Pourquoi cette manie de faire des remakes de films cultes? Bien avant que Wes Craven ne voit son médiocre "Dernière maison sur la gauche" transposé au 21ème siècle par Denis Iladis, c'est Tobe Hooper qui a vu son "Massacre à la tronçonneuse" subir les affres du remake. Je vais commencer directement par vous dire: oubliez cette adaptation foireuse et retournez regarder le film de Hooper. Continuons tranquillement à présent... Un point agréable du long-métrage de Nispel, si on peut qualifier ça de pleinement agréable, est le fait que le scénario garde les grandes lignes du film de Hooper en y incluant des élements originaux. Ainsi, la délicieuse famille de consanguins psychopathes rednecks se voit élargie question membres. Alors que dans l'oeuvre originale on avait les trois frères et le grand père, là maintenant on a le grand père, la grand mère, le petit-fils, les deux frères (ils en ont supprimé un, blasphème!!!!) et les deux cousines! Un beau petit monde pour une nuit d'horreur qui dénature l'ambiance du long-métrage original en remaniant le tout à la sauce hollywood. Certes, Jessica Biel rajoute une touche charme (mais quelle plastique mes amis! Quelle plastique!), les adolescent sont cantonnés à des rôles de crétins fans de marijuana sans aucune profondeur. L'angoisse n'est plus au rendez-vous tant les effets de surprises sont prévisibles et le côté malsain se voit relégué au second plan. Tout le monde se souvient d'un Leatherface monstrueux, tout le monde se souvient de cette scène du dîner, tout le monde se souvient de la peur que véhiculait le "Texas Chainsaw Massacre" original. En espérant s'accaparer les codes et l'univers crée par Hooper, Marcus Nispel à la brillante mauvaise idée de supprimer cette mise en scène pour privilégier le côté pop-corn de la chose et séduire les adolescents avides de films d'épouvantes capable de faire trembler leurs petits membres pour mieux bégotter leur copine à la fin de la séance. Quand on voit le reste des longs-métrages réalisés par Marcus, on voit le récent "Conan", un étron sans précédent et "Vendredi 13", autre remake. Spécialiste de ce genre après avoir été bouffé par la "MTVsation" avec la réalisation de clips musicaux pour Mylène Farmer ou Janet Jackson (entre autres...), Nispel représente le réalisateur "yes man", qui voit plus le chèque de dollars qui l'attend au bout du parcours à la place de se soucier de l'art. De ce fait, ce "Massacre à la tronçonneuse" version 2003 est une immense déception et un remake sans âme et sans grande imagination, les grands codes du slasher étant réutilisés pour plaire à un public jeune dans l'ensemble, au détriment de plus important: l'ambiance.