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Un visiteur
4,5
Publiée le 9 juin 2010
Un beau film, sensible touchant sur le monde de l'enfance.Le parti pris est quasi documentaire, c'est la vie qui est ici filmée et la parole qui est libérée.C'est aussi souvent drôle.
Premier long métrage d'un incontournable du cinéma français - le regretté Maurice Pialat - L'Enfance Nue est une jolie fable, tour à tour drôle et pathétique. Clairement cataloguée comme oeuvre emblématique de la Nouvelle Vague ( le film fut réalisé à la toute fin des années 60 ), L'Enfance Nue séduit le spectateur par sa liberté de ton et sa modernité. Maurice Pialat - cinéaste connu pour son intransigeance voire même parfois sa cruauté envers l'équipe de tournage - parvient avec une indéniable habileté à nous immerger dans cette histoire d'enfant pas sage : ainsi le montage se fait discret, presque effacé par l'épaisseur de l'intrigue et celle des personnages. Les acteurs sont très bons, trouvent souvent le ton juste, sans pour autant réussir à dépasser les attentes... En d'autres termes ce premier film demeure finement réalisé ainsi qu'efficace sur le plan scénaristique, malgré un naturalisme manquant d'ampleur à la vue des autres films de Maurice Pialat. C'est pas mal du tout mais franchement inabouti, même pour un coup d'essai...
C’est le premier long-métrage de Pialat, qui n’est pourtant pas un débutant (La Maison des bois pour la télé était déjà un chef d’œuvre). C’est un film dur, difficile même, mais dont on ne sort pas intact. C’est une exploration sans complaisance du monde de l’enfance, qui n’a plus rien de « merveilleux » pour peu qu’on veuille bien laisser tomber les clichés. C’est une leçon de vie, la première, pas la dernière !
Avec ce film, tout le talent de Pialat explose au grand jour. Prenant le contre-pied de Truffaut et de ses "400 coups", Pialat porte un regard sans concession sur le monde de l'enfance. Ici, l'enfant est bien nu, dévêtu de sa conscience du bien ou du mal, juste là, balloté au gré de ses désirs et de ses emportements. Loin du pamlphlet sociétal, "l'Enface nue" montre au contraire la difficulté de vivre d'un adolescent pour qui l'amour, qu'il s'achète ou se vende, qu'il s'arrache ou se donne, demeure malgré tout la seule boussole de la vie. Certes, l'univers poétique, enjoué d'un Truffaut n'est pas là, mais reste un portrait juste et concis d'une enfance contrariée, dure et tendue vers le besoin d'amour.
Du cinéma si criant de vérité qu'on croirait à un talentueux reportage (style strip-tease-l'émission de F3-, parfois). J'aimerais connaître l'avis des jeunes sur ce film, car ayant vécu les années 50,60, on est époustouflé par la justesse du ton, et peut-être notre jugement est il "faussè".
Un film avant tout ennuyeux comme la majorité de ceux où ce sont les gosses qui en sont les vedettes (sauf quelques exceptions comme LA GUERRE DES BOUTONS ou LES CHORISTES).
très belle histoire emouvante, avec un sujet fort, par contre les acteurs qui bafouillent ou qui regardent la caméra parfois on se croirait dans une émission télé mais cela renforce le côté réaliste du film
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4,5
Publiée le 8 juillet 2018
Maurice Pialat a dèjà plus de quarante ans lorsqu'il tourne son premier long-mètrage! Passionnè depuis longtemps par le thème de l'adoption, il filme de façon quasi documentaire la vie d'un enfant placè dans une famille d'accueil qui, malgrè tous leurs efforts, ne parviennent pas à substituer aux parents naturels! Pialat met en scène avec une distance pudique mais non dènuèe de cruautè les rapports conflictuels avec un gosse butè et ses parents adoptifs affectueusement surnommès "Pèpère" et "Mèmère". D'un rèalisme documentaire, "L'enfance nue" est une oeuvre poignante et indispensable qui a obtenu le prestigieux Prix Jean Vigo en 1969...
Quelle claque ! Premier long métrage de Pialat, et déjà une méthode de travail et un style se mettent en place. Il nous livre un regard sans apitoiement sur l'enfance, et à la niaiserie habituelle des films du même genre, il oppose une histoire nuancée, où l'enfant n'est pour une fois fondamentalement ni bon ni mauvais, mais les deux en même temps. Pialat n'a eu de cesse que "d'enlever le gras" de ses films : pas de scènes de transition mais des tranches de vie; ici tout est intéressant, chaque scène a sa place, le superflu n'apparaît pas. On est plongé directement dans le vif du sujet, sans fioritures. De ce réalisme cru, le spectateur retire une émotion vraie portée très haut par les non-acteurs du film. Ce qui est bouleversant, c'est que les personnages sont fictifs mais leur histoire ne l'est pas : Pialat filme une rencontre avec un couple extraordinaire de simplicité et de tendresse. Le film fut un échec à sa sortie, Pialat comme toujours a dénigré son travail, disant qu'il "avait baissé son froc" en n'allant pas au plus profond de la vérité puisque des deux enfants qui lui ont inspiré le film, l'un s'est pendu et l'autre s'est empoisonné. Soit, comment un auteur ne pourrait-il pas avoir raison en jugeant son film, mais tout de même, que ce film est au-dessus des autres ! Vous remarquerez un hommage discret aux 400 coups : le travelling latéral sur l'enfant qui court en pleine nature après s'être battu. Pialat a-t-il jamais revendiqué aimer le film de Truffaut ? Si quelqu'un le sait j'aimerai avoir la réponse !
Maurice Pialat nous fait regretter le fait d'être venu tard à la réalisation et d'avoir si peu tourné. Cette histoire d'un enfant placé à l'assistance publique et trimbalé dans différentes familles d'accueil nous touche au plus profond de nous-mêmes. Le petit François turbulent et agressif sera confié à un vieux couple et trouvera écoute et aussi affection,ce qui ne le dissuadera pas de poursuivre ses tours pendables. Le film s'achèvera sur une note d'espoir oû l'enfant placé dans un centre de redressement écrit à ses parents adoptifs. Pialat est le cinéaste du naturel et de la vérité des sentiments humains. Il ne manifeste aucun misérabilisme et filme avec une justesse sidérante et bouleversante toute une série de personnages attachants. Il nous montre la réalité nue ,détachée de tout artifice et c'est justement cela qui est le plus émouvant. Qu'il s'agisse de la tendresse d'un couple âgé, de la générosité d'une vieille grand-mère,ou de camarades écoliers avec qui on fait les 400 coups, de fiançailles ou d'une valse d'époque;tout sonne juste dans cette chronique de près de 40 ans. La vision de ce film poignant va évoquer des souvenirs et c'est avec émotion que l'on se replonge dans cette période oû tout ressurgit (vêtements,rapports entre copains,sorties...) pour ceux qui avaient alors l'âge du jeune héros. Un moment de magie oû le cinéma rattrape notre passé et notre vie. Encore merci Monsieur Pialat.