A ton image aborde le thème du clonage, mais en s'éloignant des registres de la science-fiction ou de la comédie, dans lesquels il a souvent été traité : "Avant, je ne m'intéresssais pas vraiment au clonage. J'en savais ce que sait tout le monde, c'est-à-dire pas grand-chose. Les idées reçues sont nombreuses sur le sujet, et le cinéma l'a souvent présenté à travers une science-fiction délirante. Lorsque j'ai découvert le livre de Louise L. Lambrichs, il m'a donné envie d'aller plus loin, de ne pas considérer le clonage en tant qu'acte mais de s'intéresser à ses effets, à ce qu'il pourrait provoquer au sein d'une famille", confie Aruna Villiers.
A ton image est produit par EuropaCorp, la société de Luc Besson. Aruna Villiers avait été scripte sur un film du réalisateur, Jeanne d'Arc.
Pour collaborer à l'écriture du scénario, Aruna Villiers a fait appel au scénariste du Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain, Guillaume Laurant. On retrouve au générique d'A ton image celui qui incarnait le père d'Amélie, Rufus.
Aruna Villiers décrit ainsi l'atmosphère de son film : "A ton image commence sur une histoire d'amour. Deux êtres se rencontrent et s'appuient l'un sur l'autre pour se sortir d'une période difficile. Puis, peu à peu, le climat évolue, il devient pesant, étouffant, écrasé par le poids d'un secret qui empoisonne les relations d'une mère, d'un père et de leur fille. Cette famille va se faire broyer parce que ce qu'elle affronte est inhumain au sens premier du terme. Aucun d'eux n'est directement responsable de ce qui arrive. Ils sont tous dépassés. "
La réalisatrice a été d'autant plus intéressée par le roman de Louise L. Lambrichs dont est tiré son film qu'elle y a vu des correspondances avec son histoire personnelle : " Le sujet trouvait un écho d'autant plus fort en moi que je suis moi-même mère de jumeaux. Je fais chaque jour l'expérience de l'identité de deux personnes qui se ressemblent trait pour trait", raconte-t-elle.
Aruna Villiers a été scripte sur des films de cinéastes tels que Jean-Pierre Jeunet, Michelangelo Antonioni, Nicole Garcia... ou encore Luc Besson, aujourd'hui producteur de son premier film en tant que réalisatrice.
La comédienne Nastassja Kinski a été très émue par ce scénario. "A toutes les mères, à toutes les femmes, l'histoire parle forcément. Il y a pour moi à la fois une histoire de famille émouvante jusqu'à l'extrême et un message militant : rien ni personne ne doit se substituer à la nature (...) A ton image parle de ce qu'il y a de plus viscéral dans la vie d'une mère : son lien avec son enfant", explique l'actrice.
Christophe Lambert a été confronté dans ce film à une forme de violence qu'il n'avait pas encore explorée dans ses films d'action : " Si une chose a été difficile à jouer dans le film pour moi, c'est la violence. Je sais que cela pourra paraître paradoxal étant donné le nombre de films d'action que j'ai faits, mais il s'agissait alors d'une violence de bande dessinée, tout cela n'était pas sérieux, on baignait dans le second degré. Dans A ton image, il est question de conflis, d'éclats de voix, de gestes contre ceux que l'on aime le plus. Cette violence-là m'est insupportable parce qu'elle pourrait être réelle", révèle le comédien.
Le film d' Aruna Villiers s'appelait à l'origine Portrait craché.
Louise L. Lambrichs, l'auteur du livre qui a inspiré A ton image, a coécrit le scénario d'un film sorti en 2003, qui raconte aussi une trouble histoire de famille : La Fleur du mal de Claude Chabrol.