Pour les scènes avec les deux évadés, Francis Palluau voulait une image qui rappelle celle du film noir. Le directeur de la photographie Romain Winding lui proposa d'utiliser la technique du "sans blanchiment". Il s'agit d'un traitement de la pellicule qui durcit les contrastes et atténue les couleurs. Cela permet de souligner le passé des deux évadés et de créer un contraste avec la ville dans laquelle ils trouvent refuge.
Les randonneurs reviennent souvent dans le film. Ils constituent en fait un clin d'oeil au choeur antique. Francis Palluau voulait en effet des voix a cappella.
Carole Bouquet ne cache pas la difficulté du rôle qu'elle avait à jouer : "Il fallait surtout éviter de tomber dans la caricature. Je devais donc jouer avec sincérité. C'est le principe même de la comédie, sinon rien ne fonctionne. La spontanéité est nécessaire."
Jean Dujardin, dont c'est ici le premier rôle principal au cinéma, raconte sa rencontre avec le réalisateur Francis Palluau : "En fait, j'avais accepté un petit rôle dans Ah ! si j'étais riche de Michel Munz et Gérard Bitton qui me voyaient bien en vendeur de chaussures. Le film était produit par Charles Gassot. J'ai tourné une journée, et Charles était sur le plateau. Je sentais qu'il m'observait. A la fin, nous nous sommes dits au revoir mais un au revoir qui n'était pas un adieu. Trois jours plus tard, j'ai reçu un coup de téléphone de Francis qui me disait qu'il voulait me rencontrer. Nous avons discuté deux heures. Il était tellement passionné que j'ai eu envie de faire partie de l'aventure."
Lorant Deutsch explique l'amitié qui le lie à Jean Dujardin : "J'ai rarement sympathisé autant avec un comédien, même s'il est rare que je ne m'entende pas avec mes partenaires. Jean n'a pas de zone d'ombre, il ne se prend pas la tête avec son image. C'est un modèle de sérénité. Il donne l'impression d'être très fort. Cette rencontre fut une bonne surprise. C'était très important pour le rôle. Notre entente a considérablement facilité le travail."
Pour son rôle de père de famille, petit bourgeois, André Wilms s'est inspiré de ses voyages en première classe en TGV et de ses vols avec Air Inter : "Tous ces petits bourgeois avec leurs costumes, leurs cravates et leurs lunettes sont très drôles. C'est amusant, car on a critiqué le maoïsme qui imposait notamment un uniforme, mais les petits bourgeois s'habillent tous pareils comme s'ils portaient un uniforme."