Summertime est ravissant. Alors oui, il à des arguments pour, à commencer par son cadre, Venise, ville du romantisme italien, ou mêmes les bus flottent sur la rive. Mais aussi pour le caractère, tout aussi beau de son actrice titre, de son tout premier sourire dans le train qui la conduit vers ces aventures, aux larmes qu'elle tente de refoulées lorsqu'elles surgissent. Si l'on ajoute à cela, un cinéaste pétrit d'un talent pour sillonné son décors, ses consciences, qui en raconte le cœur et ses à cotés avec autant de passion et d'instinct, alors, on tient ce genre de film qui reste, ad vitam aeternam.
De ce premier voyage en train, ou l'on découvre cette femme " qui viens de loin ", qui se cache un peu, derrière son objectif, l'on capte un drôle de sourire. Oui j'y reviens à peine l'avoir évoqué, mais ce dernier, tel un masque, narre autant une franchise qu'une timidité que je trouve sublime et tout en même temps, d'une tristesse désarmante ... Du genre indépendante, c'est le cas, libre et introverti, seule surtout. Katherine Hepburn tiens de ses comédiennes qui sentent les choses, elle nous embarquent dans son sillage et ne nous lâchent qu'à sa toute fin. Mais avant çà, il y'a encore de quoi dire !
La gène des regards sur soi, contraste avec ces regards à elle, d'une curiosité distante, en quête de savoir, d'expérience qui conforte et réconforte plutôt qu'à la surprise. Cette dernière est d'ailleurs motif de fuite, d'égarement, qui ne colle pas avec les attentes touristique et idéalisé. La photo, ne colle pas au cadre, son dépareillement est justement son œuvre d'art ! Une pléthore de détails, que se soit dans l'esquisse, dans le ton, le rythme, dans la déguise du maestro qui décors et y glisse ses quelques finesses dans un scénario qui n'en manque pas. La venue du petit gosse dans le défilée tire vers un pareil constat, tant ce dernier, à bien plus à condensé que ses rires, ses comédies, son folklore presque. Il a dans ces tentatives le premier rapprochement sincère, sortit des convenances, des enjeux, et il capte en cela la réelle teneur de la fameuse tristesse pour la transformé en première joie. Tombé à la flotte, avec une grâce folle, et un humour de circonstance est tout de même plus " agréable " avec un tel sauveur, qui entérine les larmes et nous reconduit en lieu sur.
J'en viens à cette rencontre, à la terrasse d'un café, ou là encore, le regard est de toutes le mises. Les rencontres suivantes s'entrecroisent entre hésitations et ratés, dans une joliesse magnifique. Le mot, touchant, colle assez bien. Il y'a dans ce chassé-croisé entre ces deux amoureux une forme de colère tendre à vouloir être, à désirer, à concrétiser les envies et la réalités, malgré les failles du présent et du passé, lointain, ou moins ... Il y'a dans la colère du verre vendu, dans le mouvement de cette chaise qui vacille une symbolique d'un manque de confiance et d'assurance sur les gages de ce grandissant sentiment, majestueux et terrifiant, que l'on ne maitrise pas, car trop grand, trop fort, si soudain. Il faut des mots, et une fleur ( un gardénia ) entre de petites courses pour scellé ce dernier.
D'autres heurts interviennent, mensonges et vérités, qui servent et desservent la comparaison des raviolis et du bifteck ! Qui servent nettement plus si je suis totalement honnête ! L'amour loin d'être parfais n'a rien non plus d'une douce idylle puisque l'intranquillité chronique ne cesse de chahuté un quelconque répit. Cet aurevoir, qui les déchirent, avant cette ultime adieu sur ce quai de gare en est son apothéose.
Summertime, titre magnifique capture des paysages, des monuments, nous donne à voir cette Ville incroyable, dans toutes sa complexité. Des déchets que l'on balance à l'eau, aux magouilles nocturne, ou encore à cet enfant - oui encore - qui arpente pieds nus le pavé, l'envers du décor ne nous en gâche pas le plaisir puisqu'au contraire, il fait partie du voyage, au moins autant, si ce n'est plus, que la splendeur de carte postale aussi présente. David Lean, signe un film qui donne à réfléchir, le tout dans un plaisir dont il faut se délectée. J'ai du mal à croire que le film est de 1955, tant il y'a une modernité dans la véhicule de modernisme intenté là par la charge de son sujet, qui passe avec un calme il est vrai, mais audacieux je trouve toutefois.
A revoir pour vraiment le comprendre, et l'aimer à sa juste estime.