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Kurosawa
581 abonnés
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3,5
Publiée le 6 février 2014
On savait F. Lang à l'aise avec la S-F et le polar, mais on ignorait qu'il l'était aussi avec le mélo. Dans "Clash by Night", le trio amoureux est montré avec une grande complexité. Les caractères des personnages sont nuancés, et permettent ainsi des péripéties convaincantes, avec une bonne montée de la tension dramatique. Le rôle de l'amant est cependant moins intéressant que les deux autres. Ce personnage d'homme torturé manque d'émotion pour se hisser totalement à la hauteur de l'enjeu principal. Un très bon film de Lang, même s'il ne fait pas partie des tous meilleurs.
On se demande en voyant ce drame intimiste dépeignant avec autant de brio des personnages aussi complexes dans un cadre aussi banal s’il existait un seul genre qui résistait à Fritz Lang. Incontournable.
Voici dix ans que Mae Doyle n’était pas rentrée dans sa ville natale. La femme va tenter de refaire sa vie en épousant Jerry, un pêcheur, tout en continuant à espérer une vie meilleure. A peine mariée, Mae tombe amoureuse du meilleur ami de Jerry. « Le démon s’éveille la nuit » est un triangle amoureux dramatique réalisé par Fritz Lang dans les années cinquante. Bien que la psychologie et la paranoïa en soient des thématiques fortes, le cinéaste ne parvient pas à en faire ressortir sa fougue. Lang s’embourbe dans un drame mal écrit, fait rare dans sa filmographie. Le film est néanmoins l’occasion pour lui d’introduire son histoire avec un pseudo documentaire sur le métier de pêcheur et surtout, de faire jouer Marilyn Monroe loin de l’image que l’on s’en est faite. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Mélodrame autour d’une histoire d’adultère dans un petit port de pêche. Un Fritz Lang mineur ou les clichés du genre s’enchaînent, au programme amour impossible, choix cornélien entre la vie d’une bonne épouse et celle plus aventureuse d’un amour véritable. Bref la chanson est connue. Au moins Fritz Lang filme le tout avec un certain savoir-faire, et les comédiens prennent leurs rôles au sérieux, ça aide à faire passer les lieux communs du récit. A noter une jeune débutante dans un petit rôle remarquable : Marilyn Monroe.
Fritz Lang n'a pas signé que des chefs d'oeuvres : la preuve en images avec ce "Démon s'éveille la nuit", qui se révèle au final quelque peu décevant. Non pas que l'ensemble soit particulièrement mauvais, mais on sent bien que Lang a du mal à se défaire des conventions du théâtre, si bien qu'on a une forte tendance à s'ennuyer, d'autant plus que les personnages n'ont pas un intérêt majeur, allant même jusqu'à manquer de crédibilité, la faute aussi à des dialogues moins percutant qu'à l'habitude. Mais c'est bel et bien dans le style dramatique que Lang est décidément, tant le film se révèle puissant, percutent, violent lorsque les rumeurs et les masques commencent à tomber. Cette demi-heure est d'ailleurs un intense moment de cinéma ou Lang retrouve toute la maitrise de son sujet. Hélas, la fin est très loin des attentes espérées après ce (très) brillant sursaut, et fait qu'au final, même si l'ensemble est loin d'être honteux une certaine déception quant au cinéaste que l'on adore tant habituellement. Dommage.
Le Démon s'éveille la nuit n'est pas un grand Lang mais il est tout à fait convenable même si l'histoire promettait beaucoup pour finalement peu de chose comme son faible final qui gâche en grande partie l'impact de Le Démon s'éveille la nuit. Reste un beau casting et une belle description d'hommes et de femmes dont le plus attachant est le brave Paul Douglas.
Lang réalise un bon film tout en tension avec une débauche de moyen minimum et des acteurs solides, en bonus Marylin Monroe qui joue un second rôle intéressant. Bon au final le film n'est pas aussi noir que le laisse penser son développement.
Drame de l'adultère trop théâtral. Stanwick et Ryan surjouent respectivement la garce infidèle et le cynique sarcastique. Le final est curieusement teinté de morale familiale qui laisse à penser que Lang avait dû voir La Femme du Boulanger de Pagnol pour faire de Paul Douglas un cocu très dans la veine de Raimu.
Etonnamment, le film s’ouvre sur des plans d’animaux, des otaries et des mouettes. Le plan s’élargit et laisse apparaître le lieu où nous nous trouvons, en pleine mer, des bateaux de pêche s’affèrent pour revenir au port, chargés de poissons. A quai, ce sont les femmes qui s’activent pour trier le poisson, une séquence rythmée qui nous rappelle l’espace d’un instant, un des célèbres films du cinéaste : Metropolis (1927). Le Démon s'éveille la nuit (1952), dont on préfèrera amplement son titre original : Clash by Night, se démarque énormément des précédents films du réalisateur (c’est à cause de cela que l’on a du mal à y adhérer). Très centré sur la psychologie des personnages, on suit jour après jour, l’évolution de différentes personnes, leurs accroches, leurs difficultés, les couples qui s’aiment, se déchirent, etc. La réussite du film tient en partie grâce au casting, avec l’horripilant Robert Ryan et la séduisante Marilyn Monroe. Quant à la mise en scène, si elle assomme par moment, le final est quant à lui, très regrettable, expéditif et sans intérêt !
