Difficile de se prononcer, il n'y a pas d'explication de texte sur le côté indispensable du RMI et de pourquoi toutes les politiques de droite l'on laissé survivre jusqu'ici, ce qui donne à ce documentaire un côté un peu vain.
Rappeler que le travail vient du mot "faire mal" n'est pas si étonnant, il n'y a qu'à voir la tête d'un retraité ou d'un lycéen comparé à celle d'un mec dans le métro à 8h30 pour savoir ce que pensent vraiment 90% des Français de cet étrange esclavage qui ne sert qu'à ramener de l'argent en pompant le plus de temps libre possible, celui qui
normalement vous permet de dépenser cet argent ! Quel système bancal qui ne continue à survivre que grâce aux convenances sociales d'une génération convertie, mais qui ne restera pas toujours à la tête du pays !
Le problème, c'est que ce film n'interviewe que les assistés du RMI, qui, jeunes et en bonne santé (et célibataires), ne se plaignent pas trop de retrouver beaucoup de temps libre pour lire, vivre, même si c'est sans la dernière voiture ou portable à la mode. Il n'y a pas de rentiers ou de braqueurs de banque, ni de joueur de Loto, ce
qui aurait élargi le débat.
Mais surtout (à part une conférence), il n'y a pas de réflexion sur l'incompatibilité entre le travail pour tous et le libéralisme sauvage qui a détruit le système capitalistico-républicain en si peu d'année. Donc pas de réflexion sur l'incroyable hypocrisie du Medef et autres Raffarins (extra-ordinaires dans le docu, qu'on croit tourné juste avant la mort de Louis 16 ou dans un pays communiste !) qui veulent supprimer un système anti-pauvreté quand ils ne sont plus capable de créer des emplois. Sans parler du déséquilibre injustifiable des écarts entre rémunérations qui vont bientôt égaler celles entre les serfs et les rois de France. C'était bien la peine de faire la révolution.
Comme de toute façon, le but était seulement de mettre en lumière un changement de mentalité, pourquoi n'être pas allé plus loin ?
Il reste des moments "hilarants" et surtout sidérants d'imbécillité humaine, aussi bien dans les formations des jeunes aux métiers de merde, que dans les spots débilisants du High Tech ou de la finance, mais la cerise sur le gâteau, c'est le Baron qui explique que l'on doit donner aux Français le goût de travailler après les années loisirs, il faudra un jour lui apprendre pourquoi et comment les Français consomment et entretiennent la machine, certainement pas en travaillant (de toute façon, le Medef n'a pas de solution à la pénurie d'emploi), mais au contraire en dépensant son argent pendant le peu de jours où il est enfin libre ! Vraiment lamentable et donc indispensable pour ces quelques interventions bien choisies par Carles.