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stebbins
507 abonnés
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1,5
Publiée le 4 décembre 2011
Difficile de trouver un intérêt quelconque à ce documentaire de Brian de Palma, tourné en 1966. Il s'agit d'adopter un point de vue cinématographique à partir de tableaux pour la plupart abstraits ( le documentaire du jeune réalisateur prend place lors d'un vernissage dans un musée New-Yorkais : il se compose d'images artistiques ( les tableaux ) et d'interviews des spectateurs ( certains adorent, d'autres n'apprécient guère, certains iront même jusqu'à dire qu'il s'agit d'une exposition destinée à rendre le public fou ). Pourtant, même si certaines images confinent à la beauté hypnotique, les explications théoriques sur le rapport de l'artiste à son oeuvre ou du spectateur à cette même oeuvre sont rasoirs et poussiéreuses. En définitive, le spectateur de ce documentaire pourra s'ennuyer ferme, à la manière des personnes hermétiques au vernissage New-Yorkais. Mais on le sait tous désormais, Brian de Palma s'est aujourd'hui bien rattrapé avec des films tels que Dressed to Kill , Carrie au bal du diable ou encore Blow Out... Un documentaire à voir à la grande rigueur.
Du cinéma de Brian De Palma, comme je l'ai souvent répété, je retiendrai un élément avant tous les autres : l'illusion, l'idée que le septième art ne recèle comme l'a très justement dit DP que du mensonge vingt-quatre fois par seconde. Ses oeuvres tournent pour la majorité autour de ce sujet et l'ont traité à de multiples reprises, par le biais de points de vue très différents. C'est justement toute une histoire d'illusion et points de vue qui constitue "The Responsive Eye", lequel n'est pas (attention à ne pas confondre pour ceux qui ne l'auraient pas vu) un court-métrage mais un documentaire quasi-promotionnel d'une exposition de op art qui s'est déroulée à New York en 1966. Bien sûr, on peut s'amuser d'observer le grand Brian dans ses premiers mouvements de caméra mais à vrai dire, ce n'est pas tant l'aspect nostalgique oh-vous-avez-vu-ce-qu'il-a-réalisé-au-début-c'est-mignon-tout-plein qui prime, bel et bien ces bouts de thématiques abordées, essentielles du cinéma De Palmien et ici encore à leur genèse. On ne peut que faire le rapprochement entre ces tableaux trompe-l'oeil et ce qui a tant fasciné le cinéaste tout au long de sa carrière, cette dissection de formes qui, placées dans un sens ou un autre (les plans montés et remontés) donnent au spectateur une impression variable, tout comme celle-ci peut changer en fonction des sensibilités du public et la façon dont il se place. Ainsi les critiques sont-elles tant aléatoires, celles que notre monstre sacré a toujours réfuté voire méprisé. Déjà à l'époque, il démontrait un brillant sens du recul, un cynisme présent par une prise de position très ironique et distanciée de l'art avec un grand A pour lequel il n'a jamais manifesté de grandes affinités (au moins dans les appellations). Pour un afocionado comme moi, c'est un véritable régal que de chercher dans tous les sens des éléments qui deviendront par la suite. Il est toutefois certain que la forme était loin d'être acquise donc les autres passez votre chemin !
Un documentaire assez intéressant, bien qu'assez répétitif sur la longueur. On retiendra essentiellement que le court-métrage donne à De Palma l'occasion de s'exprimer de manière inédite sur sa passion de l'illusion. Certaines images sont assez réussies, d'autres ne le sont pas du tout (caméra oblige). Si l'on a aucunement le sentiment de visiter l'exposition, on retient cependant quelques témoignages instructifs - bien que la grande majorité n'apporte pas grand chose - de la part de certains artistes et intellectuels sur l'Op Art. Bien entendu, The Responsive Eye ne reste qu'un petit projet de début de carrière.
Un court documentaire non dénué d'humour qui se révèle vraiment intéressant sur la longueur. Il a surtout l'avantage de dévoiler un pan d'une époque révolue, via un événement local, à savoir une exposition au MoMA. Un huis-clos qui en dit donc plus long que son sujet.