Nouveau ratage pour Lautner avec Le Guignolo. Une comédie mal aimé, et je ne peux pas m’en étonner.
Alors c’est clair, le film a des moyens. Gros décors, avec notamment quelques scènes à Venise fameuses, une photographie élégante, des scènes d’action de qualité, en la matière, et si l’on évacue une mise en scène toujours assez impersonnelle de la part de Lautner, Le Guignolo a plutôt des atouts, et il incarne la comédie d’aventure à gros budget française dans ses meilleurs aspects. D’autant que Philippe Sarde à la musique ne fait pas un mauvais travail, loin de là. C’est même un aspect sympathique.
Formellement peu critiquable, il n’en va pas de même, malheureusement pour le film, du fond ! L’histoire est totalement vaine, ou presque. Comique redondant à souhait (Lautner a beaucoup de mal à varier son humour dans ses films) sous forme de running gag mais qui ne fonctionne pas du tout ; rythme faussement alerte, parce que le souci c’est que souvent le film brasse du vent ; et histoire en carton-pâte. Cette histoire de microfilm devient très vite totalement ennuyeuse, s’entrecroisant avec celle d’un Canaletto, puisque visiblement, la seule chose qui a intéressé Lautner c’est l’action (mais bon, ce n’est pas non plus hautement passionnant vu que Lautner n’est pas un maître du genre), et c’est son acteur principal : Belmondo.
Et là on en arrive au clou du spectacle, car Belmondo nous fait absolument n’importe quoi. En roue libre, profitant sans doute de son statut de star qui lui autorise tout sur un plateau, il en fait des caisses, se déguisant à tout va, gesticulant au possible, il force le trait jusqu’à la caricature et s’en est pénible. Même entouré de femmes très belles, et de quelques guest comiques de service (dont le prolifique Michel Galabru), vu que le film se concentre entièrement et uniquement sur Belmondo (il est de chaque plan), et bien vous imaginez les dégâts.
Non, Le Guignolo n’est réellement pas bon. Même si le produit est luxueux, à un moment donné faut être franc, de jolis plans de Venise et des intérieurs étincelants ça ne suffit pas à compenser des faiblesses aussi marqués que le jeu des acteurs ou le scénario. 1.5