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    Eva
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    Peter Franckson
    Peter Franckson

    52 abonnés 1 153 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 23 décembre 2023
    Adapté du roman éponyme (1945) de James Hadley CHASE (1906-1985), le film, tourné en noir et blanc, se déroule entre Venise et Rome, dans le milieu du cinéma. C’est bien filmé (beaux mouvements de caméra lors de plan séquence) mais le point faible est le scénario auquel on a du mal à s’intéresser, celui de la déchéance d’un homme, Tyvian Jones (Stanley BAKER, 34 ans), écrivain gallois dont le livre a été adapté au cinéma avec succès par Sergio Branco qui l’a présenté à la Mostra de Venise, et qui s’éprend d’Éva Olivier (Jeanne Moreau, 34 ans), française mariée, a posteriori, à un ingénieur parti travailler en Afrique et qui se fait entretenir par des hommes riches car elle aime l’argent. Quel ennui, d’autant que cela dure 1h44 ! On a du mal à comprendre la relation entre Jones, bellâtre sans talent, aimé par la fraiche Francesca (Virna LISI, 26 ans), collaboratrice du réalisateur et lectrice de T.S. Eliot (1888-1965), prix Nobel de littérature en 1948, et Éva, cynique, passant son temps à écouter un disque de Billie Holiday (1915-1959), à prendre des bains et faire tourner en bourrique les hommes qui la courtisent, un peu comme dans le roman de Pierre Louÿs (1870-1925), « La femme et le pantin » (1898), lui aussi plusieurs fois adapté au cinéma [par Julien Duvivier en 1959, par Luis Buñuel en 1977 et par Mario Camus en 1990]. Joseph Losey a essayé de tirer une morale en commençant et terminant son film par le bas-relief, allégorie du Péché (XIVe s) représentant « Adam, Eve et le Serpent », à l’angle du palais des Doges côté lagune mais cela sonne creux voire prétentieux. Etonnant aussi que ce film ait fait l’objet d’un remake (2018) de la part de Benoit Jacquot avec Isabelle Huppert et Gaspard Ulliel. Seule la musique de Michel LEGRAND (1932-2019) permet au spectateur de sortir de sa torpeur.
    Alain D.
    Alain D.

    583 abonnés 3 279 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 21 mai 2022
    Sur une belle photographie de Venise, une habile insertion de Billie Holiday, une jolie bande musicale de Michel Legrand, cette réalisation en N&B mise en scène par Joseph Losey nous propose avec "Eva" un thriller trouble au climat glacial. Un Drame d'une lenteur presque ennuyeuse, heureusement rehaussée par la présence de la fascinante et talentueuse Jeanne Moreau.
    fabrice d.
    fabrice d.

    26 abonnés 1 506 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 30 mars 2022
    Je n'ai pas été emballé par ce film. Certes on y voit une J. Moreau qui maîtrise son art. De plus elle est accompagnée par S. Baker, un acteur que je ne connaissais pas, mais qui joue très bien. Et certes, le film est beau, il y a de belles scènes. Mais disons que la vacuité de la vie de ces personnages ne m'a pas intéressé. Certains paysages m'ont rappelé mort à Venise, que j'ai vu, il n'y a pas très longtemps. A noter que la musique est magnifique.
    Max Rss
    Max Rss

    197 abonnés 1 767 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 10 novembre 2021
    Joseph Losey a très souvent fait preuve de beaucoup de soin dans sa mise en scène et, si j'insiste sur ce point d'entrée de jeu, c'est parce c'est précisément ce qui sauve ce film de l'ennui total. Osons dire les choses comme elles sont : "Eva" brasse sacrément du vide. Cette histoire n'est jamais intéressante. Jamais. Que de longueurs et que de séquences filmées inutilement. Pour ne rien arranger, les deux personnages clés sont inintéressants au possible. L'un est un menteur arriviste auquel il est impossible de croire, l'autre est une courtisane désespérément superficielle et faussement mystérieuse. Il coule alors de source que le tandem formé par Stanley Baker, pâle copie de Sean Connery et Jeanne Moreau, très loin d'être à son avantage (excepté physiquement) ne fonctionne pas du tout. On oublie.
    soulman
    soulman

