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Caine78
6 693 abonnés
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3,0
Publiée le 11 mars 2018
Encore (beaucoup) plus d'actualité que lors de sa sortie, « L'Argent des autres » brille par la qualité de son scénario et sa manière de décrire un milieu (bancaire) glaçant, où l'humain est écrasé par le profit, le cynisme, la cupidité. Cela pourrait paraître banal écrit comme cela, mais la manière dont Christian de Chalonge construit son récit, parfois surprenant, nous plonge dans un univers pas loin d'être vertigineux, d'autant que ce dernier soigne les dialogues et les différentes relations entre les protagonistes. On n'en sort (évidemment) pas le cœur léger, le film n'étant pas aussi passionnant qu'on pouvait l'espérer, certains seconds rôles (Claude Brasseur et Catherine Deneuve, notamment) restant trop dans l'ombre, mais la remarquable interprétation de Jean-Louis Trintignant et surtout Michel Serrault compense sans grand mal ces légers regrets. Étonnant, pour ne pas dire troublant.
13 699 abonnés
12 420 critiques
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3,0
Publiée le 26 septembre 2019
Christian de Chalonge serait encore inconnu du grand public, si "L'Argent des autres" ne l'avait propulsè au premier rang de l'actualitè en 1978! Un tableau acerbe du monde de la finance, primè tout azimuts pour son premier long-mètrage vraiment ambitieux et palpitant! Consacrè meilleur rèalisateur du meilleur film par les Cèsars, de Chalonge n'a, en effet, que filmographie dèmunie à exiber (cf. "O Salto", "L'alliance"). En victime des magouilles de la haute finance, l'excellent Jean-Louis Trintignant s'est entourè de comèdiens prestigieux pour cette plongèe cauchemardesque dans les coulisses d'une grande banque : Catherine Deneuve, Claude Brasseur, Michel Serrault [...] Un film prècurseur sur l'aviditè financière qui reçut ègalement le prestigieux Prix Delluc! La musique, envoûtante, donne une impression de fin du monde...
A voir ou à revoir "L'argent des autres" primé des Césars du meilleur film et du meilleur réalisateur en 1979, on se demande comment un réalisateur aussi original et talentueux que Christian de Chalonge a pu disparaître des écrans depuis quinze ans, limitant son activité à la mise en scène de téléfilms. Avec Pierre Dumayet son complice à l'écriture du scénario, ils se sont saisis du scandale de la Garantie foncière qui à l'aube des années 70 avait secoué la France des petits épargnants, mettant une fois de plus à jour la collusion parfois fâcheuse entre les banques, la politique et le monde des affaires pour gruger les masses silencieuses. Selon le bon principe de la cavalerie nommé pudiquement "système de Ponzi", un affairiste véreux, Robert Frenkel avait monté sur fond de rente immobilière une escroquerie de grande ampleur mettant en cause un député éminent de la majorité (André Rives-Henrÿs). De Chalonge très attiré par le fantastique et l'esthétique expressionniste profite de l'occasion pour donner sa vision très personnelle du monde de la finance et de l’entreprise en général. La hiérarchie très pyramidale du monde de la banque se caractérise par un sens du secret et un dédain pour les échelons directement inférieurs de plus en plus affirmé au fur et à mesure que l’on se rapproche du sommet. Henri Rainier (Jean-Louis Trintignant) est l'obscur fondé de pouvoir d'une grande banque qui a été choisi comme fusible par le comité de direction pour tenter de calmer un moment les autorités de régulation qui viennent de flairer une fraude à grande échelle. De Chalonge nous le présente alors qu’il a rejoint le troupeau des cadres demandeurs d’emploi, obligés de livrer en pâture leur intimité à des cabinets de recrutements déshumanisés au possible dont la mission est de faire tomber les dernières défenses de bons soldats affaiblis dont seulement quelques uns pourront repartir au front. Par son intermédiaire, tout au long de son parcours sinueux en flashback le faisant passer de l'abattement du candide à la soif de revanche incontrôlée, le réalisateur nous dépeint les mœurs bizarres et cruelles de ces grands dirigeants qui vivent reclus derrière les murs épais des immeubles haussmanniens cossus où ils ont élu leurs sièges sociaux. La même année Jacques Rouffio avec "Le sucre" avait lui aussi dénoncé l'argent roi sur le mode du pamphlet vitriolé, choisissant via Jean Carmet de moquer le petit épargnant imprudent pour l'inciter à se rebeller face aux aigrefins de tous poils qui ne rêvent que de le tondre. De Chalonge s'il en vient par moment sur le terrain de la comédie avec le personnage haut en couleur joué par Claude Brasseur, sorte de Bernard Tapie d'avant l'heure, sa mise en scène glaciale flirtant avec les ambiances macabres du "Nosferatu" de Murnau (1921) évoque plutôt de manière inquiétante et malfaisante le cynisme froid, les trahisons et l'appât du gain qui régissent l'univers de ceux qui tiennent les manettes. La musique spectrale de Patrice Mestral concourt parfaitement à l'étouffement qui parfois nous saisit face à tant de réalisme. Si Jean-Louis Trintignant est parfait dans le rôle du rouage qui prend conscience avec effroi de son aveuglement hypocrite, il est magistralement épaulé par un casting de haut vol au premier rang duquel Michel Serrault imprime son autorité ambigüe qui donne le là à tout le film. Quelle ductilité de jeu quand on pense qu'au même moment il tournait "La cage aux folles" de Molinaro! Derrière lui, les Perrot, Brasseur, Orsini ou Deneuve sont bien sûr au diapason de cette sarabande mortifère. Pessimistes et désillusionnés jusqu'au bout, Dumayet et De Chalonge nous infligent une fin en trompe l'oeil, proposant un Rainier devenu rapace à son tour ou au contraire demeurant une incurable victime. Avec la présence de la frêle mais déterminée Juliet Berto, on notera le clin d'œil amusant à la toute jeune Arlette Laguiller, candidate pour la première fois à l'élection présidentielle en 1974, ancienne syndicaliste au Crédit Lyonnais. Assurément un grand film envoûtant et inquiétant à glacer le sang qui mérite une redécouverte urgente.
