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Catherine C.
7 abonnés
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3,5
Publiée le 15 septembre 2022
Ce film est l’adaptation d’un maître du genre de l’espionnage, John Le Carré. Ici les espions n’ont pas de gadgets et il n’y pas d’hémoglobine, ce qui n’est pas pour me déplaire, bien au contraire. Le film s’attache à la psychologie des agents qui naviguent un peu à l’aveugle. Mais à force de pousser la psychologie, on n’arrive plus à comprendre qui est qui, et c’est un peu dommage. Richard Burton joue son rôle d’agent désabusé à la perfection.
À l’initiative de sa hiérarchie, Leamas (Richard Burton), un agent britannique rappelé de Berlin après la mort d’un de ses agents, feint d’être retiré du service et s’enfonce dans l’alcool et la misère pour laisser penser qu’il pourrait faire défection. Tamponné par les services est-allemands, Leamas est longuement interrogé dans une ferme isolée par Fiedler (Oskar Werner). Le but de Leamas est de faire tomber Mundt, l’un des chefs du contre-espionnage est-allemand. Mais l’irruption imprévue de Nan Perry (Claire Bloom), la bibliothécaire communiste que Leamas avait fréquenté à Londres, risque de compromettre sa tâche.
J’avais lu très jeune "L’Espion qui venait du froid" dans une vieille édition Folio cornée et me souviens encore de mon engouement à cette lecture. J’y découvrais une intrigue délicieusement compliquée avec des retournements inattendus, où ce qu’on tenait pour vrai à une page se révélait fallacieux à la suivante. À l’époque, ce genre de scénario m’était quasiment étranger et je le découvrais avec l’enthousiasme du néophyte. Je n’avais encore jamais lu John Le Carré dont, pendant les vingt années suivantes., je devins un lecteur fidèle, sans jamais retrouver dans ses livres, sinon peut-être dans "Le Tailleur de Panama", le plaisir original pris à la lecture de "L’Espion…"
Je n’avais jamais vu l’adaptation au cinéma du roman de Le Carré. Sa programmation à la Filmothèque du Quartier Latin m’en a enfin donné l’occasion. "L’Espion qui venait du froid" n’est pas tout à fait un film culte ; mais il n’est pas loin de l’être. Cet anti-James Bond (il est réalisé alors que Sean Connery donne au personnage de Ian Fleming une célébrité mondiale avec les trois premiers films produits par Albert Broccoli en 1962, 1963 et 1964), tourné dans un noir et blanc sinistre, avec un Richard Burton au sommet de son art, fait du métier d’espion un tableau lugubre. Le monologue de Leams y est repris au mot près : "What the hell do you think spies are? Moral philosophers measuring everything they do against the word of God or Karl Marx? They’re not. They’re just a bunch of seedy squalid bastards like me, little men, drunkards, queers, henpecked husbands, civil servants playing « Cowboys and Indians » to brighten their rotten little lives."
Je dois avouer une petite déception. Elle est double. J’avais le souvenir d’une intrigue très sophistiquée. Elle ne l’est en fait pas tant que cela. J’ai l’impression que les scénarios de thriller, notamment américains, sont devenus pour certains tellement sophistiqués, que notre goût de spectateur s’est développé et que ce qui nous apparaissait hier compliqué ne l’est plus. Second défaut : j’ai trouvé la mise en scène pesante et le temps bien long. C’est d’ailleurs un défaut que j’oserais respectueusement relevé contre les romans de John Le Carré : ils sont systématiquement trop longs, trop touffus, trop lents, préférant à l’action la peinture des tourments d’une âme humaine dont on a compris qu’elle est noire et faillible.