Fritz Lang adapte une pièce de Clifford Odets et nous offre un film qui repose avant tout sur ses interprètes : Barbara Stanwyck, impeccable mais insupportable (comment tous les mecs sont à ses pieds alors qu'il y a Marilyn Monroe dans la même ville ?) est une femme fatiguée et désespérément seule à la recherche du bonheur et de l'amour malgré ses grands airs. Entre Paul Douglas, véritable ours au grand cœur et Robert Ryan, projectionniste cynique, son cœur balance. L'un lui offre le confort, l'autre la liberté. Bien écrit, le film tient la route et prend parfois à la gorge malgré son sujet un peu balourd mais l'ensemble manque un peu de rythme. Il y a tout de même la mise en scène du grand Fritz Lang et J. Carrol Naish, irrésistible en vieil oncle profiteur.
Comme l'ont noté la plupart des critiques, ce n'est pas le meilleur Fritz Lang. Ce film manque un peu de rythme, certaines scènes intimistes sont trop longues, néanmoins ce Démon a un certain souffle. Les personnages ont du caractère, le cadre social de la petite ville portuaire est bien décrit, l'ensemble est très crédible. La séduction de Barbara Stanwick soutient difficilement la comparaison avec le sexe-appeal de Marilyn Monroe, mais la première était une grande star, la seconde une débutante... La fin de la pièce dont a été tiré ce film a été modifiée par Fritz Lang. Cette chute moraliste, bien dans l'esprit de l'époque ne lui aurait pas été imposée. Elle affadit pourtant son film dont certaines séquences ont des accents féministes.
Fritz Lang réalise ici un film très "européen", à ranger étrangement à côté de la "Femme du Boulanger" ! Certes, Paul Douglas n'est pas Raimu, mais son interprétation en marin pêcheur vertueux, honnête et candide, pas vraiment regardant sur la fidélité de sa jeune épouse (Barbara Stanwick) est plutôt convaincante. A voir également pour Marylin Monroe qui crève l'écran à chacune de ses apparitions.
Toujours la trouille de voir un film de Fritz Lang, peur de cauchemarder ensuite, sans doute l'ombre de M Le Maudit associé à son nom... Ce film démarrant par une forte houle auréolée d'oiseaux affamés, je l'avais vu par bribes, je me souvenais de la fraîcheur de Marylin Monroe en jolie et gentille ouvrière starlette de plage. Et de l'inquiétant Earl face à cette deuxième femme altière, qui, pour donner plus de saveur à la vie toute tracée qu'elle pressent, se fait comme une ultime violence... On est bien dans les fifties, le "baby boom", la mentalité sur la famille impliquant que la femme se consacre à son foyer, certes plus simple, mais enfin, le désir et comment on s'en arrange, c'est de toutes les époques le gros tiraillement. Il y a aussi une bonne part de féminisme dans ce film à l'atmosphère captivante.
Alors qu'il aborde la dernière partie de sa carrière hollywoodienne, Lang adapte une pièce du dramaturge Clifford Odets. L'introduction directement inspirée du néo-réalisme italien de Rossellini fait figure d'exception dans le cinéma de Lang dont il ne faut jamais oublier qu'il fut un des pères du cinéma expressionniste allemand. Mais la présence de Barbara Stanwick, égérie du film noir, au générique nous ramène rapidement sur un terrain plus familier du grand réalisateur. Archétype de la femme fatale, Barbara Stanwick de retour au pays ne peut que semer la panique dans le cœur de ces hommes., pauvres pêcheurs. C’est Paul Douglas qui sera le jouet de la relation trouble empreinte d’un mélange détonnant d’attirance et de haine que la toujours sulfureuse Barbara Stanwick nouera avec un Robert Ryan étonnant dans un rôle inhabituel de falot. Lang avec l’aide d’une Stanwick très convaincante décrit parfaitement les tourments intérieurs de cette femme qui cherche désespérement la stabilité sans jamais y parvenir. Paul Douglas n’aidera pas à la reconversion de sa bien-aîmée n’ayant de cesse de naïvement la pousser dans les bras de celui qu’elle cherche à éviter sachant trop bien ce qu’elle doit en redouter. La situation est poussée à la limite du paroxysme et le drame est évité de justesse. Une situation de la vie courante fort bien exploitée, qui montre la difficulté des relations amoureuses entre les êtres, souvent attirés par ceux qui feront leur malheur. « Le démon s’éveille la nuit » n’est sans doute pas un des chefs d’œuvre de Lang alors à l’automne de sa carrière mais tout simplement le fruit du grand savoir-faire accumulé tout au long d’une riche et prolifique carrière dans deux systèmes de production différents. A noter le petit rôle sympathique et prometteur d'une Marylin Monroe encore juvénile.
Les premières images sont très prometteuses, car on y voit des images de style documentaire d'un port de pêche ce qui fait penser, hélàs à tort, qu'on va avoir un film de style néo-réaliste. Les premières scènes aussi sont très prometteuses et emporté un premier temps par l'espoir légitime d'un film intéressant, la déception vient très vite. Car Fritz Lang n'arrive pas à sortir le film du carcan du simple théâtre filmé (en particulier dans la deuxième partie) qui devient vite pesant. Sans parler que les situations et les personnages apparaîssent comme caricaturaux prouvant que la psychologie était loin d'être le point fort de l'auteur de la pièce dont le film est adapté Clifford Odets, comme l'avait d'ailleurs déjà montré le film râté de l'écrivain "Rien qu'un coeur solitaire". Mais heureusement que c'est Fritz Lang qui est derrière la caméra cette fois, même si la réalisation est totalement impersonnelle, et qu'il dirige admirablement ses comédiens dans des rôles qui était a-priori intéressants. Paul Douglas est parfait comme toujours, Robert Ryan arrive à ressortir toute sa bestialité, Barbara Stanwyck est encore une fois électrifiante et Marilyn Monroe fascinante mais hélàs pas suffisamment exploitée. Reste de tout cela que "Le Démon s'éveille la nuit" est un des moins bons films de son réalisateur.