Claude Miller retrouve pas mal d’acteurs de L’Effrontée dans ce film, notamment son héroïne, Simon de la Brosse, lequel a un plus grand rôle que dans le sus-nommé. Le film n’est pas désagréable mais ça reste une chronique assez fade.
Le casting apporte pas mal de substance, Charlotte Gainsbourg reprenant un rôle assez similaire en fait à celui qu’elle avait dans L’Effrontée. Sa prestation est assez similaire, et elle convainc encore, entouré d’acteurs solides. Raoul Billerey est très à l’aise, Simon de la Brosse trouve un rôle consistant et qui lui convient bien, tandis que Didier Bezace aurait mérité une place plus importante. Si les personnages sont plutôt classiques et attendus en fait, ne sortant pas de l’ordinaire du genre, les acteurs apportent de la consistance à l’ensemble, et il en résulte un certain intérêt positif, même si plus d’originalité n’aurait pas été de refus.
Car en effet, sur des personnages classiques le réalisateur signe un film lui aussi assez classique. Les rebondissements ne surprendront pas beaucoup, le rythme est correct mais lui aussi est assez linéaire, et si La Petite voleuse bénéficie d’une narration agréable il n’y a pas de gros moments forts qui donne le sentiment que la machine s’emballe franchement. En sommes, le film est proprement conduit, mais c’est une chronique qui, alors qu’elle prend sur le papier des tournants plus intenses, dramatiques, vrais, garde la tonalité de L’Effrontée. Mais la tonalité qui pouvait convenir à un film sur le passage de l’enfance à l’adolescence est un peu juste pour un film comme La Petite voleuse.
Formellement Claude Miller emballe son film avec une certaine conviction, mais là aussi j’ai trouvé son film un peu plus fatigué que L’Effrontée. Décors un peu faibles pour ce qui ressemble parfois à un road-movie. Peut-être le reconstitution d’époque a handicapé les scènes d’extérieurs, peu présentes. Reste une mise en scène qui sait être ingénieuse, une photographie assez fraiche. Par contre musicalement ce n’est pas très emballant. Il aurait réellement fallu une bande son plus punchie, ou plus profonde, pour suivre cette histoire.
Finalement, La Petite voleuse est un petit Miller qui se laisse voir mais ne se force guère. C’est trop peu original et d’un traitement trop basique pour vraiment convaincre. Il reste un métrage pas désagréable, mais plutôt quelconque. 2.5