The Magdalene sisters constitue le deuxième long métrage de Peter Mullan en tant que réalisateur. Ce dernier avait auparavant mis en scène en 1999 Orphans, un drame primé à Venise, Barcelone et Angers.
Pour compléter la distribution, Peter Mullan a engagé deux femmes qui ont véritablement fait l'expérience des couvents de Marie-Madeleine : une pensionnaire et une religieuse qui ont veillé à l'authenticité du film. Le réalisateur déclare : "J'ai pris certaines libertés artistiques, mais leur présence sur le plateau me permettait de ne pas m'égarer. Je pouvais me dire que ce que nous faisions était aussi proche de la réalité que possible."
The Magdalene sisters a remporté le Lion d'or à la Mostra de Venise 2002.
The Magdalene sisters s'inspire de l'histoire de milliers de femmes rejetées par leur famille et livrées à l'Eglise. Déclarées "filles perdues", incarcérées sans avoir commis de méfait, elles étaient pauvres, orphelines, victimes de viol, parfois "fille-mères".
Les Magdalene homes ont été créés en Irlande au XIXe siècle. Ils doivent leur nom à Marie-Madeleine, une pécheresse devenue sainte-femme après s'être repentie aux pieds de Jésus qui la laissa les lui laver.
A l'aube du XXe siècle, ces institutions sont reprises par l'Eglise, placées sous la direction des Soeurs de la Miséricorde, à la discipline de fer, et transformées en laveries. Les pensionnaires y travaillent sans rémunération dix heures par jour, sept jours sur sept, coupées du monde, lavant le linge des hôtels, des universités et autres établissements.
Grâce à la puissance du clergé, ces institutions sont maintenues jusque dans les années 70. Il faudra cependant attendre 1996 pour que le dernier de ces couvents-prisons soit fermé.
C'est après avoir vu sur Channel Four le documentaire Sex in a cold climate, consacré à la détresse des femmes prisonnières de ces couvents, que Peter Mullan a écrit le scénario de The Magdalene sisters. Révolté par l'injustice faite à ces femmes, il a voulu raconter l'histoire des couvents de Marie-Madeleine à un large public. Les témoignages filmés des victimes ont été sa principale source d'information.
Au moment de recevoir le Lion d'or à Venise, Peter Mullan, a déclaré que The Magdalene sisters "n'était pas dirigé contre l'Eglise". Malgré ces propos, le quotidien pontifical Osservatore Romano s'est dit indigné par le film et y a vu un brûlot anticlérical. Quant à l'Eglise, elle n'a formulé à ce jour aucune excuse ni proposé aucun dédommagement à ces femmes, qui, des années durant, ont travaillé pour son compte.