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    La Randonnée
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    Raph
    Raph

    2 abonnés 143 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 octobre 2023
    "La Balade Sauvage !"

    Avec "Walkabout", sa première oeuvre, le cinéaste britannique Nicolas Roeg investit le bush australien. Le futur réalisateur de "Ne vous Retournez pas", entraîne le spectateur au coeur d'un récit initiatique éblouissant comme le soleil des antipodes et incandescent comme la carcasse d'une voiture se consumant en plein désert, prologue funeste du survival quasi-expérimental qui va suivre ! Nous sommes en 1971 et ce pays-continent nous est présenté avec tout le paradoxe d'une nation ambivalente. Roeg pose un regard de citadin en parcourant avec sa caméra, les rues grouillantes et bruyantes de Sydney, focus sur un monde soi-disant civilisé, pour mieux l'abandonner quelques instants après, pour des contrées sauvages. Un simple pique-nique va alors se transformer en un drame familial lorsqu'une adolescente, (Jenny Agutter) et son petit frère, (Luc Roeg) se retrouvent perdus au milieu de nulle part. Le duo ne devra son salut qu'à la bienveillance d'un jeune aborigène (David Gulpilil) parti pour effectuer son Walkabout, un rite de passage ancestral vers l'âge adulte. Cette "randonnée" (titre français), aux relents oniriques, se veut à la fois minimaliste et foisonnante. "Walkabout", expérience sensorielle et visuelle s'il en est, parcouru par une splendide photographie et une B.O. de John Barry ("Danse avec les Loups"), n'aura de cesse de montrer combien la nature est généreuse pour ceux qui la respectent et surtout ô combien nos sociétés occidentales sont inaptes à la survie !
    VeganForAnimalRights
    VeganForAnimalRights

    133 abonnés 216 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 1 novembre 2022
    Sans les scènes de chasse, nombreuses et filmées avec complaisance, pour ne pas dire un certain sadisme de la part de Roeg, "Walkabout" eût été un film magnifique.
    Hélas, qu'il s'agisse des Aborigènes ou des Occidentaux, le meurtre des animaux n'est que prétexte à améliorer l'ordinaire des repas dans le cas des premiers, et tuer pour le plaisir dans le cas des seconds. Dans aucun cas il ne s'agit de survie puisque les humains peuvent se passer de produits d'origine animale pour vivre et que, même au fin fond du bush australien, il y a assez de plantes et de fruits pour ne pas mourir de faim.
    La brutalité du monde "civilisé", qui saccage la nature en laquelle il ne voit qu'une source de profit et de rentabilité, ressort avec une acuité troublante sur la "sauvagerie" pleine de douceur du jeune Aborigène.
    Ce dernier se suicide après qu'il a vu des hommes blancs décimer au fusil avec une cruauté inouïe des dizaines d'animaux, par pure gratuité. Cela lui fait poser un autre regard sur ses deux jeunes compagnons blancs. La famille qu'il avait prévue de fonder avec eux ne se fera pas car il se rend compte que le fossé est trop grand entre leurs deux cultures. A défaut de vivre entre races différentes réconciliées au sein de l'éden (voeu qu'il sait désormais impossible), le jeune Aborigène choisira la mort, ce qui fait de "Walkabout" l'une des oeuvres les plus pessimistes qui soit avec "Le Nouveau monde" de Malick auquel il fait penser.
    selenie
    selenie

    6 184 abonnés 6 168 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 octobre 2022
    Pour commencer, expliquons le terme "walkabout", qui signifie une "errance initiatique rituelle", une quête initiatique où les garçons passent de leur statut d'enfant à celui d'homme... Par ricochet, le jeune aborigène pousse ainsi les deux "blancs" a partagé son expérience qui va aussi permettre aux deux jeunes citadins de passer un cap surtout après un drame inattendu qui amorce leur aventure. Un drame qui pousse d'abord la soeur à fuir avec son petit frère sans réfléchir, avant de se rendre compte que le désert est un piège en soi avant d'être secouru par un "sauvage". Son arrivée permet aussi un retour à la toilette salvateur et purificateur. Ce qui fait la force du film est justement dans cette absence de morale bien-pensante, après le prologue urbain et froid il y a un monde sauvage où il faut tuer par nécessité dans une nature pas toujours digne de l'Eden que ce soit visuellement ou de façon plus viscéral. Nicolas Roeg signe à la fois une chronique adolescente à double facette, un road movie sauvage réaliste et un drame bien pessimiste sur nos sociétés et l'avenir de nos enfants.
    Site : Selenie
    Nicolas S
    Nicolas S

