Attention, chef d'oeuvre du genre ! Et pourtant, on attendait peu d'un premier film étant le remake d'un classique de l'horreur produit par l'execrable Michael Bay. Dès les premières scènes, le doute cède la place à la certitude, on est bien devant un grand film de genre. Non seulement M. Nispel ne trahit pas l'ambiance délétère de l'original, mais il réalise une série de scènes traumatisantes qui poussent à leur paroxysme les idées abordées par Tobe Hooper. Ainsi, le film ne présente pas une once d'humour (vous savez, ce qui gangrène tous les films d'horreur américains depuis Scream) et présente un véritable cauchemar sur pellicule. L'ambiance est pesante et tendue dès le début. Elle devient assez vite étouffante et à la limite du supportable par la suite. Du coup, les accès de violence sont encore plus redoutables pour nos nerfs (d'autant que cette violence est teintée de sadisme et est aussi bien physique que psychologique). Le tout est magistralement servi par une mise en scène très inspirée, une photographie souvent somptueuse et macabre, une musique terrible car parfaitement effrayante. Au total, ce petit bijou marque une grande date dans l'histoire du film d'horreur américain : celle du retour à des films plus gores, matures et crades. Ici, le spectateur n'est pas pris pour un imbécile et on lui fait le plus beau des cadeaux : vivre un cauchemar en restant éveillé. Un grand bravo.