l'humour enfantin, filmé en intérieur, souvent caméra au poing, seules les apparitions brèves de Gena Rowlands apportent un peu d’oxygène
Un film intello médiocre. Ce ne sont que des scènes de beuveries (qui comptaient beaucoup dans la vie du réalisateur, on le sait) et une suite de dialogues sans intérêt et sans signification au milieu d'éclats de rire. Est-ce une apologie de l'alcoolisme? Les acteurs sont bons, mais il n'y a pas de scénario, pas de fil conducteur, pas de réflexion philosophique. Pourtant, le film a été fait, refait et a bénéficié d'un laps de temps long avec des comédiens qui s'y sont investis bénévolement en y mettant toutes leurs tripes. Mais c'est très décevant avec un final plus dramatique qui donne quelques lueurs à ce très long film en noir et blanc dont l'intérêt m'échappe complètement.
John Cassavetes apparait comme un spécialiste du cinéma-séquence. Pendant deux heures il nous montre avec force toute une palette de personnages souvent en gros plan et plutôt poisseux . Il faut reconnaitre que le film est éprouvant pour le spectateur suite à cette façon de filmer au plus près d'autant plus que l'on assiste à la dislocation d'un couple soumis à la médiocrité et la vulgarité de la société ( symptômes toujours d'actualité aujourd'hui ) et qui au final se retrouvera dans une impasse ...Chef d’œuvre peut être mais pas facile.
John Cassavetes conclut sa décennie des années 60 avec l'un de ses films les plus difficiles : "Faces" raconte en un peu plus de deux heures le délitement d'un couple bourgeois dans des soirées d'une vulgarité écœurante. Dès la séquence d'ouverture, on prend conscience du niveau d'exigence et d'attention auquel le spectateur devra se hisser, c'est-à-dire qu'il faudra lutter face au brouhaha ambiant – cris, chants, mouvements incessants – et à l'impression que chaque scène est déstructurée, improvisée, alors que comme toujours chez Cassavetes, le chaos est organisé. Le film possède une construction globale plutôt claire (une première heure où l'on suit le mari et sa relation avec Jeannie; une seconde où c'est la femme qui a le premier rôle, avec son amant Chet) mais explose sa narration à l'intérieur de ses deux grands blocs en étirant ses scènes parfois au-delà du raisonnable, mettant ainsi nos nerfs à rude épreuve, nous testant pour voir si l'on est capable de percevoir une émotion plus que jamais indirecte. Il faut pouvoir comprendre l'exaspération de spectateurs devant ce cinéma qui réclame une implication totale : en somme, il devient nécessaire de se perdre dans ce flot de gros plans et, au bord de l'épuisement, on saura reconnaître celui qui exprime le désespoir absolu, la solitude que les blagues puériles et les adresses moqueuses ne peuvent plus masquer. Dans ce monde hypocrite et abject, les personnages se cachent en faisant mine de s'amuser, en donnant l'illusion qu'il gardent en eux une part enfantine pourtant disparue depuis longtemps. Mais les dernières minutes, sublimes, faussement apaisées et totalement lucides, dévoilent enfin le caractère pathétique du couple, anéanti pour de bon.
Dans 'Faces', le désir ne naît que de la rivalité, dans une configuration triangulaire ; mais aussitôt qu'il a culminé, il s'évapore, et les conventions sociales - rires forcés, blagues et enfantillages - reprennent le dessus. 'Faces' est parfois éreintant, car il ne donne presque qu'à voir ces conventions sociales, ces rictus inquiétants filmés en gros plan, ne laissant percer le sérieux derrière les masques qu'à de très rares moments jusqu'au dénouement final. Il faut donc être patient pour voir le film dévoiler son sens profond, en même temps que se révèle son centre moral. Ce n'est pas Dickie comme attendu, mais plutôt Maria (excellente Lynn Carlin) et Chet voire, dans une certaine mesure, Jeannie. Le dernier tiers est brillant.
Le cinéma de Cassavetes ne m'a jamais attiré des masses toutefois je me suis toujours dis qu'un jour j'essayerais peut-être ses films et je l'avais fait avec Meurtre d'un bookmaker chinois qui fut finalement une bonne surprise puis maintenant je tente le coup avec Faces ...et j'aurais du m'abstenir. Franchement je ne le sentais pas trop mais qui sait j'aurais très bien pu tomber sur un film qui me plairait (ça arrive on regarde quelque chose dont on pense être réfractaire et on découvre une perle) ; ici peu de choses m'ont plu que ce soit la façon de filmer (avec pas mal de gros plans sur les visages parfois des contre-plongées...), les personnages m'ont rapidement été indifférents et je ne me suis pas passionné pour leur sort. C'est assez long, 2 heures pour ne pas raconter grand chose, Faces n'est pas froid mais je n'ai ressenti aucune chaleur ni émotion se dégageant de ce long-métrage. Rien de fondamentalement mauvais, juste un film qui m'a laissé de marbre seul vers la fin j'ai trouvé ça légèrement plus prenant.