    43 abonnés 540 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 novembre 2018
    Bien que parfois trop marqué cinéma expérimental des années 70, 'Walkabout' est un film fort, qui parvient à quelques instants sublimes et laisse une impression durable. Son propos lui-même, sur les notions de civilisation, de sauvagerie, de passage à l'âge adulte et de solitude, est plus ambigu et subtil qu'il pourrait paraître au premier abord.
    gerald_w-a
    gerald_w-a

    10 abonnés 252 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 6 janvier 2018
    C'était sans doute génial, ce genre de film, en 71, avec ses plans de paysage, d'animaux, ces bruitages, ce fond sonore, cette errance, cette dénonciation de notre société, cet exotisme... mais en 2017, c'est d'un rasoir. Pourtant, Dieu sait que j'aime les ovni et que suis sensible à la cause des peuples premiers. Mais là... ça a très mal vieilli.
    Peter Franckson
    Peter Franckson

    51 abonnés 1 151 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 8 septembre 2017
    Le titre désigne le rite de passage des aborigènes d’Australie où l’adolescent de 16 ans erre en pleine nature et doit survivre par ses propres moyens. L’histoire débute à Sydney où un père emmène en voiture sa fille (adolescente, jouée par Jenny Agutter, 19 ans) et son jeune fils en pique-nique dans un paysage désertique. spoiler: Le réservoir d’essence est quasiment vide et le père tire sur les jouets de son fils avant d’incendier son véhicule et de se suicider
    . Les 2 enfants sont donc livrés à eux-mêmes et errent (autre signification du verbe to walkabout) dans le désert où ils passent une première nuit dans une montagne rocheuse puis une 2e, dans une oasis. C’est au bout de 40 mn qu’ils rencontrent un aborigène qui effectue son walkabout. Le trio poursuit son chemin, l’aborigène se chargeant de chasser différents animaux pour nourrir le groupe. spoiler: Les 2 occidentaux finiront par retrouver la « civilisation ».
    Un film long (1h40), étrange car pas toujours réaliste (survie assez facile des 2 jeunes, mises à part les mouches omniprésentes !) et peu explicite ( spoiler: cf. suicide du père et vers la fin, de l’aborigène, après une danse tribale, sans aucune explication
    ) ; le tout intercalé de nombreuses images d’animaux sauvages rencontrés (scorpions, lézards, perruches ondulées, dromadaires et même un wombat) et un peu décousu (cf. insertion d’images décalées dans le temps et l’espace par rapport à l’intrigue ou certaines à connotation sexuelle telles que les scènes de baignade). Peut-être pour donner un aspect onirique aux errements des 3 protagonistes ? Allusion au « Temps du rêve », période de la culture aborigène qui explique les origines du monde ? On est assez loin de « Sa majesté des mouches » (1963) de Peter Brook qui relate la survie d’adolescents sur une île après un crash aérien.
    chrischambers86
    chrischambers86

    13 613 abonnés 12 377 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 mars 2017
    Profond, insaisissable, pessimiste! Avec "Walkabout" dont les critiques saluèrent le caractère envoûtant et poètique, le britannique Nicolas Roeg nous raconte admirablement l'amitiè de deux enfants blancs (une adolescente de seize ans et son petit frère de six ans) et d'un jeune aborigène, alors que ce dernier se livre à une initiation solitaire de survie dans un dèsert d'Australie! spoiler: On va de surprise en surprise dans une scène d'introduction qui ne nous donne pratiquement aucun indice quant à la suite des èvènements : survivre! Et encore moins d'èlèment sur l'aborigène en question, à savoir s'il a dèjà eu un contact avec la civilisation moderne!
    Quant à cette ètroite collaboration qui, a priori, ne semble pas être seulement la qualitè majeure de la mise en scène de Roeg, on se demande comment elle aurait pu ne pas exister tout au long du tournage d'un film de l'importance de "Walkabout", avec une actrice sublime (Jenny Agutter) et un acteur de la sensibilitè de David Gulpilil, dont la prèsence dans chacune des scènes de l'oeuvre nècessita de sa part un travail èpoustouflant! Un film mystique et fascinant à la fois, avec des images à couper le souffle du bush australien! Un incontournable du 7eme art où la nature a rarement ètè aussi belle, sauvage et cruelle...
    traversay1
    traversay1

    3 538 abonnés 4 821 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 octobre 2016
    A propos de The Tree of Life, le nom de Nicolas Roeg est revenu dans plusieurs critiques, comme influence lointaine. Quand on voit La randonnée, on comprend pourquoi. Non que les deux films se ressemblent, mais il y a chez Roeg une vision de la nature, en l'occurrence de l'outback australien, et même du cosmos, quelque chose qui annonce, d'une certaine façon, l'oeuvre de Malick. Au début et à la fin de La randonnée, il y a un suicide. Et entre les deux, la dérive d'une adolescente et de son petit frère, dans le désert. Qui croisent la route d'un jeune aborigène, en pleine période d'initiation à la vie adulte. Le film ne se raconte pas, il se regarde les yeux écarquillés, bourré de métaphores opposant la "civilisation" et la vie "sauvage". Roeg fait parler les images, n'assène pas de messages. Et on entend du Stockhausen. C'est un film unique en son genre, dérangeant, monté sur un principe d'associations d'idées, de collages et de réalisme cru.
    Cyril J.
    Cyril J.