Ayant lu plusieurs critiques négatives sur le fait que ce film ait une réalisation dépassée, je me porte en faux. En plus Trintignant Brasseur Carmet sont excellents, le scénario très bien, que veulent-ils de plus? À moins que le film ne soit criant de vérité aujourd'hui avec le recul au point qu'il les dérangent plus qu'autre chose dans leur tréfonds ?
Thriller financier avec un casting XXL aussi bien pour les premiers que les seconds rôles, L'argent des autres est un film curieux à bien des égards, qui a très mal vieilli. Histoire bancale, modernisme ringard, bande son discutable. Deneuve n'a rien à jouer, Trintignant flotte dans un rôle mal défini, Serrault est formidable comme d'habitude. Message du film : les banquiers sont des fumiers. 40 ans plus tard la rengaine n'a pas changé. 40 ans plus tôt c'était déjà la même.
Il y a 30 ans un film français montré ce que les banques font dans notre dos, 30 ans plus tard rien n’a changé le constat est le même et la situation encore pire. Qui osera aborder ce sujet dans un film grand public en France aujourd’hui ?
A chaque crise ou scandale financié les politiques jouent les vierges effarouchées pourtant ce film comme d'autres bien avant dénonçait déjà les dérives des banques. Le film montre le parcours d'un employé modèle licencié pour jouer les fusibles. L'ensemble a un peu vieilli mais bénéficie d'une atmosphère très particulière comme dans les scènes d'entretiens d'embauche. Pour finir il faut noter la ressemblance de certains personnages du film avec des personnages actuels ...
L'argent des autres est un film sur la finance d'un réalisateur surement trop peu connu. Ce film a ramassé quelques bon prix et cela semble justifié. Porté par Trintignant, Serrault et Brasseur, ce film est très bien construit. C'est clair, intelligent et aussi facile à regarder. Le film dénonce le système de la finance, et comment les banques jouent avec notre argent. Quarante ans plus tard, le film est toujours d'actualité même si les choses ont beaucoup changé.
C’est dans une ambiance plus fantasmagorique que réaliste que se déroule l’action. Ce qui produit une forme de fascination. Pourtant l’histoire est bien ancrée dans notre réalité, pour ne pas dire dans notre quotidien : un cadre supérieur subit le rôle du fusible pour que les dirigeants ne perdent ni la face ni le pouvoir, et pour que l’image de la société (en l’occurrence une banque) soit épargnée. La dénonciation du mécanisme est intéressante, mais ce qui l’est encore plus, c’est le questionnement de la part de responsabilité du cadre en question, qui s’est toujours conduit de manière zélée voire servile, jouissant à la fois de considération et de revenus sans se poser la moindre question éthique ou morale, ni sur son activité, ni sur les faits dont il est le témoin. Et qui, pour ne pas risquer le moins du monde du nuire à l’image qu’a de lui sa hiérarchie, n’a jamais osé émettre la moindre alerte ou propos divergeant.
Dans cette réalisation un peu datée manquant par moment de rythme, Christian de Chalonge nous parle de scandale financier impliquant des spéculateurs et des banquiers véreux, de collusion entre politiques et barons de la finance. Un sujet toujours d'actualité plus de trente ans après la sortie de ce film.
Sorte de thriller dans le monde cynique de la finance. Scénario moyennement crédible. Intéressante scène d’embauche. Mise en scène efficace. Belle distribution (Claude Brasseur, Catherine Deneuve).
Le fondé de pouvoir d'une banque se fait licencier injustement. La direction de son entreprise tente de lui faire porter la responsabilité d'un mauvais investissement dont elle est seule coupable. Le film obtint le César du meilleur film et de la meilleure réalisation. Un peu tombé dans l'oubli, ce film que j'avais vu lors de sa sortie possède un charme suranné. L'univers décrit est kafkaïen et le casting est de tout premier ordre. Les scandales bancaires qui surviendront plus tard et notamment celui du Credit Lyonnais, montre à quel point le film tapait juste. Le réalisateur ne fit pas une grande carrière malgré ce film de qualité. On se demande bien pourquoi.
Ce long-métrage de Christian de Chalonge, qui remporte le César du meilleur film en 1979, dénonce froidement le milieu de la finance. L’enquête menée par ce banquier modèle licencié sans ménagement (Jean-Louis Trintignant) nous entraîne dans les bas-fonds d’un système corrompu. Même si l’ensemble du casting est très impressionnant (Michel Serrault, Claude Brasseur, Catherine Deneuve, etc.), l’aspect cynique du scénario provoque un sentiment d’étouffement auquel les longs discours glaçants n’apportent aucune respiration salvatrice. Bref, un sentiment mitigé pour cette œuvre dénonciatrice et malheureusement intemporelle.
Inspiré d’une histoire vraie, un thriller financier intéressant mais un peu trop austère, qui dénonce les dérives et magouilles de la finance, servi par un excellent casting et récompensé par deux Cesars, celui du meilleur film et du meilleur réal.