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JoeyTai
20 abonnés
445 critiques
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3,0
Publiée le 14 avril 2024
Sur un scénario assez simple, Aki Kaurismäki réalise un film dur mais très beau, malgré certains aspects qui ne m'ont pas convaincu. Les acteurs campent leurs personnages avec talent. Le fragile destin de M, un homme battu et laissé pour mort par des loubards, est magistralement incarné par Markku Peltola. Le film célèbre la marginalité et n'est pas tendre avec la société et les institutions, qu'il ridiculise ou dénonce dans plusieurs scènes réussies. Ce qui m'a dérangé, c'est le parti-pris formel du réalisateur qui s'est traduit par des dialogues invariablement ironiques. Les sympathiques touches d'humour qui en résultent se paient par un regrettable manque de naturel : par exemple les multiples poignées de main de protagonistes qui se tournent aussitôt les talons, ou les retrouvailles de M avec son ex-femme et le dialogue avec son nouveau compagnon.
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1,0
Publiée le 28 juin 2021
Chaque plan et chaque scène de cette histoire se déroule aussi lentement que possible. Je m'attendais à ce que le film atteigne une sorte d'apogée dramatique qui contrasterait avec le silence et la simplicité du reste mais cette apogée n'est jamais arrivée. Peut-être que le passage à tabac à la fin était censé servir cet objectif mais il s'est terminé par un simple gémissement. Je suppose que le réalisateur a simplement voulu être courtois envers ceux qui avaient été endormis. J'admets que j'ai peut-être raté quelque chose mais je n'ai trouvé ici aucune idées profondes sur la condition humaine. Il n'y a pas de message et c'est le moins que l'on puisse faire si le film n'a pas d'histoire valable. La romance si on peut l'appeler ainsi est peu développée et fade. L'Homme sans passé est au mieux un sédatif visuel gratuit. Conclusion si vous ne pouvez pas vous endormir mettez-le et vous y arriverez...
Suite à une agression un homme perd totalement la mémoire et va continuer sa vie presque comme si de rien n’était au contact de personnages très hétéroclites. J’ai trouvé le film assez léger, sympathique à suivre à défaut d’être vraiment prenant. Il a un côté rêveur à l’image de son personnage qui traîne, qui mène sa vie tranquillement en flânant sans vraiment rechercher qui il était avant. Je ne peux pas dire que ça m’a captivé mais il se laisse bien suivre malgré un rythme assez lent.
Un fable résolument optimiste sur l'espoir et la résilience. Un pur shoot d'humanité ! Un vrai petit bijou ciné touchant et pas dénué d'humour. J'ai tout simplement adoré.
Film original, dépaysant (difficile de deviner où il se passe), un chouïa absurde voire kafkaïen, peuplé de laissés-pour-compte et de paumés, avec un humour pince-sans-rire, où violence et méchanceté croisent humanité et générosité, bénéficiant en prime d’une excellente qualité technique.
Très bonne surprise qu'est "L'homme sans passé", j'ai adoré cet homme qui repart de rien après avoir était violemment passé à tabac et qui essaye de retrouvé son passé parmi les défavorisé. Le film est humain, touchant. Les musiques de l'armée du salut apporte un vrai plus, et malgré quelque lenteur il ce regarde bien et avec plaisir.
Ce film est superbe. Beaucoup d'humanité chez cet homme a la recherche de son passé. La musique est elle aussi superbe comme dans tous les films de Kaurismaki. Je garde en tête ce concert organisé par l'orchestre de l'armée du salut pour tous ces défavorisés. La musique egaie aussi la vie des pauvres. Regarder les autres à hauteur d'homme ça fait du bien. Ça donne envie de voir d'autres films de Kaurismaki. J'ai poussé la porte de la fille aux allumettes mais c'est plus dur. Je vais tout de même poursuivre la recherche, j'aime être surpris...
Ah, un film de Kaurismäki qui n'est pas une fin en soi. En faisant son arrivée dans les années 2000, le réalisateur finlandais apporte avec lui une étrange bulle de vide. Lui qui représentait une Finlande solitaire du temps de l'URSS, on le sent plus seul que jamais alors que son pays se tourne enfin peu à peu vers l'Ouest.
On croirait l'artiste abandonné par le chez-lui qu'il a passé deux décennies à dépeindre sous ses coutures les plus glauques. Comme si une prophétie venait de s'accomplir que le réalisateur, jusqu'ici, semblait froidement rêver de provoquer.
Isolé par un monde soudain ouvert, son humour noir s'imbrique étrangement bien dans ses personnages inexpressifs qui font pour une fois de leur mieux pour propager la gentillesse. Pour la première fois depuis Leningrad Cowboys Go America (qui lui aussi échappait au pays du grand Nord puisque, comme son nom l'indique, il a été tourné aux États-Unis), l'œuvre de Kaurismäki n'est pas en circuit fermé.