    85 abonnés 1 209 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 8 janvier 2021
    Une adaptation magnifique du roman de James Hadley Chase, dans laquelle Stanley Baker et Jeanne Moreau rivalisent d'intensité dans leurs joutes. Venise et Rome en hiver sont remarquablement photographiées, loin des images de cartes postales, mais plutôt comme des villes froides et impitoyables où les distractions bourgeoises sont un échappatoire à une condition humaine au final bien pathétique. Une grande réussite de Losey dans laquelle la notion de dépendance, illustrée plus tard dans "The servant", prédomine.
    Bernard D.
    Bernard D.

    111 abonnés 613 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 13 novembre 2020
    « Eva » de Joseph Losey (1962) nous montre la déchéance du « mâle » caricaturalement incarné par Tyvian Jones (Stanley Baker), un mondain frimeur, médiocre et menteur s’étant fabriqué une réputation sur un roman écrit en fait par son frère décédé. Cette déchéance physique (il se remet à boire) et morale (vis-à-vis de sa future épouse Francesca) s’effectuera via une nouvelle Eve (Jeanne Moreau), une courtisane habituée des casinos et des hôtels chics où elle « vampirise » ses proies en refusant toujours d’être aimée.
    Le film est très lent (près de 2 h) et entre Venise et Rome on se perd parfois dans les personnages et même l’intrigue de ce film dont toute la richesse repose sur l’interprétation de Jeanne Moreau qui est magnifiquement filmée dans ses moues, ses regards, ses attitudes… malgré ses minauderies d’une autre époque !
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    1 141 abonnés 5 120 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 1 octobre 2020
    N’ayant pas aimé nouvelle version de Jacquot, je pensais trouver ici un meilleur film. Mais l’inconvénient majeur est la froideur des personnages totalement antipathiques. Même JM.
    La forme est au-delà du fond. On apprécie le style et la mise en scène aérienne mais on est au service d’une histoire de passion obsessionnelle plutôt convenue.
    Déçu
    Jrk N
    Jrk N

    38 abonnés 239 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 octobre 2018
    Eva (Losey, 1962) est un chef d'oeuvre noir dont le style est largement influencé par Antonioni qui avait déjà sorti L'Avventura (59), La Notte (61, avec Jeanne Moreau comme dans Eva), L'Eclisse (62), ces deux derniers films avec DiVenanzo comme chef opérateur, comme Eva. Ce dernier film L'Eclipse est produit par les célèbres frères Hakim, comme Eva, producteurs impliqués largement dans la Nouvelle Vague. Pour information, Raymond et Robert Hakim ont aussi produit La Bête Humaine (Renoir 38), Le Jour se Lève (Carné 39), Casque d'Or (Becker 52), Plein Soleil (Clément 60), Belle de Jour (Bunuel 68): excusez du peu ! Tout ça pour dire que si ces gars-là étaient des truands sans goût on le saurait: ce sont de vrais producteurs-artistes.
    C'est pourquoi je pense que s'ils ont coupé le film Eva (qui dure déjà 2 heures) sans l’autorisation de Losey, ce n'est pas forcément négatif contrairement à ce qu'on pense généralement. De même, ils ont commandé une autre musique à Michel Legrand et cette musique est formidable. On peut même dire que c'est elle qui donne au film une partie de son ambiance noire. En fait, il est probable que les coupes des producteurs accentuent le côté antonionien du film de Losey : Venise et Burano vus comme un décor funèbre, le personnage principal d'Eva plus "méchante, vicieuse, cruelle, destructrice" qu'on puisse l'imaginer, Stanley Baker pusillanime et minable, perdu dans les bars et les rues, Virna Lisi plus belle rayonnante et désespérée qu'elle ne le fut jamais.
    Ce n'est pas le plus beau film de Losey (comme il le croyait, car Accident et The Servant sur des scénarios de Pinter sont meilelurs) mais c'est un chef d'oeuvre merveilleux, radical et étrange, à comparer comme choc esthétique avec L'Avventura ou Persona. A voir et revoir, en laissant de côté tous les remakes.
    Housecoat
    Housecoat

