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    Welfare
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    🎬 RENGER 📼
    🎬 RENGER 📼

    7 266 abonnés 7 532 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 décembre 2021
    Immersion passionnante de près de 3h au cœur du système de santé et de sécurité sociale américain. Welfare (1975) lève le voile sur la complexité aberrante du système américain, tellement absurde que l’on se croirait parfois dans l’une de nos administrations françaises, à l’image du film Les 12 travaux d'Astérix (1976) avec la séquence dite de « la maison qui rend fou » avec cette interminable histoire de laisser-passer A38 (comprendront ceux qui s’en souviennent).

    On pourrait comparer ces institutions à la cour des miracles, on y croise de tout, chômage, logement, problèmes médicaux et psychiatriques ou encore enfants abandonnés et abusés. Tous les maux de la société réunis en un seul et même lieu où les employés tentent ce qu’ils peuvent pour trouver des solutions aux plus démunis, mais le travail s’avère être fastidieux face à un système foutraque qui gouverne à la fois leur vie et leur travail.

    Au sein de ce bureau d'aide sociale à New York, les sujets tous plus variés les uns que les autres nous sont dévoilés, on y parle aussi bien d’allocations repas, logements & grossesses que d’assistance médicale ou d’aide à l’emploi. C’est l’Amérique au sens large qui nous est montré ici, puisqu’on y croire tous les profils, déséquilibrés, mères de famille, vétérans, femmes seules, vieillards, immigrés, détenus libérés, chômeurs, alcooliques ou encore drogués.

    Comme toujours avec le documentariste Frederick Wiseman, ce dernier filme tout et ne se refuse rien. Ce qui nous permet de faire des rencontres totalement WTF, comme cette improbable conversation entre un vétéran (accessoirement raciste) et un flic noir où durant près de 15min sans discontinue, on assiste à une conversation complètement perchée entre un déséquilibré et ce pauvre flic qui n’a rien demandé (et encore moins de devoir lui faire la conversation, quitte à devoir refaire son éducation à ce pauvre raciste). « Je vais prendre mon magnum 357 et je vais tuer autant de noirs que je verrais. », difficile d’imaginer comment ce flic a pu rester stoïque face à un tel énergumène.

    Une sidérante plongée dans l’Amérique déshumanisée et de laissés-pour-compte, malmené par un système dépassé & archaïque, maintenu en vie par le bon vouloir de ses employés.

    ► http://bit.ly/CinephileNostalGeek ★ http://twitter.com/B_Renger ◄
    Yves G.
    Yves G.

    1 481 abonnés 3 497 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 28 juillet 2023
    Né en 1930, Frederick Wiseman, après avoir étudié le droit et l’avoir même un temps enseigné dans les plus prestigieuses universités américaines (Boston, Brandeis, Harvard…), décide de réaliser, de produire et de monter ses propres documentaires. "Titicut Follies" est le tout premier en 1967. Tout le cinéma de Wiseman, le « pape du documentaire » y est déjà en filigrane. Le sujet : une institution, ici, un hôpital psychiatrique, plus tard une école, un commissariat de police, un tribunal, une caserne… Un dispositif minimal pour le filmer : Wiseman prend lui-même le son et n’est assisté que d’un seul cadreur qu’il dirige. Et une méthode originale qui fera école : aucune interview, aucun sous-titre, aucune voix off, mais des heures et des heures de rushes filmés jusqu’à ce que la caméra réussisse à se faire oublier et soigneusement triés durant un long montage qui en fera ressortir la vérité.

    Au fur et à mesure, les documentaires de Wiseman prennent plus d’ampleur. "Titicut Follies" durait 87 minutes à peine, "Welfare", resté étrangement inédit en salles, en dure déjà 167. "Near Death", tourné dans un service de soins intensifs explosera tous les records avec 358 minutes, soit près de 7 heures ! Pourquoi une durée si obèse ? Peut-être pour nous immerger corps et âme dans cette institution que Wiseman veut nous faire reconnaître, au risque de nous épuiser (je me souviens avoir beaucoup souffert devant "At Berkeley" – 244 min – ou "City Hall" – 272 min).

    "Welfare" se déroule dans les murs – dont jamais la caméra ne sortira – d’un centre d’assistance sociale de Manhattan. Toute la misère du monde semble s’y être donné rendez-vous : des jeunes toxicos, des vieux clodos, quelques Blancs, beaucoup de Noirs ou de Latinos, l’esprit embrumé par l’alcool, les drogues ou des troubles psychiatriques, qui, pour certains sinon pour la plupart, relèvent plus de la médecine que de l’aide sociale. Que cherchent-ils pendant les longues heures où ils patientent dans ces salles enfumées et bruyantes, ballottés d’un bureau à l’autre ? À résoudre des problèmes administratifs kafkaïens et, tout simplement, à trouver un toit pour dormir la nuit prochaine et un peu de nourriture pour manger.
    Face à eux, des fonctionnaires débordés et souvent impuissants essaient de comprendre leurs requêtes. Ils dressent devant les demandeurs des obstacles souvent infranchissables : il manque un papier, leur demande relève d’un autre service, il faut revenir demain…. Au point qu’on pourrait presque se demander si Wiseman n’instruit pas le procès de l’administration à charge en la peignant sous les traits inhumainement caricaturaux d’une machine à dire non.