Sans changer de style ni se trahir, et en restant même dans son cher thème de l'évasion (même si elle est involontaire puisque le thème est une amnésie), Kaurismäki arrive à rejoindre un courant cinématographique qui le réconcilie enfin avec la modernité. Celle-ci commençait de lui faire cruellement défaut, au moins graphiquement, depuis une décennie.
Explorant du même coup la cruauté d'être un paria et, avec humour, le peu de complications qu'il y a à avoir oublié son nom en Finlande, il ne cesse donc de se renouveler.
Lent et même parfois très lent, ce film réussi pourtant à ne jamais devenir chiant. Au contraire il nous attire petit à petit dans son univers et on y passe un moment à part et pas désagréable.
J'ai vu ce film pour la première fois au festival de Cannes en 2002, une montée des marches en smoking pour un film traitant de sdf ou de pauvres "paumés" au fin fond de la Finlande. Mais ces "pauvres gens" interpellent, attirent la sympathie. Un jeu magnifique, une histoire triste et grave... in himour décalé. Un film étonnant et épatant ! A voir et revoir avec humilité et grandeur d'âme . Magnifique.
Dans cette fable tragi-comique qui remporta le Grand Prix au Festival de Cannes 2002, Aki Kaurismäki développe les thèmes qui lui sont chers : la marginalité, la solitude des temps modernes, l'identité, la musique... Si l'humour et la poésie sont toujours bien présents, l'éternel regard féroce et désabusé du réalisateur finlandais sur la société occidentale est toujours de mise, donnant à son long-métrage une note tragique très prononcée.
Tabassé à la sortie d’un train, un homme dont le spectateur ne connait rien de son identité, perd la mémoire. Il erre dans une zone industrielle et repart à zéro : un logement… dans un container, des amis… les sans grades locaux, une amoureuse… bénévole au secours populaire, un boulot… job alimentaire,… Et c’est bien çà le thème du film : faire erase et pouvoir redémarrer, dans la vie, vierge de tout. Un fantasme pour beaucoup porté ici par le poète finlandais Ari Kaurismaki sur un ton positif qui lui est cher. Pas de traitement larmoyant. Une belle pierre à l’édifice de l’œuvre de Kaurismaki qui reprend tous les codes de son cinéma : petites saynètes tendres et délicates captant l’humanité des petites gens, des dialogues subtils, une mise en scène soignée transformant chaque plan en peinture, une lumière et un cadre toujours au millimètre, un mélange de moderne et de vieillot rendant ses films intemporels,… Et surtout sa marque de fabrique, c’est le ton de la fable à la frontière entre Chaplin et Tati. Lui l’amateur du muet emprunte à Chaplin la chaleur et la ruse et Tati l’art de l’absurde. Et là encore il incarne le fils scandinave de ce dernier en mettant le doigt sur les dysfonctionnements du système, bête, ubuesque, technocratique, aveugle ; et le travail de sape du capitalisme ; l’homme subissant le système. A voir comme un élément d’une œuvre singulière où l’art de sublimer les petits riens guide tous les choix artistiques. mon blog: tout-un-cinema.blogspot.fr
Toujours cet aspect sans âge, cette froideur dans les images et ce cadrage de fou avec jeux de lumières. Des personnages incroyables et des dialogues qui font mouche. La Finlande nous emporte dans ce tourbillon de la vie de ces exclus et on reste scotché du début à la fin. Superbe
Surévalué par la presse, "L'homme sans passé" n'en reste pas moins un beau film, qui réussit à dresser un constat social lucide, sans manichéisme ou caricature. L’idée de retracer le parcours d’un personnage qui a perdu la mémoire, cela revient à filmer un non-individu, un être dépossédé de ses droits qui doit survivre dans la rue et se lier pour pouvoir se réinsérer et découvrir qui il est. Et la façon dont Kaurismäki filme à la fois la solidarité entre les laissés-pour-compte et la relation de méfiance entre le personnage principal et son propriétaire rend bien compte de la complexité de la situation dans laquelle se trouve cet amnésique, sur le fil de l’exclusion totale mais en même temps sauvé par sa rencontre avec Irma. Menant habilement ses trajectoires humaines, sociales et amoureuses, le film a pourtant tendance à se perdre dans son humour à froid trop illustratif et utilisé de façon mécanique, dégageant ainsi une impression de fixité qui serait la conséquence d’un rythme pour le coup trop indolent. "L'homme sans passé" est donc un film devant lequel on peut s'ennuyer mais qui touche par son humanité.