Derniers Avis sur Les Marins de l'Orgueilleux

Un très beau classique de la 20th Century Fox qui rappelle beaucoup un autre classique de l'âge d'or, " Captains courageous", de Fleming! L'aventure est le passage aisè de la rèalitè, parfois la plus estimable, au rêve le plus fou! Ce peut être l'aventure maritime de "Down to the Sea in Ships", rèalisè correctement par Hathaway, avec Richard Widmark, Lionel Barrymore (èmouvant) et le jeune Dean Stockwell qui se conduit comme un vrai mousse! Les baleines n'attendent pas! Un bateau spècialisè dans la chasse à la baleine, sur lequel le petit Stockwell fait son apprentissage en avalant du sel et du vent auprès d'un vieux loup de mer plein de santè incarnè par Widmark, capitaine de son propre navire qui connait son mètier! Ça valait le coup de falsifier son examen pour aller capturer des baleines dans les eaux profondes! D'autant plus qu'il y a une belle intensitè lorsque se profile les icebergs...

Henry Hathaway a été réhabilité par Bertrand Tavernier dans la réédition de son livre- somme "Amis Américains", où il le place juste derrière John Ford "Le patriarche", dans la catégorie des "Grands anciens". Si le western domine globalement la filmographie d'Hathaway longue de 63 films sur plus de 43 ans, le réalisateur aimait régulièrement filmer des histoires de marins dans lesquelles il entraina Gary Cooper, Henry Fonda, Tyrone Power ou Richard Widmark. "Les marins de l'orgueilleux" sorti en 1949 navigue incontestablement dans les mêmes eaux que "Capitaines courageux" de Victor Fleming (1937) tiré du roman de Rudyard Kipling où l'on retrouvait déjà Lionel Barrymore au générique mais aussi John Lee Mahin au scénario. Reprenant le thème de l'initiation et de la transmission entre générations, le film est donc de facture classique mais la ferveur d'Hathaway à promouvoir de manière positive les vertus de solidarité qui régissent la vie à bord d'un navire en font toute la richesse. Lionel Barrymore incarne avec sa rigueur et sa bonhommie habituelles un capitaine de baleiniers qui sentant la fin de l'aventure proche entend perpétuer la vocation familiale à travers son petit-fils (Dean Stockwell) qui prendra ainsi la place de son père mort en mer. L'écart de générations étant sans doute trop important, le vieil homme délèguera une partie de l'apprentissage des valeurs du commandement à son second (Richard Widmark). Bien sûr, les choses ne seront pas aussi simples qu'elles paraissaient écrites mais à chaque incident, les principes de rigueur attachés à l'exercice du commandement viendront au secours des trois hommes. "Les marins de l'orgueilleux" n'est certes pas une tentative de renouvellement du genre voulue par Hathaway mais le grand réalisateur, formidable directeur d'acteurs, très à l'aise avec les enfants qu'il emploiera souvent, sait parfaitement nous captiver tout en rappelant certains grands principes comme l'abnégation, le respect des autres et du réglement ou encore la primauté de l'intérêt collectif sur les intérêts individuels. Une leçon de vie sans doute à nuancer mais qui incite à méditer.

Même s’il est quand même très proche de « capitaines courageux «  moins un peu d’émotion je trouve, l’histoire d’un apprentissage est vraiment belle. Et la rencontre d l’enfant avec le « père » est forte

Un film d'hommes, les baleiniers de la fin du XIXème siècle. Un film de valeurs, viriles mais correctes. Un film sur la transmission. Sur-dialoguée et pauvre en péripéties, cette oeuvre manque désespérément de rythme, ce qui est fort inhabituel chez Hathaway. Pour une fois dans un rôle de semi-gentil, Richard Widmark est convaincant, aux côtés d'un Lionel Barrymore tendrement revêche et d'un Dean Stockwell à peine âgé de 13 ans.

Je ne savais pas trop à quoi m'attendre avec c'est vieille production mais vu les noms à l'affiche il y avait de l'espoir, et, effectivement on a droit à de la belle réalisation et à des acteurs impeccables au service d'une jolie histoire de marins.

Ah un bon vieux film d'aventures maritimes qui sent bon l'eau salée, la cale sèche et la pêche à la morue (même si on est sur un baleinier!). Avec un beau trio d'acteurs, Richard Widmark, Dean Stockwell et Lionel Barrymore qui s'en donne à coeur joie en vieux loup de mer, et le père Hathaway derrière la caméra qui donne un bel aspect technique malgré les contraintes de tournage en studio. Mais voilà, je me suis emmerdé. Car ceux qui croyent qu'un véritable souffle d'air marin va les transporter vont être très fortement déçus. C'est très mou, la première heure très bavarde étant particulièrement interminable, le reste est à peine mieux jusqu'à une scène très spectaculaire, et donc réussie, avec un iceberg (cela a absolument rien à voir avec le "Titanic", on est sur un baleinier OK ?) mais qui n'arrive que vers la fin. Le cinéma d'aventures hollywoodien a certainement vécu de plus belles heures que cela.

A mon sens, le vrai chef-d'œuvre d'Hathaway, qui n'en était pas ici à son premier essai en matière de film "naval". A mille lieues des traditionnels films de l'époque qui glorifiaient capitaines de guerre, aventuriers et autres grand navigateurs, ces "Marins de l'orgueilleux" reposent sur la triple confrontation entre un capitaine, son second et son petit-fils. Le rendu est tout simplement exceptionnel d'humanité, de force et d'intelligence. Hathaway tient son sujet, et pour une fois, ne le lâche pas ! Le résultat est une densité parfaite, une étude psychologique des personnages poussée à l'extrême, une tendresse inouïe. Richard Widmark et Lionel Barrymore, concernés de bout en bout, savent qu'ils tiennent là une histoire hors du commun, magnifiée par un scénario magistral où le récit brille par son intelligence et sa simplicité. Un chef-d'œuvre.