Bien souvent, on a de bonnes raisons de hurler au blasphème lorsqu’on voit certains films cultes être pris d’assaut par les gros producteurs véreux d’Hollywood. Sauf à quelques exceptions près, de celles qui nous surprennent. Le "Massacre à la Tronçonneuse" de Marcus Nispel, produit par le sous-estimé Michael Bay, est à ranger dans la catégorie des bons remakes, ceux qui ne violent pas l’oeuvre originale et qui en propose une nouvelle vision, souvent plus moderne. Car oui, aussi culte soit-il, le film de Tobe Hooper a très mal vieilli et l’avoir remis au goût du jour n’était pas une mauvaise idée. Si la bande de potes que nous présente le film n’échappe pas à bon nombre de clichés, ils restent cependant bien plus intelligents dans leur manière d’agir et de penser que la plupart des personnages de films d’horreurs lambda actuels. Du coup, on ne reste pas insensibles quand ceux-ci finissent par trépasser dans d’horribles souffrances sous nos yeux impuissants. C’est là l’un des premiers bons points de ce remake, qui présente également un bon scénario écrit dans le respect de l’oeuvre originelle, notamment pour ce qui est du personnage de Leatherface, réellement effrayant. Mais la vraie réussite du film, on l’a doit à Marcus Nispel (dont c’est d’ailleurs le meilleur film) qui crée une ambiance bien bien crade, et glauque comme jamais. L’atmosphère du film est oppressante, et parfois même à la limite du supportable. Et c’est cela qui fait toute la réussite d’un film de genre: sa capacité à déranger son spectateur par l’ambiance qu’il crée, ici grâce à un jeu de lumière ternes et par l’utilisation qu’il fait du hors champ afin que la menace semble constante et omniprésente, tout en écœurant le spectateur sans pour autant avoir besoin de multiplier à outrance les effets gores, bien qu’on aurait apprécié un peu plus de spectacle de ce côté-là. En conclusion: Marcus Nispel réussi le pari difficile de faire un bon remake de Massacre à la Tronçonneuse, grâce à l’ambiance qu’il crée avec beaucoup d’aisance et de réussite. Ajoutez à cela une introduction et une conclusion, réalisées en mode faux documentaire, redoutables d’efficacité, et vous avez trouvé le film parfait pour vous glacer le sang ce soir.