Flic ou voyou est un des nombreux polars qu’a tourné Belmondo. Franchement, ce n’est pas terrible.
Ça commence sympa, avec une scène d’ouverture un peu violente, érotisante, ça promet du polar roublard, et on est presque surpris venant de George Lautner, pas vraiment une référence du cinéma sérieux. Mais en fait, c’est sans compter le reste. Doté d’une intrigue terriblement linéaire, brouillonne, ennuyeuse, les bonnes surprises sont vraiment rares dans ce film embrouillé, inutilement alambiqué, qui ne trouve jamais le sens du rythme. La romance avec Laforêt est d’une rare inutilité, l’introduction de la fille frôle le ridicule, et au bout de trente minutes ça sent le manteau de sapin pour ce Flic ou voyou, dont, encore une fois, le succès populaire du temps est assez incompréhensible.
Le casting est emmené par un beau lot de têtes connues, avec donc en haut de l’affiche Belmondo. Pas trop mauvais, car moins cabotin que de coutume, on ne peut pas dire qu’il soit transcendant malgré tout. Il se retrouve avec un rôle taillé sur mesure, et apporte un certain bagout mais ne semble pas trop croire en ce rôle peu crédible à bien des égards. Marie Laforêt est charmante mais peu présente, et Michel Galabru est un rôle de soutien sympathique mais là aussi, assez vain. La vraie bonne surprise, je dois le dire, c’est Jean-François Balmer, qui apporte un rare piquant dans la dernière partie, et Julie Jezequel ne démérite pas dans son rôle de fille du héros.
Formellement c’est du polar français de base du temps. Ambiance urbaine, décors intérieurs grisâtre avec une photographie moyenne, le tout servi par une mise en scène de Lautner pour le moins plate. Pas grand-chose à retenir en fait, c’est du cinéma à l’allure relativement suranné, sans grande âme, mais comme la plupart des films de Lautner en fait, peu réputé pour ses recherches esthétiques et son génie de mise en scène. Très belle bande son de Philippe Sarde en revanche.
Pour ma part, Flic ou voyou est un polar qui se laisse voir uniquement si on est fan de Belmondo et du cinéma « pépère » de l’époque. Car Flic ou voyou c’est du cinéma pépère, avec un scénario mollasson et sans surprise. Très dispensable en somme. 1.5