C’est un film qui fait du bien ! Ce biopic sur le célèbre Charlie Chaplin, dont je suis un grand fan depuis toujours, monument du cinéma qui a marqué près d’un siècle de l’audiovisuel, nous emmène à découvrir toute sa vie, de son envie de devenir un symbole d’Hollywood lorsqu’il arpentait les théâtres de Londres à la fin de sa vie sous les applaudissements en passant par la réalisation de ses chefs-d’œuvre, son goût très discutable pour les jeunes filles et les scandales politiques qui lui sont tombés dessus alors qu’il n’a eu de cesse de ravir les foules avec son Charlot, vagabond distrait, maladroit, solitaire et si touchant.
Et, même si le pari de résumer une vie si riche en moins de 2h30 est risqué, le résultat n’aurait, selon-moi, pu être mieux. Certes, il a une architecture classique car on part du principe que Chaplin, exilé en Suisse, raconte sa vie à son éditeur dans le but de publier un ouvrage dans lequel il raconte sa vie. Les séquences de son existence défilent alors sous les yeux ébahis du spectateur, mais, même si cela s’inscrit dans le stéréotype du genre, c’est loin d’être dérangeant. Au contraire, ça apporte un contexte de fraîcheur et de légèreté qui rend le visionnage très allègre. La vie de Chaplin est parfaitement racontée, sans vouloir trop sombrer dans ses travers mais sans les survoler non plu et en présentant à merveille tous les personnages qui ont gravité autour de l’idole du cinéma muet. J’ai particulièrement aimé les passages dans lesquels il se questionne à propos de la réalisation de ses films et où on parvient à voir les coulisses d’œuvres iconiques, sans pour autant trop s’y attarder : le rythme est constamment juste. Le film s’articule autour d’un véritable hommage à Charlot et au cinéma et fourmille de détails. Enfin, quelle prestation de maître de la part de Robert Downey Jr qu’on finit par totalement oublier tant il prête à merveille sa gestuelle, ses traits et son jeu à Charles Chaplin autant qu’au vagabond Charlot. C’est brillant ! Le tout nous donne une irrésistible envie de replonger dans la filmographie chaplinesque grâce à un plan d’ouverture qui nous met déjà dans l’atmosphère si douce qui ne nous quitte pas du film face à un Chaplin qui se démaquille et une séquence de fin très touchante, l’acteur est là dans le noir, face à ses films qui défilent et font encore tant rire les spectateurs. Charlot finir par émouvoir. Grandiose !