    121 abonnés 392 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 octobre 2018
    Joseph Losey est décidément un maître dès qu'il s'agit de dépeindre une obsession autodestructrice conduisant à une véritable perte de volonté. Le romancier orgueilleux et opportuniste, semblant être dominant dans son milieu tombe sur une femme partageant ces mêmes traits sus-cités, mais elle se révélera plus experte, plus dangereuse que lui. Celui-ci fera tout pour obtenir la femme si insaisissable, dévoilera le moindre secret inavouable, se ruinera, se mettra à genoux pour obtenir le moindre regard, le moindre intérêt provenant d'elle, comme si il avait besoin de prouver sa sa masculinité. Mais cela il ne peut l'obtenir car sa soumission n'est que la révélation de son pathétisme, véritable source de mépris pour une dominatrice morale comme elle. Le véritable contrôle sur lui ne provient pas réellement d'Eva mais de l'obsession de vouloir à tout prix obtenir ses faveurs, le faisant tout perdre, le réduisant à un déchet pitoyable détruisant tout les éléments extérieurs jouant dans son intérêt. Une descente aux enfers comme Losey sait le faire.
    Caine78
    Caine78

    6 677 abonnés 7 398 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 11 septembre 2018
    Je ne nie pas un réel talent de Joseph Losey dans la réalisation, ni une certaine audace dans le propos, « Eva » étant tout sauf politiquement correct, et ce jusqu'à la dernière minute. Maintenant, je trouve que cela brasse quand même beaucoup de vide, qu'il ne se passe pas grand-chose, les situations apparaissant un peu répétitives. Surtout, j'ai eu beaucoup de mal à croire à cette histoire, en grande partie pour une raison : Jeanne Moreau. Son talent n'est pas en cause : elle a de la présence, de la personnalité, du charme... Que beaucoup d'hommes soient attirés par elle est une évidence. Mais de là à voir Stanley Baker (excellent, en revanche) nourrir une passion dévorante jusqu'à la folie, je trouve ça légèrement exagéré, surtout lorsqu'on est en couple avec la très belle Virna Lisi, comme c'est ici son cas.
    Après, c'est aussi un film sur l'obsession, par définition irrationnelle, évoquant en filigrane les contours d'une relation sadomasochiste (plutôt culotté, là encore!), mais lorsque vous ne vous intéressez presque pas à l'histoire et à des personnages peu attachants, cela devient vite compliqué, l'ennui devenant inévitable. Bref, si formellement l'œuvre est clairement au-dessus de la moyenne (beau noir et blanc aussi élégant qu'original), elle pêche beaucoup trop par le choix peu concluant du rôle-titre et sa vacuité presque constante. Je n'avais pas aimé le remake de Benoît Jacquot, j'ai à peine plus « aimé » celui-ci : non, décidément, cette histoire n'est pas pour moi.
    cylon86
    cylon86

    2 504 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 16 mars 2018
    Tyvian Jones a bâti sa réputation d'écrivain sur un mensonge, en prenant le manuscrit de son frère décédé et en le signant de son nom. Usurpateur amateur de femmes et pourtant promis à la belle Francesca, il rencontre Eva à Venise. Eva, c'est Jeanne Moreau, le genre de beauté trouble, sensuelle et vénéneuse qui vous échappe et qui fait tourner la tête d'un homme. Délaissant Francesca qui lui pardonnerait pourtant tout (Virna Lisi, sublime), Tyvian (Stanley Baker, sommet de virilité) se lance dans une quête désespérée pour obtenir les faveurs d'une Eva particulièrement froide... Librement adapté d'un roman de James Hadley Chase, ce film sur les relations humaines est particulièrement troublant. Sacrifiant la lisibilité de la narration au profit de la forme, Joseph Losey parvient à construire durant le film toute une ambiance trouble à l'aide de décors déserts, de jeux de miroirs (décidément il les adore) et de contre-plongées imposant un ton et un style venant devancer les turpitudes d'un récit qui nous perd dans la psychologie de personnages terriblement peu attachants. La force de la mise en scène de Losey vient donc transcender les zones d'ombre du récit, donnant ainsi toute sa puissance à un film intriguant et sacrément trouble.
    TTNOUGAT
    TTNOUGAT