Ce n’est pas et de loin la meilleure adaptation d’un roman de John Le Carré . Le réalisateur en rajoute tellement pour mieux disséquer, sinon faire comprendre, la situation de part et d’autre du rideau de fer, quand un espion se doit d’éliminer un autre espion. Un espion à la peine et qui peine, comme le spectateur, a retrouver le fil de ses recherches sur un scénario brouillon . Il ne me parait pas s’identifier au roman, mais le retranscrit un peu à l’aveugle. Ce qui procure des situations alambiquées dans lesquelles Richard Burton ne parait pas au mieux de sa forme. L’œil plus que mauvais, il en rajoute dans le taciturne et la suspicion. AVIS BONUS Une très bel entretien avec Frédéric Albert Levy, fort instructif, tout autant que sa façon de décrypter la scène de l’épicerie . Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
En 1965, la guerre froide bat son plein, et les films d'espionnage cartonnent au cinéma. Surtout la franchise James Bond qui écrase alors toute la concurrence. "The Spy Who Came In from the Cold" ne cherche pas à surfer sur le sillage des aventures de 007. Loin d'être spectaculaire, il s'agit d'une adaptation de John Le Carré, où le monde de l'espionnage est décrit comme un univers tordu, cynique et impitoyable, où les agents ne sont que des pions manipulés en permanence. Ainsi, nous suivons ici le périple d'Alec Leamas, ancien responsable du bureau berlinois du MI6, qui semble sombrer dans la dépression après avoir été brutalement évincé des services secrets. Mais il s'agit en réalité d'une mission d'infiltration très subtile... Les spectateurs qui s'attendent à un rythme infernal, des gadgets, et des fusillades seront rapidement déçus. "The Spy Who Came In from the Cold" est un film posé et bavard, presque dramatique dans sa première partie. Richard Burton est excellent dans le rôle de cet agent désabusé au regard perçant, qui s'enfonce dans l'alcoolisme pour mieux berner l'ennemi, avant d'être lui-même dépassé par les rouages d'une sinistre machination. On repère quelques bonnes têtes à ses côté, dont Oskar Werner en interrogateur froid et déterminé. Les dialogues sont de qualité, et le noir et blanc plutôt joli. Question mise en scène, on n'est clairement pas au niveau des grands moments de l'espionnage ou du thriller, mais Martin Ritt livre un produit de bonne facture, avec quelques idées intéressantes (les jeux de miroirs dans le club de striptease, les rapports très froids entre les agents allemands...). Le film bénéficie surtout de son scénario très sombre, qui bien qu'assez lent offre une intrigue dense, qui se dynamise considérablement dans les dernières vingt minutes. A défaut d'être un classique de l'espionnage, "The Spy Who Came In from the Cold" en est un variation tout à fait appréciable.
Archétype du film d'espionnage glacial, avec peinture hyperréaliste de la guerre froide surgelée ! l'interprétation de Richard Burton est fascinante et transporte dans le monde des espions alcooliques, misérables et angoissés ! le meilleur film du genre, dont le scénario est presque compréhensible, ce qui est rare (CF "La taupe").
Très bonne adaptation du roman éponyme célébrissime de John Le Carré. Un vrai film d’espionnage, à l’opposé des James Bond, Jason Bourne et autres films d’action avec castages, gadgets et pin ups à toutes les fenêtres ! C’est moins divertissant mais tellement plus intelligent et réaliste ! Film à suucès à sa sortie, il a beaucoup moins bien traversé les temps que ses repoussoirs. Film languissant, à l’histoire embrouillée comme l’esprit des maîtres espions, il vaut pour sa fidélité au livre, la qualité de sa mise en scène, la beauté de ses décors en noir et blanc et l’extraordinaire prestation de Richard Burton (oscarisé). Film d’ambiance, il se regarde en goûtant le temps qui passe, un bon whisky sur la table basse !
Atmosphère glaciale et oppressante savamment entretenue pour cet Espion qui venait du froid, film qui contraste assez violemment avec les premiers James Bond produits à l'époque: pas de tape-à-l’œil ici mais une progression lente et subtile vers une douloureuse vérité. Le film, entièrement centré sur un Richard Burton très classique dans son jeu, est presque parfaitement maîtrisé sur le plan technique, distillant ses informations au spectateur avec parcimonie et précision. Presque tout passe par les dialogues. Cette adaptation de John Le Carré baigne dans un climat austère et étouffant très bien rendu, jusqu'au final. Sobre et carré comme il convient.
Ambiance "guerre froide" à souhait et à volonté, ambiance typique du "vrai" film d'espionnage en circonvolutions quelque peu alambiquées et superbe prestation de Richard Burton, un acteur d'une présence et d'une rare intensité.
Film froid donc et en même temps d'une aridité certaine au niveau de son histoire que l'on parvient à comprendre in extremis à la toute fin, une fin qui fait preuve d'ailleurs d'un machiavélisme éhonté pour ne pas dire totalement abusé...
