Bon, ben j’en termine avec la filmo de Twohy (pour l’instant), avec Abîmes, un film que j’avais vu il y a assez longtemps et qui m’avait bien plu alors. Le revoir m’a plu tout autant, surtout que je n’avais pas retenu toutes les trames du scénario.
On retrouve en fait les qualités du réalisateur : un scénario très bien écrit, qui mise beaucoup plus sur l’intelligence que sur le spectaculaire, un rythme efficace, et une réalisation très solide. Rien à dire, il y a de bonnes scènes d’angoisse dans ce huis clos, les scènes d’action sont bonnes, la maitrise de Twohy est là, et le résultat convainc. Le scénario est d’une grande intelligence, entretenant jusqu’à sa conclusion le mystère entre une explication fantastique et une explication réaliste. C’est même là la définition du fantastique à la base, que l’entretien de ce doute constant, et c’est une belle réussite. Alors certes, du coup certains pourront regretter l’absence d’une vraie chute, d’autres diront que le film semble manquer d’enjeux par moment, et s’étale un peu artificiellement, mais honnêtement, c’est là où l’efficacité du réalisateur prend le relai, et permet de gommer, à défaut d’effacer totalement, les petites anfractuosités de l’histoire.
Le casting n’est pas, sur le papier super relevé, mais c’est très bon néanmoins ! Matthew Davis, Olivia Williams, McCallany, Galifianakis…, tous sont bien justes dans leurs rôles, sobres et investis, épaulés par quelques acteurs plus expérimentés à l’époque comme Bruce Greenwood, et on notera surtout le travail d’écriture des rôles. Comme souvent dans le cinéma de Twohy la force c’est les personnages, lesquels, nombreux pourtant dans ce film, ont tous une personnalité, un style marqué, et c’est tout à fait salutaire dans un métrage qui s’appuie énormément sur ses interprètes.
La réalisation, je n’y reviens pas, est des plus convaincantes, et visuellement je n’ai pas de gros reproches à faire. Une ambiance peut-être parfois un peu soft, à cause d’une photographie légèrement timorée et d’un cadre qui ne sent pas toujours un réalisme mémorable (on reste assez loin d’un Das Boot en terme d’authenticité), néanmoins le sens de l’image de Twohy est remarquable (la scène des raies est géniale), et ce serait mentir que de dire qu’Abîmes ne distille pas quelques moments d’angoisse très réussis, grâce à une pincée d’effets violents, et surtout beaucoup de maitrise.
Abîmes est un très bon huis clos sous-marin. C’est efficace, prenant, carré, c’est du Twohy tout en maitrise, qui livre un produit très plaisant. Du suspens, de la tension, du fantastique à l’ancienne, j’ai beaucoup apprécié ce film à son revisionnage, et évidemment je ne peux que le conseiller. Je donnerai 4, pour certains points plus faibles (une musique trop discrète, quelques petites facilités scénaristiques, une ambiance parfois trop tiède), mais ça reste très recommandable.