    Pour autant, il serait injuste de l’accuser de manichéisme. Les fonctionnaires ne sont pas tous des bureaucrates butés mais bien des hommes et des femmes qui, avec une patience qui force l’admiration, essaient, dans la mesure de leurs moyens et de ce que la réglementation autorise, d’apporter une réponse aux situations douloureuses qui leur sont exposées. Deux cas en particulier sont longuement filmés. Il s’agit de deux femmes noires – indice éloquent des difficultés sociales rencontrées par la minorité noire et par les femmes. La première, rachitique, sort d’hôpital et semble à bout de souffle. Elle a dû quitter son appartement dont elle ne pouvait plus payer le loyer. L’assistance sociale l’a temporairement relogée à l’hôtel ; mais le chèque qu’on lui a fait miroiter pour régler sa note ne lui est pas parvenu à cause de son changement d’adresse. La seconde vient de Caroline soigner à New York son diabète. L’aide sociale est au nom de son mari qui refuse de lui donner sa part. Dans un cas comme dans l’autre, de longues palabres ne permettront pas de régler la situation des deux indigentes.

    Si l’on sent bien sûr de quel côté son cœur penche, vers les plus fragiles, Wiseman ne se départ pas de toute objectivité et n’idéalise pas les usagers. Il consacre une longue séquence à un vieil homme, manifestement dérangé, qui vient de subir une trépanation dont la moitié de son crâne rasé garde la trace et qui vomit sa bile et ses délires racistes sur un jeune vigile noir qui conserve un flegme inébranlable.

    "Welfare" constitue un témoignage passionnant de la « sociologie du guichet » – une expression empruntée au sociologue français Alexis Spire – et aussi de son histoire. Dire qu’il a gardé toute son actualité serait avoir la dent bien dure à l’encontre de l’administration. L’informatisation – dont Wiseman a l’intuition de filmer les premières manifestations – a largement accéléré les procédures : en regardant Welfare, on mesure le temps que perdaient les employés à retrouver un dossier qu’un simple clic suffit aujourd’hui à retrouver. On mesure aussi les progrès effectués dans l’accueil du public, dans l’aménagement des bureaux, dans la manière de conduire les entretiens : les conditions de travail des fonctionnaires que montre "Welfare" seraient inacceptables aujourd’hui comme le sont les conditions d’accueil des demandeurs. Certains diront hélas que si la forme a changé, le fond reste le même : aujourd’hui comme hier, l’aide sociale, aux Etats-Unis comme en France, sous-staffée, sans budget, ne sait pas traiter les situations les plus urgentes. Ont-ils tort ?
    Bertie Quincampoix
    Bertie Quincampoix

    105 abonnés 1 830 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 19 août 2023
    Tourné en 1973 et resté inédit plusieurs décennies en France, Welfare est une incroyable plongée dans un centre d’aide sociale new-yorkais. À la fois portait de l’Amérique des laissés pour compte en tout genre, chronique des tensions qui parcourent les États-Unis – autour de la question raciale, déjà une obsession, mais aussi d’un modèle peu favorable aux pauvres – Welfare dresse d’abord et surtout une galerie de portrait incroyable, passionnante et baroque de personnes marginales, parfois à la limite de la folie, souvent obsédées par l’idée de récupérer le chèque qui leur permettra de se nourrir ou de payer leur loyer. Le film est aussi en creux un hommage aux travailleurs sociaux, que l’on voit ici en première ligne de toute la misère du monde et des frustrations en tous genres. Malgré son ancrage dans une période révolue, Welfare porte un message universel et sonde de manière intemporelle un pan de l’âme humaine des comportements humains. Magistral.
    pasmaldutout
    pasmaldutout

    21 abonnés 64 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 27 août 2023
    Wiseman sait filmer des personnages réels comme personne. Et sur ce sujet, il nous montre le système d'aide sociale aux Etats Unis dans les années 1970. c'est prodigieusement intéressant. et tellement bien filmé.
    Fred ciné
    Fred ciné

    8 abonnés 37 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 6 juillet 2023
    documentaire sur un centre d aide sociale à New York en 1973. Même si les personnages de cette cour des miracles sont intéressants, c est un peu trop long et le montage aurait dû couper une heure...
    amafu
    amafu

    7 abonnés 146 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 26 septembre 2023
    Intéressant mais trop long, certaines séquences auraient gagner à être raccourcies. Mais ce défilé de pauvres gens, perdus dans les tracasseries administratives, qu'on renvoie de bureau en bureau (même si pour certains, on devine qu'ils ne disent pas tout...) et la patience des travailleurs sociaux qui font ce qu'ils peuvent, mais qui ne peuvent pas tout, reste d'actualité. Documentaire qui date de 1973 aux USA, mais qui aurait très bien pu se passer ailleurs et à une autre période.
    Yassine Drii
    Yassine Drii

    3 abonnés 7 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 17 juillet 2023
    Le film bascule de profil en profil en donnant de l'importance aux gens et leurs détresse. La caméra est elle invisible pour eux.
    Voyelle19
    Voyelle19

    20 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 4 août 2023
    Il y a cinquante ans déjà, Welfare annonçait ke grand documentariste qu'allait devenir Frederick Wiseman.
    Jacquelîne Pibouin
    Jacquelîne Pibouin

    2 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 17 juillet 2023
    trop long ! reflète bien les années 70 mais les témoignages sont trop répétitifs. ce film est sans aucun doute intéressant, mais je m'y suis fort ennuyée.
    Les meilleurs films de tous les temps
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