S'il est bien un genre qu'il me faut découvrir, c'est celui des Westerns, ces hommages au Far West, véritables odes à la joie de défourailler de l'indien ( mais jamais sans défense, parce que les américains, c'est le bien ). Et dans le paysage cinématographique portant sur ces braves Cowboys massacreurs d'Apaches, il est un film qui se démarque de la concurrence : oui, je veux parler de "Convoi de femmes". Forcément, on va en parler aujourd'hui. Concrètement, c'est un chef-d'oeuvre du cinéma, une véritable leçon de vie. De prime abord, le film est, techniquement parlant, fort abouti; c'est pas forcément toujours parfait, mais quand il est question de se rendre compte de la qualité relative du tout, ses quelques petites imperfections passent à la trappe. Car si "Convoi de femmes" se révèle passionnant, c'est surtout parce qu'il possède cette force rare lui permettant d'embarquer le spectateur jusqu'au fin fond du désert, le contrôlant dès lors au point de lui faire chanter du Kendji. C'est dire si le film possède un pouvoir hypnotisant. La mise en scène de William A. Wellman possède, quand à elle, d'innombrables qualités techniques autant qu'esthétiques. Au premier abord, le résultat est enchanteur : joli, agréable à l'oeil, gérant parfaitement le noir et le blanc, la réalisation ajoute à l'oeuvre une dimension romantique non négligeable, en plus de nous gratifier de vraies belles images. Les plans sont bien étudiés, bien cadrés; il y a tout un travail de lumière, de jeux d'ombres et de mise en valeur du décors. Oui, c'est réussi. De même pour les acteurs, tous très attachants; encore que les femmes sont difficilement identifiables entre toutes. Robert Taylor amène à l'oeuvre un charisme implacable, ainsi qu'une personnalité bien trempée. Véritable tête d'affiche, il fait le job avec classe et maîtrise; il sait qu'il l'acteur du film, le mec connu parmi tous les autres. Face à lui, Denise Darcel lui donne la réplique; le niveau ne change pas, c'est du très bon, du vraiment convaincant. La bande-son saupoudre le tout d'une vague d'émotions non refoulée, rendant le tout sinon attachant, d'autant plus émouvant que le happy ending se trouve parmi ceux que l'on ne fait plus de nos jours; un magnifique baiser devant l'étendue d'un champ désertique. Que demander de plus? Car bien plus qu'un western tourné vers l'action, "Convoi de femmes" se veut plus comme un métrage sur l'amour, le vrai, sur un amour sincère dont tout le monde a besoin. Il n'est plus d'artifices, plus de subterfuges que les femmes puissent y endosser pour ne point se révéler aux hommes; ici, hommes et femmes sont relayés au même point, autant qu'ils s'unissent dans la crasse et la poussière pour se sortir d'un mauvais pétrin. Il y a donc cette sorte de sincérité qui m'a beaucoup touché, et qui vous plaira sûrement. C'est mignon sans être niais, c'est agréable sans être mielleux. Ajoutez y également un combat féministe pour les droits des femmes d'être l'égale des hommes ( film qui le prouve parfaitement ), et vous posséderez un propos à la hauteur des attentes. Vraiment, "Convoi de femmes" est un excellent film. Mieux, c'est un grand western.