"Nous savions depuis le début que ce serait impossible."
Réalisé de manière assez simple mais convaincante, avec décors fidèles à l'époque et des décors naturels, servi par un casting assez éclectique et des chorégraphies certes un peu brèves mais efficaces, ce Tristan+Isolde mérite de sortir de l'oubli où il est vite tombé.
En effet, lancé par un Robin des Bois, Prince des Voleurs (1991) sacré au box-office, notamment pour la prestation d'Alan Rickman, Kevin Reynolds s'est ensuite enlisé dans des projets coûteux et décevants avant de retrouver un cadre plus proche de son premier succès.
A la distribution, on retrouve James Franco alors au début de son ascension, Henry Cavill dans l'un de ses premiers rôles, Sophia Myles qui n'a pas véritablement percé, Rufus Sewell, le fabuleux Mark Strong ici très mal employé, Bronagh Gallagher et son irrésistible accent irlandais, et quelques seconds couteaux croisés ici ou là dans diverses sagas.
Si le scénario, très libre adaptation de la légende aux multiples écritures, pèche parfois par ses côtés prévisibles jusqu'au grotesque, il offre aussi quelques longueurs bienvenues, le temps de traiter du coeur de l'histoire : l'amour coupable et la fatalité.
Au final, ce film oscille constamment entre finesse, souci des décors et profondeur, notamment dans le jeu de Rufus Sewell, d'un côté, incompréhensible gâchis, prestation atone de James Franco, et cliché anachronique, de l'autre.