Or donc, il ne faut pas piquer du nez -ce qui s'avère parfois difficile devant ce film-tortue (on dirait qu'il rampe pour aller pondre...- car si vous piquez, c'est foutu et vous n'aurez rien entravé. C'est tiré d'un John Le Carré, ceci expliquant cela.
LA TAUPE. Vive l'age de glace. John Le Carré et ses romans d'espionnage n'arrive toujours pas à m'emballer. Trop complexe, à l'ambiance froide et tortueuse, je reste frigorifié sur la guerre froide. Richard Burton aurait du partager sa bibine.
C'est l'exemple même du film d'espionnage froid et calculateur, à 100 lieues de James Bond, qui décrit un univers sec, presque déshumanisé et d'où les gadgets fantaisistes sont exclus. Le réalisateur respecte ces règles établies par le roman exemplaire de John Le Carré, en imposant notamment une photo en noir & blanc semi-documentaire marquée par la pluie et le froid berlinois (en fait, le tournage eut lieu à Dublin). Cette histoire d'agent broyé et manipulé par un système n'avait donc rien de séduisant par son côté plus verbeux que physique pour attirer un public plus habitué au bric à brac bondien ; on adhère au concept ou pas, moi j'avoue que je suis un peu entre les deux. Le film n'eut d'ailleurs que peu de succès en dépit de la formidable prestation de Richard Burton qui fut nommé à l'Oscar, mais il est instructif pour découvrir un autre visage de l'espionnage, le vrai, sans artifices, celui de la guerre froide.
Un film d'espionnage plus axé sur les personnages, sur la psychologie, sur les dialogues que sur l'action elle-même et ce n'est pas toujours une réussite. On s'ennuie beaucoup devant cette histoire un peu alambiquée, qui a un meilleur rendu en livre. L'action étant au second plan, le rythme est très lent et pas mal de scènes résonnent par leurs silences, leurs longueurs. Une résonnance qui fait du bruit et qui détourne notre attention !!
Première adaptation cinématographique d'une oeuvre de John Le Carré, " L'espion qui venait du froid" déballe une histoire d'espionnage sur fond de guerre froide. Au contraire d'un James Bond, le travail de l'espion est ici plus subtil et ce dernier manie plus la ,parole que le flingue. Ne vous attendez donc pas à un film d'action! L'intrigue est intelligemment construite et amène le spectateur à douter du rôle réel de chacun des protagoniste et à se demander qui manipule qui. Le long métrage de Martin Ritt souffre toutefois de quelques longueurs mais demeure captivant malgré tout. A voir.
Premier film tiré d’un roman de John Carré, L’espion qui venait du froid pose les bases du style propre de cet auteur britannique spécialisé dans les récits d’espionnage dont le réalisme a pour but premier de contrecarrer le mythe du super-agent secret incarné par James Bond. Le traitement du métier d’espion comme étant fait de manipulations parfois perverses et de jeux d’infiltrations mais aussi de longues négociations dans des espaces clos assez oppressants est donc déjà très présent, tout comme la complexité de l’intrigue que l’on reprochera à beaucoup des adaptions suivantes de Le Carré. Le peu d’action et le scénario tordu sont donc les deux caractéristiques de ce film auquel Martin Ritt apporte une mise en scène qui, comme l’annonce le titre, est très froide mais surtout par le recours à un Burt Reynolds taillé pour le rôle. Malheureusement, ce récit, une fois porté à l’écran, est embarrassé de terribles longueurs, du fait justement de ses dialogues étirés et de cette intrigue retors dont les rebondissements sont noyés dans le flot de paroles, le rythme ne reprenant que dans le dernier quart d’heure avec une scène de procès d’une intensité implacable.
Un film d'espionnage, un vrai ! Certes, le rythme est lent et on peut s'ennuyer mais la trame psychologique remplace aisément les habituelles courses poursuites et fusillades auquel on a droit . Richard Burton fait un excellent espion, alcoolique et manipulateur, à milles lieux d'un James Bond coureur de jupons et son interprétation très convaincante d'Alec Leamas reste une bonne surprise . Une adaptation de John Le Carré plutôt réussie .