Film fantastique et dramatique, réalisé par Alfonso Cuarón, La Petite Princesse est une véritable perle. L'histoire nous fait suivre Sara, une jeune fille ayant grandit en Inde, qui se voit envoyée dans un internat à New York par son père obligé de laisser sa fille pour lutter contre les allemands durant la Première Guerre mondiale. Dans ce lieu, elle entretient des relations tumultueuses avec Miss Minchin, la sévère directrice qui voit d'un mauvais œil les rêves de princesse de la jeune fille qui vont se transformer en cauchemar lorsque le père de Sara disparaît au combat. Seule et sans le sou, elle est gardée sous le toit de l'internat à condition de devenir servante dans l'établissement. Ce scénario, adapté du roman homonyme britannique de Frances Hodgson Burnett, s'avère magique à visionner pendant toute sa durée d'une heure et demie. Le récit nous plonge au cœur d'un conte captivant dès ses premiers instants à la faveur d'une narration donnant envie de découvrir la suite. L'univers, entre imaginaire et réalité, nous happe immédiatement et nous offre des scènes toutes plus fortes et divertissantes les unes que les autres. Car oui, le film parvient parfaitement à mêler la dureté d'une séparation entre un père et sa fille du à la guerre, avec l'aspect réjouissant de voir arriver une petite fille dans un endroit autoritaire où elle va, avec sa bonne humeur et son imagination, petit à petit dérider ses camarades. Le ton réussi à la fois à être dramatique et amusant, tout en traitant de nombreux sujets, notamment le racisme. Cela est rendu possible par la libre adaptation de Cuarón qui a changé pas mal d'éléments du roman. Mais au lieu de le dénaturer, il l'a complétement amélioré par ses ajouts intelligents. L'ensemble est porté par des personnages adorables, à commencer par la petite Sara superbement interprétée par la juvénile Liesel Matthews. Mais ce n'est pas le seul visage angélique qui retient l'attention car toutes ses petites camarades sont aussi choux qu'elle, en particulier Kelsey Mulrooney. Vanessa Lee Chester partage elle son infortune avec Sara. Eleanor Bron joue pour sa part à merveille son rôle de méchante femme. Liam Cunningham est lui le père de Sara. Rusty Schwimmer, Errol Sitahal ou Vincent Schiavelli complètent une distribution bien plus riche que ces quelques noms. Tous ces individus entretiennent des rapports procurant énormément d'émotions entre amusement, tendresse, mignonnerie et moments émouvants, notamment concernant la relation père-fille très touchante. Des échanges soutenus par des dialogues aussi drôles que profonds. Sur la forme, la réalisation du cinéaste mexicain s'avère très qualitative. Sa mise en scène fait preuve de narration visuelle et de créativité. De plus, elle évolue dans des environnements marquants et la reconstitution d'époque est tout à fait satisfaisante. Cette belle esthétique est accompagnée par une b.o. tout aussi somptueuse signée Patrick Doyle. Ses compositions aux notes féériques sont très jolies et collent à merveille au propos. Celles-ci sont franchement mémorables et donnent envie d'être réécoutées au-delà du générique de fin. Une fin qui s'avère totalement à la hauteur des attentes et qui vient mettre un terme à cette magnifique œuvre. Car oui, La Petite Princesse est un long-métrage absolument sublime méritant fortement d'être découvert par tous tant c'est un film aussi bien destiné aux adultes qu'aux jeunes enfants.