    25 abonnés 625 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 15 juillet 2016
    Une ado et son petit frère sont perdus dans le bush australien. Ils devront leur survie dans cette nature hostile, sèche et brûlante à la présence d’un walkabout, un jeune aborigène subordonné à l’épreuve initiatique consistant à survivre de même. Malgré son style déglingué le film parvient à nous attacher à l’aventure évolutive de ces trois compagnons provisoires, à nous montrer leur fossé civilisationnel qui ne conduit qu’à l’incompréhension, la tristesse et le regret confus, sans épargner l’absurdité technicienne d’un occident massacrant un continent fragile.
    Hélas l’adoption de cette forme décalée et lourdingue d’il y a 45 ans devient vite fatigante. Scènes mélangées, parfois stoppées, presque psychédéliques, tueries d’animaux, musique hachurée, longueurs ineptes où on se demande ce qu’on fait devant l’écran, dialogues de sourds et symbolisme excessif m’ont donné un ensemble gâché par un sentiment d’ennui global.
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    1 133 abonnés 5 096 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 28 mars 2016
    Une véritable splendeur ce film.....un hymne à la nature et à l'homme abandonné dans un milieu hostile où ses ancêtres attendent de lui qu'il survive. Étonnant parallèle avec le "revenant" sorti en 2016 mais d'une poésie fascinante. Mais il y a plus important comme inspiration: Est-ce que par hasard Malick aurait pris Roeg comme modèle??? C'est troublant cette façon de filmer les sensations et non pas seulement les êtres. Le temps qui s'arrête, les moments sans dialogues d'une plus grande expressivité que les dialogues eux-mêmes. Le corps aussi qui a son mot à dire, la sensualité qui fait aussi partie du rite. Évidemment l'adolescente passe également cette épreuve: les regards qui en disent long et les très gros plans sur la peau simplement effleurée par le désir et les yeux qui se posent. Superbe
    Mephiless s.
    Mephiless s.

    62 abonnés 697 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 28 mars 2016
    La randonnée est un film difficile d'accès et parfois incompréhensible. Si j'ai compris quelques messages/dénonciations comme la critique sur l'Homme, je n'ai pas aimé beaucoup de choses notamment la cruauter envers les animaux qui m'ont fait sortir du film. Des plans et des sons viennent parfois de nulle part, peut-être pour faire un lien entre la nature et la civilisation, allez savoir. Les acteurs passent encore quoiqu'un peu trop niais. Bref, je deconseille ce film.
    Shinny
    Shinny

    40 abonnés 248 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 janvier 2016
    Un film super mélangeant style documentaire et surréalisme, via l'enchaînement sans queue ni tête de certaines scènes. Des acteurs top qui nous transportent dans le désert australien qui m'était jusqu'à alors méconnu. Roeg montre également que nos sociétés "civilisées" possèdent des codes qui ne sont pas si éloignés des aborigènes qui vivent en tribu, que ce soit dans la construction de nos murs en briques ou bétons et rappellent les roches/montagnes, le boucher et le chasseur, etc. A voir.
    Kiwi98
    Kiwi98

    261 abonnés 238 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 16 juin 2015
    Hypnotique. Simplement écouter, regarder, admirer. Se fracasser contre les dunes pour laisser aller la poésie. L’esthétique, le désert, celui de la vie, l’affrontement contre la mort, la sagesse de la nature et l’honnêteté.

    Médiation de notre rapport ambigu avec la nature, dévoilement cruel de la société occidentale, « Walkabout » arrache littéralement à la civilisation en racontant une histoire des plus banales. Celle de deux enfants perdus dans le désert après que leur père ait tenté de les assassiner au sein de ce dernier. Deux enfants qui vont rencontrer un aborigène de leur âge, en plein walkabout, un ordre de la tradition qui consiste à envoyer survivre dans le désert celui qui vient d’atteindre ses seize ans, qui devra revenir, quitte à tuer des humains…

