L'Oiseau d'argile : les secrets du tournage

Le jeune Anu, personnage principal du film, est interprété par Nurul Islam Bablu. Catherine Masud rapporte comment elle et son mari l'ont choisi : "Nous avions rencontré beaucoup d'enfants, dont certains étaient poussés par leurs parents dans la voie du cinéma. Ils venaient avec leur book, leurs vidéos, mais ils étaient totalement hors sujet... On a donc demandé autour de nous. Il nous fallait un garçon à la fois calme, réfléchi, ouvert, curieux mais qui n'en fasse pas trop. Nous l'avons trouvé par hasard. Il avait travaillé comme domestique chez des amis. Il était venu de son village en ville pour trouver du travail et aller à l'école."

Tareque Masud a réalisé un film sur la communauté du Bangladesh dont il est issu mais il veut également délivrer un message de tolérance: "S'il y a un message dans le film, c'est celui de lutter contre tous les messages ou les opinions radicales. Dans le film on fait référence à l'homéopathie, au communisme, à l'islam. Il n'y a rien de mauvais en soi dans ces disciplines. Le problème commence quand nous essayons d'affirmer qu'un seul système de croyances est la seule solution aux différents aspects de la vie."

Catherine Masud est une Américaine qui a suivi son mari Tareque au Bangladesh. Elle a réalisé plusieurs documentaires avec lui et a assuré la co-écriture du scénario de L'Oiseau d'argile ainsi que son montage et sa production.

Seuls les personnages de Kazi et Ayesha sont joués par des acteurs professionnels. Les autres sont tous des amateurs. Tareque et Catherine Masud justifient ce choix par leur habitude du documentaire où ils suivent des gens qui jouent leur propre rôle. Pour ce film, ils voulaient restituer de façon authentique le monde de la madrasa avec de vrais professeurs et de vrais élèves mélangés à des enfants de la rue.

L'Oiseau d'argile comporte plusieurs séquences musicales. L'une d'entre elles se déroule à l'occasion d'un concert donné dans un village et comporte une chanson qui donne son titre au film : l'oiseau d'argile. Il s'agit d'un oiseau prisonnier de son corps d'argile mais qui est torturé par le désir de voler.

On voit également des "bahas". Ce sont des joutes oratoires musicales où un homme et une femme débattent de thèmes philosophiques. Bien que la Charia interdise les chansons, celles-ci sont très prisées au Bangladesh et restent caractéristiques de la culture bengali.