    588 abonnés 2 530 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 24 février 2018
    Ce film est avant tout un exercice de style, une façon originale de mettre en valeur la mise en scène, un peu comme aujourd’hui certains producteurs ne s’attachent qu’aux effets spéciaux issus de l’informatique. Le résultat est brillant mais vide de sens. Demeurent cependant la beauté de quelques séquences dues au talent de Losey et aux diverses compositions de Jeanne Moreau. L’idée de transposer le roman à Venise est une réussite tant cette ville se prête à l’esthétisme. Vu comme cela le film est visuellement beau mais la laideur intérieure des personnages submerge la beauté de la ville. Qui a crée Venise sinon les hommes ? Ce sont eux qui passent en premier au cinéma, art du vivant par excellence. Le scénario ne présente donc aucun intérêt, il est inutile d’en chercher, seuls comptent les cheminements de la caméra. La dolce Vita libertaire n’est concevable que si elle se vit. A regarder, elle sert parfois à s’en dégouter avant d’essayer. C’est sans doute la morale à retirer de Eva.
    Nicolas S
    Nicolas S

    43 abonnés 541 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 23 novembre 2017
    Il est intéressant de voir ce à quoi pouvait ressembler le cinéma dit 'de prestige' - ce cinéma esthétiquement ambitieux mais qui cherche aussi à plaire au plus grand nombre - dans les années 60. 'Eva', avec ses superbes paysages vénitiens, est donc très joli à regarder. On pourrait même dire qu'il a plutôt bien veilli sur ce point. Néanmoins, il devient vite évident que ses effets clinquants désamorcent complètement toute émotion, et qu'ils n'ont pas d'autre fonction que de masquer sous une couche de vanité la vacuité de l'intrigue psychologique et amoureuse. Ainsi, aussi torturé et malheureux le personnage principal soit-il, aussi vénéneuse son amante soit-elle, il n'y a rien à faire, le film n'émeut pas. Il ne s'en dégage rien.
    Barry.L
    Barry.L

    28 abonnés 136 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 21 avril 2017
    Sortie en 1962, ''Eva'' de Joseph Losey est un film franco-italien avec Stanley Baker, Jeanne Moreau et dans un rôle hélas trop peu exploité Virna Lisi. Il fut à sa sortie (et à juste titre) mal reçu par la critique et le public avant d'être soi-disant réhabilité, pour des raisons qui restent assez obscures.

    Adapté d'un roman policier de James Hadley Chase, ''Eva'' raconte la passion dévorante de l'écrivain Tyvian Jones (Stanley Baker, déjà interprète du film précédent de Losey : ''Les Criminels'' en 1960) pour Eva Olivier (Jeanne Moreau, qui, personnellement, ne m'a jamais subjugué), une femme séductrice et débauchée. Marié à Francesca (Virna Lisi, rayonnante), Tyvian se détruira peu à peu face à cet être malfaisant qu'est Eva. Quoiqu'il en soit, l'histoire a vraiment un goût de déjà-vu (l'homme faible face à la femme manipulatrice, shéma classique).

