Tout d'abord, ce film, réalisé par Guy Ritchie et sorti en 2002, a été terriblement mal vendu ! Si on ne connait pas (ce qui est mon cas) "Vers un destin insolite sur les flots bleus", le film original (dont celui-ci en est donc le remake), on s'attend à une comédie romantique sympa et bonne ambiance, à la "6 jours, 7 nuits". Et c'est d'ailleurs ce que nous avons dans toute la première partie dans laquelle les personnages sont sur le bateau. Cette première partie nous présente une femme riche qui s'amuse à humilier l'équipage et en particulier Peppe. Bon, c'est un peu long, c'est cliché mais ce n'est pas non plus indigeste et puis cela va bien avec la personnalité de Madonna (personnage qu'elle a par ailleurs presque reprit de la publicité BMW "The Hire : Star", également réalisé par Guy Ritchie), il est d'ailleurs amusant de voir la manière dont elle s'amuse de son image de peste vaniteuse en la poussant ici à son paroxysme. Mais le film dérive (c'est le cas de le dire) peu à peu, dans sa seconde partie, dans quelque-chose de très déstabilisant, voire de dérangeant, tout simplement car le spectateur n'y est pas préparé. Comme je l'ai dit précédemment, on s'attend en effet à une comédie gentillette alors que le film s'enfonce peu à peu dans le dramatique (on parle quand même d'une scène de viol à un moment donné), rendant ses personnages cruels. Nous avons effectivement une inversion des rôles dominant/dominé, ce qui aurait pu rester dans le registre de la comédie, comme dans la première partie, mais, au lieu de ça, le film se dirige donc vers le dérangeant avec des humiliations des plus en plus violentes et surtout de plus en plus nombreuses, certaines n'étant vraiment pas nécessaires. Alors, le film est mal vendu mais il en reste tout de même très maladroit. Il mélange les genres mais de manière que très peu habile. Nous avons en effet la comédie, le drame et la romance mais les trois genres ne s'emboitent jamais vraiment entre eux, on passe plutôt de l'un à l'autre, ce qui est plus déstabilisant qu'autre chose. Le sujet n'est pourtant pas dénué d'intérêt, on finit presque par toucher au syndrome de Stockholm mélangé à un "Cinquante Nuances de Grey" avant l'heure mais l'évolution de la romance n'est que très peu crédible ; passant de la haine à l'amour sans transition : Amber est de plus en plus maltraitée puis pouf, d'un coup, elle aime Peppe. Le film reste cependant sur sa ligne dramatique jusqu'à la fin que je trouve, en revanche, très bonne. Même si elle est déconcertante, elle s'éloigne de tous les clichés habituels que nous pouvons retrouver dans des rom com beaucoup plus classiques. Concernant les acteurs, tous sont assez mauvais, il faut bien le reconnaitre, mais on s'habitue peu à peu. Le jeu de Madonna étant par exemple beaucoup trop exagéré dans la première partie du film puis nous offre finalement une prestation un peu plus en composition une fois sur l'île. "À la dérive" est donc un film qui aborde des sujets intéressants mais qui ne parvient malheureusement pas à les combiner de manière fluide, donnant un résultat plutôt étrange, sans être non plus indigeste pour autant.