Je poursuis ma rétrospective John Hughes avec un nouveau superbe film. Quel réalisateur dans son genre ! Un véritable orfèvre qui cisèle ses comédies avec une rare maestria.
16 bougies pour Sam n’est pas le plus connu des films du réalisateur, et pourtant c’est une vraie belle bouffée d’air pur, qui, comme souvent chez Hughes, doit déjà à son sublime casting. On retrouve les habituelles du réalisateur, Hall, Ringwald en particulier. Cette dernière est toujours aussi charmante, fine dans son jeu, c’est un véritable régal de naturel, de fraicheur, de délicatesse, de subtilité, c’est une actrice dont je regrette énormément une carrière en dent de scie. Elle est épaulée par d’autres interprètes talentueux, parfaitement dirigé, et toujours dans des rôles qui leur conviennent bien. Hall est totalement à sa place, comme Schoeffling d’ailleurs, Haviland Morris est excellente, Watanabe très drôle, sans parler des adultes. Et encore une fois je peux apprécier chez Hughes le fait de choisir des personnages archétypaux, mais jamais caricaturaux ou cliché. Le beau gosse n’est pas qu’un benêt, le geek n’est pas qu’un pauvre timide… et ça c’est juste merveilleux dans un film avec des ados !
Le scénario est toujours d’une grande finesse. Hughes nous propose un humour fin, des gags inventifs, l’émotion est toujours affleurante, la tendresse aussi, le bonheur, certains trouveront sans doute ce film trop propret, mais c’est ce qui fait le charme et la personnalité du cinéma de ce réalisateur. Il est toujours positif, et il faut le dire, il ne cède jamais à la mièvrerie, propose un rythme étourdissant ici, et c’est presque du vaudeville par moment, mais de très haute volée. Il n’y a rien à redire, c’est plus qu’emballant, c’est prenant, et même si on n’aime pas spécialement le genre, on est dans une pépite drôle, touchante, et d’une étonnante vérité le plus souvent.
Visuellement l’univers de Hughes est là encore présent à chaque coin. Les décors sont simples mais très appliqués, avec toujours ce sens du détail qui par certains aspects me rappelle le cinéma de Wes Anderson. Bien sûr en moins excentrique, mais rien n’est laissé au hasard, et la photographie est toujours aussi belle. Le tout servi par une mise en scène magique dans l’intime, et non moins punchie quand il le faut, tandis que la bande son est un régal. Là-dessus c’est une constante heureuse du cinéma du réalisateur.
En conclusion 16 bougies pour Sam est un film magistral, que je trouve délicieux à suivre, et d’une poésie rare. C’est un film qui fait aimer la vie, la famille, l’amour, qui donne à voir le meilleur côté des gens et de l’humanité avec une subtilité, une tendresse et une drôlerie rare. Encore une fois merci M. Hughes, et vous êtes la confirmation malheureuse que les meilleurs partent souvent les premiers. 4.5 car un peu en dessous de Breakfast Club, mais 5 dans le cœur.