Bon allez hop, autant ne pas y aller avec le dos de la cuillère, alors boum badaboum ! je donne la note maximale pour ce film qui, pour être honnête, ne le mérite pas vraiment pour la raison que je vais donner plus tard. Non seulement j’assume ce choix, mais en plus je vais vous expliquer pourquoi. C’est simple : selon moi, c’est le meilleur épisode de la saga, et carrément le meilleur teen-movie de tous les temps, toutes générations confondues. Il est vrai qu’on peut être tenté de s’arrêter au deuxième épisode tant celui-ci est nettement en-dessous du premier. Et il est vrai que si on prend ce "American pie : Marions-les !" en isolé, le vocabulaire peut heurter, surtout si on ne connait pas les personnages. Il y a pourtant un vrai suivi dans leur évolution, même si on ne les retrouve pas au moment exact où nous les avions quittés. Mais cette bande de potes est résolument attachante. Et c’est à cette seule condition que vous adhèrerez à ce nouvel opus qui, tout comme l’épisode précédent, démarre fort, très fort. Quel plaisir de retrouver cet éternel maladroit qu’est Jim (Jason Biggs) qui a toujours le don de se mettre dans des galères affreusement gênantes, son père (Eugene Levy) toujours aussi prévenant et protecteur et à l'inébranlable sagesse quelle que soit la situation, la surexcitée Michelle (Alyson Hannigan) qui a toujours les yeux qui s’ouvrent en grand dès lors qu’elle parle de sexe et s’avère très affamée en la matière
(cf. la première scène)
, le cultivé Paul Finch (Eddie Kaye Thomas) et l’impayable Stifler (Seann William Scott) toujours véritable électron libre. Exit Oz et sa copine, tandis que Kevin (Thomas Ian Nicholas) est nettement en retrait au point d’en être réduit pour ainsi dire au rôle de simple figurant. Mais c’est aussi l’occasion d’intégrer de nouveaux personnages au cours d’un long métrage qui n’aura de cesse de vous faire rire à gorge déployée. Car ça ne s’arrête jamais. On passe d’un gag à un autre à un rythme effréné sans qu'aucun des gags ne soient superflus. Ainsi, vous verrez comment une pièce en apparence anodine (le placard à gros linge) peut-être à l’origine de biens des situations truculentes, comment redonner le sourire et des couleurs à une mamie, ou comment le moindre mot peut-être pris à la lettre et amener une situation des plus embarrassantes… mais tellement drôle ! Bien des accessoires nécessaires au mariage en feront les frais ! Oui, le spectacle est assuré par Jason Biggs et Seann William Scott, plus en formes que jamais pour survitaminer un scénario écrit à la cause de leurs personnages respectifs. Certes Stifler peut agacer au début : c’est là un des points qui peut faire enlever au moins une demi-étoile, mais il réussit tout de même à surprendre son public en montrant de réelles aptitudes à bouger en rythme. Le plus gros point noir d’après moi (et qui pourrait pousser là aussi à baisser la note) réside dans le lancement de l’enterrement de vie de garçon, tout simplement parce qu’il fait craindre le pire pour la suite : ça descend ostensiblement en-dessous de la ceinture, mais ce qui sauve cette séquence, c’est en partie la référence faite au deuxième épisode, et pour le reste c’est la façon dont ça amène le reste. Et puis il faut se résoudre à l’évidence : bon nombre de scènes reste durablement en mémoire : la scène d’ouverture bien sûr, la battle de danse, le gâteau de mariage, le fameux placard à gros linge, l’application que met Ours à s’asseoir (Eric Allan Kramer, véritablement succulent dans le raffinement qu’il a apporté dans son personnage), la recherche des plats en cuisine, la truffe en chocolat, le coup de la traite et j’en passe. Des scènes toutes aussi cultes les unes que les autres ! L’autre point fort du film réside également dans l’expression scénique, en particulier l’expression corporelle, supplantant avantageusement toute réplique. Fred Willard s’adonne très bien à ce jeu en Harold émoustillé par des filles en tenue légère, ainsi qu’Eddie Kaye Thomas lors du coup de la truffe. Et ça fonctionne, aussi grâce à la capacité qu’a eue le nouveau réalisateur Jesse Dylan de multiplier les plans pour passer d’un personnage à un autre et voir les réactions de chacun pile poil au bon moment. A cela on rajoute une bonne bande originale, parsemée d’une belle collection de tubes des années 80 bien que réduits à l’état d’extraits. Dans tous les cas, la B.O. colle parfaitement au film. En somme, c’est un film qui fait du bien tant on se marre, mais ce film ne se résume pas qu’à ça : il y a une belle amitié entre ces potes de toujours, mais aussi la naissance d’un vrai sens des responsabilités, ainsi qu’une une belle complicité touchante entre Jim et son père. Donc oui, "American pie : marions-les !" est l’épisode de la saga à ne rater sous aucun prétexte,, même après avoir été refroidi par un deuxième épisode très en-dessous ce serait dommage de passer à côté ! Limite si vous n'avez pas raté votre vie de cinéphile lol !