Thriller, écrit et réalisé par Greg Marcks, 11 : 14 est un très bon film, notamment grâce à son concept atypique. En effet, l'histoire se divise en cinq parties durant lesquels on suit des personnages à chaque fois différents, qui, le temps d'une nuit, vont se retrouver liés entre eux malgré leur volonté suite à de nombreux incidents dramatiques. Ce scénario nous plonge immédiatement dans le vif du sujet et s'avère palpitant à visionner de bout en bout de sa durée d'un peu moins d'une heure et demie. On assiste pendant tout ce temps à une succession d'enchaînements de scènes pas forcément compréhensibles aux premiers abords mais qui le deviennent au fil des minutes. Car oui, la structure se veut non linéaire et prend forme petit à petit tel un puzzle. Chaque partie est à peu près égale en terme de durée et nous offre un point de vue différent sur les événements, permettant de comprendre les tenants et les aboutissants. Le ton est lui franchement déstabilisant tant certaines situations sont violentes et cruelles mais toujours sous couvert d'un humour morbide touchant sa cible. Cela donne lieu à des séquences carrément marquantes. L'ensemble est porté par des personnages appréciables, interprétés par une distribution de bonne facture comportant Henry Thomas, Barbara Hershey, Clark Gregg, Shawn Hatosy, Rachael Leigh Cook, Stark Sands, Colin Hanks, Ben Foster, Jason Segel, Rick Gomez et Blake Heron. Deux noms prestigieux viennent se joindre à eux, en l'occurrence Patrick Swayze et Hilary Swank. Tous ces individus entretiennent des rapports tendus tant ils sont tous mêlés et impliqués dans cette spirale infernale qui les dépassent. Des échanges soutenus par de bons dialogues, souvent amusants. Sur la forme, la réalisation de Greg Marcks s'avère bonne. Surtout, sa mise en scène est haletante et exploite bien son environnement. En effet, cette petite ville américaine plongée dans la pénombre est un terrain de jeu sordide ou les protagonistes jouent malgré eux au jeu du chat et de la souris. À noter également un montage judicieux permettant à son concept d'être très bien huilé. Ce visuel sombre est accompagné par une excellente b.o. signée Clint Mansell. Ses compositions mariant airs effrayants et notes plus légères sont en totale adéquation avec le propos et renforcent parfaitement l'atmosphère ambiguë. Cette nuit mortelle s'achève sur une fin à la hauteur des attentes, venant mettre un terme à 11 : 14, qui, en conclusion, est un long-métrage méritant grandement d'être découvert tant son intrigue est redoutable.