Des images choc et des cadrages impressionnants; Mais un scénario complètement vide avec des longueurs, des rires exagérés qui n'en finissent plus et des dialogues sans intérêt. Heureusement la performance et le charme de Gena Rowlands m'ont aidé à tenir jusqu'à la fin.
J'avoue que les œuvres qui se contentent de filmer des gens, généralement des bobos, qui picolent, rigolent et s'engueulent sans structure scénaristique, sans le moindre enjeu, comme l'a souvent fait le cinéaste John Cassavetes, pas tout le temps heureusement mais vraiment souvent, ont sérieusement tendance à m'ennuyer très profondément. D'autant que "Faces", qui est un "beau" représentant du genre, dure quand même plus de deux heures. C'est dire si on a vraiment le temps de s'ennuyer. La seule qualité que je trouve à l'ensemble, c'est le jeu des acteurs. Pour rire et s'engueuler avec autant de naturel, il fallait de sacrés acteurs et un sacré directeur d'acteurs. Ce jeu d'acteurs dans un ensemble structuré et avec des enjeux aurait pu donner quelque chose de formidable. Mais là, c'est juste une qualité qui nage dans le plus grand vide et le plus grand ennui.
Faces, c'est Scène de la vie conjugale (Bergman) en moins intello, moins théâtral, mais tellement plus "tripal", dans le vif, à l'os... Les visages burinés, sculptés par des lampes à la lumière trop crue, parlent pour les personnages qui se laissent porter par l'inexorable, ce que nos corps disent pour nos têtes avant que l'irréparable ne scelle un destin commun brisé sans l'ombre d'un mot, d'une explication, d'un échange de regard... Les actes sont fondateurs, les paroles bien vaines en la maitère... Faces est une expérience physique, pas vraiment agréable, mais difficile à oublier. Comme cette phénoménale et silencieuse scène finale à l'issue de ce qui fut un beau et terrible voyage au bout de la nuit...
Pfff dur de noter un tel film ... pour commencer je tiens a prévenir les fans qu'il ne s'agit pas du meilleur Cassavetes et déconseille surtout au non-initiés de commencer par celui-ci, sous peine d'être dégouté de Cassavetes à jamais. Après c'est quitte ou double, on peut aussi tombé amoureux de ce film, d'où la difficulté à faire une critique sensée. Faces c'est donc des visages en noir et blanc très souvent filmé en gros plan (rien à redire sur l'idée et la manière de le réaliser), je dirai que l'on happé par Gena Rowland et les seconds rôle le temps de 20 minutes, une demi heure maximum. Les visages sont expressifs au possible (Gena Rowland en tête), drôle, perdue, coléreux, aimant, violent, sensuel, il y a un large panel de sentiment à l'écran. L'état d'ébriété général aidant beaucoup, comme souvent dans les films de Cassavetes. Mais si j'ai vu le film jusqu'au bout c'est par passion pour Rowland et Cassavetes car pour ne pas vous mentir l'affaire est réglé en une heure ici. Pour le reste c'est une dernière heure tout en longueur (bien plus que la première). si la mise en scène et le jeux des acteurs est à garder du début à la fin, il s'agit d'un film un peu trop intellectuel et/ou personnel. Et clairement à la fin on en sort bien frustré car on attend beaucoup plus de Cassavetes mais aussi du cinéma en général ... Avec à la fin un homme qui frappe une femme pour la ré-animé ou pas, c'est une scène incompréhensible et clairement la scène de trop pour ma part. Réalisé entre Shadows et Une femme sous influence, deux de ses chefs d'oeuvre, Cassavetes est en pleine transition ou en plein génie à vous de juger ...
John Cassavettes a toujours évolué en marge du système hollywoodien.Il finançait ses longs-métrages lui-même avec l'argent gagné en tant qu'acteur.Il payait ainsi son équipe de tournage,en les faisant tourner de nuit dans son propre appartement.Un système D propice à la créativité et au développement artistique."Faces"(1968)regroupe tous les thèmes chers à Cassavettes:des hommes en crise,des femmes névrosées,des rires et des larmes autour de beuveries mémorables,des questionnements exsitentiels...Le plus original,c'est sa façon de capter l'essence de la vérité en plein vol,ses scènes commençant aux moments les plus paroxystiques,dans un brouhaha de paroles et de gestes à la volée.Ce qui destabilise le plus,ce sont les rapports entre personnages,très instables,passant d'une seconde à l'autre de la politesse à la goujaterie,de la rigolade à la colère noire.Cassavettes dissèque tout ça avec sa patience habituelle,aidé en plus par des acteurs ultra-impliqués comme sa muse Gena Rowlands(poignante)et son ami Seymour Cassel(coeur tendre).Le film est soyons honnête,peu palpitant,voire franchement barbant,mais il est difficile de reprocher grand chose à ce cinéma brut.
Je continue mon exploration de l’œuvre de Cassavetes mais les premiers films plutôt expérimentaux ne retiennent pas mon admiration comme ici dans un film d'acteurs assez soporifique. Ne vous attendez pas à un scénario linéaire, le film est axé sur une palette de personnages un peu comme dans les films de Spike Lee avec une sorte de fil rouge menant chacun d'eux. Pas vraiment mon truc en fait.