La Toile d’araignée est un film noir dans une ambiance Nouvelle-Orléans qui m’a moyennement convaincu. Il y a de bon point, comme le personnage de Paul Newman, plutôt sympathique pour son côté volontiers flegmatique, ses bonnes répliques, et en même temps sa capacité à se mettre un peu plus en action que la moyenne des privés ricains ! Maintenant, le personnage à un côté assez caricatural, et je ne sais pas si la froideur de Paul Newman était la plus indiqué pour le personnage (dans le rôle d’un privé assez similaire, Jack Nicholson et son jeu plus truculent apportait plus de peps). A ses côtés de bons interprètes campent des personnages assez classiques du genre (la riche famille, le milliardaire véreux, le ripoux…). La bonne surprise vient quand même de l’ambiguité du personnage de Mélanie Griffith.
Le scénario est assez lent, et se déploie assez mollement et parfois avec des ficelles trop présentes dans les films noirs. Alambiqué, je n’ai pas vraiment accroché à l’histoire qui pour moi ne prend une dimension franchement intéressante que dans son dernier tiers, moment où l’action gagne en intensité (notamment à l’occasion de la grande scène du métrage) et où le final nous apporte une conclusion plus originale que le reste du scénario. Je dois avouer que le dernier tiers m’a permis de monter jusqu’à la moyenne, car auparavant c’est quand même pas mal ennuyeux, déjà vu et sans grande surprise.
Visuellement, je regrette que le film en reste au strict minimum. Hormis la scène clé du film, assez spectaculaire et marquante, le film manque singulièrement de moments marquants. L’ambiance Louisiane est là, mais la photographie est très quelconque et la mise en scène peine à créer du dynamisme ou à offrir des angles de vues suffisamment originaux pour faire oublier le côté planplan du déroulé de l’histoire. La séquence dans le marécage par exemple est assez symptomatique de ce côté paresseux de la mise en scène. Walter Hill était pressenti un temps à la réalisation, je pense qu’il aurait su transformer ce film en quelque chose de beaucoup plus nerveux visuellement. A noter aussi la faiblesse de la partition musicale.
Pour ma part, j’ai regardé La Toile d’araignée d’un œil distrait. Il n’est pas raté, car à peu près à tous les niveaux, il est convenable, mais il est sans doute trop long, trop artificiellement tortueux, le rythme est finalement aussi terne que cette séquence d’ouverture, amusante 30 secondes mais qui s’étire sur au moins 5 longues minutes et finit par peser. Pour moi elle résume assez bien le métrage. En coupant 20 mn, avec une réalisation beaucoup plus nerveuse, un acteur plus truculent que Paul Newman en terme d’interprétation, plus de violence et un érotisme mieux assumé (on sent une étrange mainmise puritaine sur le film) ça aurait sûrement été un excellent divertissement. 2.5