    Cloisonné dans la grâce, « Walkabout » emmène dans une balade sauvage qui pourrait définir le mot romanesque à elle seule. Pure et incroyablement gracieuse, dessinant les courbes de la beauté discrète de Jenny Agutter, allant en toute poésie sur les berges de l’amour, créant entre ciel et terre un dégradé des plus puissants. À la fois contemporain et libérateur, le film emmène dans un voyage sans frontière dont on aimerait qu’il ne s’arrête jamais. La nudité des acteurs étant synonyme de libération physique et mentale sous l’omniprésence d’un implacable soleil, qui dorlote ces animaux, entre un piton, un scorpion, et autres étrangetés angoissantes qui semblent sortir d’un temps reculé. Le réalisateur Nicolas Roeg, démontre qu’un choque des cultures est possible, la communication peut s’établir sans l’aide de la langue. Pour preuve la relation qui se tisse entre les personnages est littéralement magnifique, comme si il s’agissait d’un autre fantasme…

    Récit remarquablement humaniste, honnête, en plus d’un prodige esthétique. Que demander de plus… Un film qui donne son amour à travers ses nombreuses insinuations sexuelles qui jamais ne tombent dans une quelconque vulgarité, bien au contraire. Une merveille.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 9 juin 2015
    Pas banal, ce film-ovni. Un peu bric-et-broc en ce qui concerne le fil de l'histoire, j'ai parfois eu l'impression qu'il manquait des prises de vues pour huiler le montage, et que le réalisateur s'était débrouillé avec ce qu'il avait - tel un enfant perdu dans le bush ! C'est pourtant ce bric-et-broc qui donne son charme à ce film. On ne s'encombre pas de détails inutiles, on avance dans cette nature pas forcément hostile, mais pas conviviale pour autant. Le petit garçon est craquant, bille-en-tête et innocent. La jeune fille est belle et fraiche. Le jeune homme est tout sourire et acceptation de sa mission. Les chemises restent bien blanches, les chaussures bien vernies, bravo les lavandières en plein bush de terre rouge ! Nos jeunes s'endorment confortablement sur des pierres, les veinards. Ils n'ont jamais mal aux pieds. La vie oscille, changeante, dans le monde animal. Toutes sortes de bestioles sont posées là en observatrices, jamais agressives, et parfois comestibles... Puis la caméra mange le paysage, et le paysage est ample, simple, beau. Mais c'est aussi ce bric-et-broc qui m'a gênée. Si on avait un minuscule indice sur le geste du père, pour faire semblant de comprendre... Mais rien. Si on savait vaguement que les petits ont une mère, une maison, ou une maman morte récemment, et une vie en pension... Mais rien. Idem pour cet étrange accrochage aux branches du jeune aborigène à la fin, un rien christique, mais est-ce qu'on pratique vraiment ça chez les Aborigènes, surtout pendant son walkabout rituel qu'il a si bien réussi jusque là ? Et pourquoi quitter une vie somme toute agréable, alors que pas un instant les deux enfants ne parlent de leur vie à Sydney, leurs amis, leur famille, tout du long du film. Rien non plus sur ce qui se passe dans la tête de la jeune fille qui voit danser le garçon, sans parler de l'ellipse ultra-rapide, en toute fin du film. On voit bien ce qui est arrivé, mais j'aurais aimé qu'on s'attarde un chouia sur le regard neuf de la jeune fille sur "sa" civilisation, ce que ça peut avoir de bon, et ce qui est de l'ordre du paradis perdu... Rien sur le point de vue du petit garçon non plus. Le message passe quand même, c'est vrai. Et au fond, c'est la poésie qui reste. Ca ressemble à un rêve, très calme, et le rêve se finit, et on se réveille.
    rogerwaters
    rogerwaters

    141 abonnés 1 089 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 juin 2015
    Vu grâce à la reprise actuelle dans une copie d’excellente tenue, La Randonnée est effectivement un très beau film, sans doute l’un des plus beaux de Roeg avec Ne vous retournez pas. Ici, il se livre à une comparaison entre civilisation (les deux gamins blancs perdus dans le bush australien) et la nature (incarnée par l’aborigène David Gulpilil dans son premier rôle) au profit de cette dernière. Si le long-métrage est fortement marqué par une idéologie post soixante-huitarde, le réalisateur n’est pas totalement naïf et la nature n’est pas dépourvue d’aspérités et de cruauté. Simplement, elle reste en harmonie avec son écosystème, alors que la civilisation blanche est décrite comme prédatrice, à la fois pour elle-même et pour son environnement. Tout ceci ne donne pourtant pas lieu à un film à thèse ennuyeux et pontifiant puisque le cinéaste a recours davantage à l’image (superbes paysages) pour narrer cette aventure, tandis que les dialogues restent périphériques. Finalement, les trois jeunes, dans leur errance, vont recréer une sorte de paradis perdu, avant que les barrières sociologiques et mentales fassent s’effondrer cette belle utopie. Est-ce une préfiguration de la victoire capitaliste à venir ? En tout cas, le film, lui, s’impose encore comme une œuvre forte et indépendante d’esprit, à la force poétique intacte.
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