    Une chose est du moins, sûre et certaine : ''Eva'' annonce, par ses thèmes, les grands films de Losey à venir. La relation amour/ haine qu'entretient Tyvian pour Eva ? C'est évidemment ce qu'éprouvera Tony (James Fox) pour son majordome, Barrett (Dirk Bogarde) dans ''The Servant''( film réalisé juste après ''Eva''). La fascination est au cœur de l'oeuvre de Losey (toujours ''The Servant'' mais aussi, dans un niveau supérieur, ''Accident'' en 1967). ''Eva'' ne déroge pas à cela. Seulement voilà, cette fascination doit toujours aller de paire avec un autre élément fondamental : l'ambiguïté. Gare aux contre-sens : il ne s'agit pas tellement (où plutôt seulement) pour Losey de scruter l'ambiguïté d'une relation (en visionnant ''The Servant'', on a très vite compris que la relation entre Tony et Barrett est purement homosexuelle) mais l'ambiguïté des êtres. Et c'est ici justement qu' ''Eva'' s'effondre totalement. Alors oui, tout est suintant de doutes concernant les sentiments de Tyrian envers Eva (Amour fou ? Haine prête à éclater ? Un peu des deux?) mais la vraie question est : qu'en est-il du caractère des deux protagonistes principaux ? Et là, autant le dire tout de suite : Losey ne fait pas dans la dentelle. Tyvian Jones est un écrivain cynique et faible, spoiler: qui se révèle être un imposteur, son célèbre roman ayant été écrit par son frère
    . Quant à Eva, c'est quand même un best of de toutes les vicissitudes de l'âme humaine : méprisante, dépensière, sadique, manipulatrice (et j'en passe!) et n'aimant que (devinez quoi ?)... l'argent ! Résultat ? On se fout totalement (mais totalement) de suivre ces personnages qui, certes, sont tous détestables, mais, pire encore n'ont aucun intérêt (théorie personnelle : les héros de films, à défaut d'être attachants, doivent au-moins être intriguants pour le spectateur). Mais il y a pire (oui, Losey a réussit), ''Eva'' se trouve être une œuvre d'un très grand statisme. C'est un film très froid où hélas la froideur crée le caractère statique de l'oeuvre. La froideur se trouve dans la mise-en-scène de Losey (belle photo très frigorifiée de Gianni Di Venanzo, ayant la chance d'être assisté par le grand chef op' italien Pasqualino De Santis), dans le comportement des personnages (Eva est toujours méprisante et détestable) et surtout dans la relation entre les protagonistes. Problème n°2 : ''Eva'' surprend par l'absence d'évolution des rapports entre les anti-héros du film. Tyvian sera tout le long du film dominé par Eva. Et Eva sera tout le long du film supérieure à Tyvian. Le film devient très vite redondant et lassant pour le spectateur qui aura encore plus vite compris tous les enjeux de cette relation caricaturale (Eva l'est particulièrement, caricaturale, jouée de manière très, trop convenue par Jeanne Moreau). Pas de véritable évolution, pas de retournement de situation... Losey méprise ses personnages au mauvais sens du therme en les claquemurant en figures stéréotypées. Il y a pourtant une source de lumière dans cette œuvre : Francesca, la femme de Tyvian. Malheureusement, Francesca est complètement rejetée à l'arrière-plan spoiler: et finira par se suicider
    , c'est d'ailleurs dans ce fait là qu'éclate la haine de Losey envers ses personnages. En tout cas, si Losey a voulu nous les faire haïr, c'est gagné. Petit problème : il aurait mieux fait de nous faire aimer au passage son film, au lieu de s'acharner autant à détester ses créatures.

    On l'aura compris, Losey est ici très acide. Etait-ce en conclusion une raison suffisante pour de 1, réaliser un film glacial et figé, de 2, créer des protagonistes tout juste à bon à jeter aux crocodiles ? On a le droit de prendre de haut, voire de mépriser ses protagonistes, mais on peut le faire de manière plus festive et attrayante, comme le fera magistralement en 1973 Mankiewicz avec ''Le Limier'' (voir ma critique). Rien ne nous pousse à rester en compagnie d' ''Eva'', c'est pourquoi on a tôt fait de l'oublier bien, bien vite (contrairement à cet abruti de Tyvian Jones).
    Estonius
    Estonius

    3 309 abonnés 5 452 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 11 mars 2016
    Losey est décidément capable du meilleur comme du pire. Ici le scénario est trop peu étoffé, alors on fait traîner, on fait des travelling de n'importe quoi… Au milieu de film on comprend enfin ce que Losey veut nous montrer, mais il ne le fait pas de façon intéressante, Stanley Baker joue de façon très agaçante, on ne s'attache à rien, , bref c'est raté. A sauver éventuellement les minauderies de Jeanne Moreau dont il faut bien admettre qu'elle est joliment photographiée.
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