Le seul autre film que j'ai vu de Lautner c'était les tontons flingueurs que j'avais détesté, donc forcément ça ne me donnait pas spécialement envie de voir ce septième juré dont je ne savais rien, si ce n'est, vu le titre, qu'il allait y avoir une histoire de procès et j'adore les procès...
Ce que j'aime dans ce genre de film c'est d'être surpris, de voir comment est-ce-que l'on va me raconter une histoire et réussir à me surprendre malgré tout, tout en proposant, je l'espère des joutes verbales de hautes volées en huis clos. Et là le traitement est absolument génial, si le concept de départ est un peu tiré par les cheveux, l'assassin qui est dans le jury du procès qui juge un innocent pour le crime qu'il a commis, la tournure que ça prend rend le tout vraiment intéressant.
Déjà parce qu'une fois le meurtre commis on a une vraie réflexion sur la culpabilité, sur ce que ça fait de tuer un homme, comment même si on n'est pas accusé, on continue à vivre, si on peut encore dormir... et la narration par le personnage principal renforce ce questionnement parce que je me suis vraiment mis à sa place et à travers cette identification je me posé la question de comment j'arriverai à vivre avec un meurtre sur la conscience. J'en ai déduis que c'était comme tout, on finit par oublier, par ne plus se réveiller la nuit et continuer sa vie en y repensant de temps en temps avant de passer à autre chose. Mais faire se poser cette question c'est assez intéressant d'autant plus que là, étant donné que le type n'est pas un malade mental ou un psychopathe on peut vraiment s'identifier à lui, comprendre pourquoi il a tué, on voit que ce n'est pas quelqu'un de profondément malsain mais que c'est juste un homme.
J'aime aussi cette façon qu'il a de tenter de faire récuser au procès... L'ambition de sa femme... son attitude au procès...
Et même la fin...
La fin qui rajoute quelque chose sur la culpabilité dans cette situation il faut bien le dire assez spéciale où l'on paraît absolument innocent.
En somme ce n'est pas un film qui va surprendre dans son déroulé, les étapes sont connues, voire même assez mécaniques, mais c'est les réflexions qu'elles apportent qui sont intéressantes, comment en détournant légèrement les codes on peut parler de l'humain et de ses faiblesses.
Après j'ai pas adoré non plus, malgré une restauration rendant hommage à un très beau noir et blanc, parce que j'ai trouvé ça un peu lent à se mettre en place et que finalement puisque le film s'ouvre sur le meurtre, on sait qui est le tueur, ce qui rend forcément l'issue du procès assez certaine et donc j'ai cette impression qui dit des banalités, qu'on le sait déjà ça et que malheureusement pour moi qui aime les procès et bien ce n'était limite pas indispensable de s'attarder réellement dessus. D'autant plus que finalement il n'y a pas cette jouissance que l'on peut avoir dans d'autres films au niveau du verbe (bien que ça ne soit pas le sujet non plus ici). Donc si j'aurai un défaut à formuler c'est que le film est peut-être un peu trop redondant et qu'on aurait pu éventuellement le recentrer d'avantage afin qu'il soit plus dense.