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    Madame Satã
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    5 critiques spectateurs

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    Eowyn Cwper
    Eowyn Cwper

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    2,0
    Publiée le 12 mars 2021
    La favela comme lieu de liberté ? Le film d'Aïnouz fait résonner cette notion à travers plus d'un siècle, en partant de l'abolition de l'esclavage au Brésil en 1888 pour arriver au monde de 2002, encore conservateur, dans lequel il jette un film souvent provocateur. Qu'est-ce qui a changé entre les deux au juste ? Peut-être pas tant que l'on croit, puisqu'on arrive à faire une œuvre de cinéma aussi dérangeante que Madame Satã, artiste et criminel, l'était pour la société brésilienne des années 1930 ; pourtant les deux ont la même vocation de dénoncer l'élitisme et de renvoyer la faute de la lutte des classes à ceux qui ne savent pas voir au-delà de la délinquance.

    Le film répond à une esthétique de carnaval garnie d'une grâce déchaînée issue des milieux les plus dépouillés. De ce fait, il n'est ni laid ni beau, ni professionnel ni amateur, et n'appartient pas vraiment à son époque. Généralement en retard cinématographiquement car il cherche à se rapprocher le plus possible d'une réalité morose et insalubre, il peut être dur à voir comme si on regardait un grand classique sur un vieux magnétoscope : c'est nostalgique sans qu'on sache trop pourquoi, et on a l'impression qu'on l'aimerait mieux si... si quoi ? Madame Satã aussi aurait sans doute mieux aimé le monde s'il avait été différent, mais alors son histoire n'aurait pas existé. Un film que j'aurais aimé ne pas avoir détesté.

    → https://septiemeartetdemi.com/
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 29 septembre 2006
    Ce film est une sacrée curiosité et un OVNI dont je n'ai entendu parlé qu'au cinéma, en voyant par hasard une bande annonce. Je ne pense pas qu'il excèdera la semaine vu le nombre de personnes dans la salle hier (premier jour de sortie), et pourtant c'est un très bon film.

    Il s'agit d'un film brésilien et l'action se passe à Rio, en particulier dans le Lapa, un quartier chaud, malfamé et populaire. Le protagoniste principal, Joao Francisco dos Santos (1900-1976), est un homme black qui a vécu là-bas et qui est connu en tant que " Madame Sata ", son nom de scène en tant que travesti et qui a gagné à plusieurs reprises le carnaval de Rio.

    Ce black immense et baraqué oscille allègrement entre la baston à la capoeira (et il est plutôt balaise, il envoie valdinguer comme ça pas mal de flics notamment) et l'envie de se produire sur une scène en diva en chantant des chansons romanesques et tendres dans son lamé dorée. Le film explique toute la complexité de ce personnage qui aspire à jouer les primas donnas, et qui s'adaptant à son modeste milieu (ce n'est pas non plus une lumière) est aussi un petit voyou qui escroque, vole et passe pas mal de temps en taule. Il n'est pas toujours très tendre envers ses congénères, et surprend par des sautes d'humeur inconsidérées.

    Du coup, on peut abandonner complètement l'idée du stéréotype pédé. Ce mec est aux antipodes de tout ce qu'on peut imaginer. Et c'est bien ainsi parce que c'est ce qui fait de lui une personnalité riche et singulière. J'ai beaucoup aimé la manière dont c'est filmé avec des plans très serrés et des visages qui mettent en exergue une multitude d'expressions. Les couleurs aussi sont très particulières et montrent le paradoxe entre une palette riche (très Brésil) et une misère omniprésente dans le quartier, tout en nous plongeant dans une atmosphère bouillonnante des années 30.

    Le film dépeint une misère intellectuelle et sociale mais dans ce quartier bohème et chaud, où on danse, on crie, comme pour conjurer son malheur. Aussi Madame Sata est à l'image de cette situation. Elle/Il essaie de survivre avec ses armes et son honneur, tout en assumant sa position de black, d'homo et son désir d'être une artiste accomplie. C'est original de suivre le cheminement de ce personnage qui n'est pas particulièrement gentil ou sympathique, qui galère, qui se bat, qui baise et qui essaie de survivre dans cet environnement malfaisant.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    Pour un premier long-métrage, le réalisateur "Karim Aïnouz" s'en sort très bien. Dans la ligné de "La Cité de Dieu" (mais avec un budget moindre), "Madame Sata" explore les bas-fonds de Rio pour nous faire découvrir un personnage extraordinaire et haut en couleurs. Exubérance, sensualité, violence, passion... "Madame Sata" est un joyau sombre dans un écrin de paillettes.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    Un film sincère, sans préjugés. A l'image de son héros, cette oeuvre est forte, intense et entraînée dans un élan de folie perpétuelle, tiraillé entre la joie débridée et la tragédie. Un Film unique, incroyablement sensuel. A voir absolument.
    Cependant il faut mettre en garde les puritains et les intellectuels : il n'est nulle part question de morale ou de philosophie. Juste d'intensité et de liberté. Magnifique.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    Malgré les critiques et un sinopsis pas très attractif, ce film m'a vraiment plu ! L'acteur principal joue très bien, ne rentre pas dans les clichés de l'homosexualité (cf "pédale dure")ni dans le mélodrame, le scénario est sympatique et tiré d'une histoire vrai, l'ambiance est à la fois dramatique et chaleureuse...
    Ce film a de quoi surprendre ! Une réussite ! Si vous arrivez à mettre vos préjugés de côté et que vous laissé tenter, je vous assure que vous ne devriez pas être dessus.

    *Ouverture d'esprit sur l'homosexualité et la misère nécessaires.
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