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oldsport
14 abonnés
95 critiques
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3,0
Publiée le 29 janvier 2020
Ne boudons pas notre plaisir :Sonia Braga est magnifique en veuve tourmentée par son ex , un beau satyre blond qui a tous les vices et cette relecture de Mme Bovary possède un charme désuet à la mise en scène certes approximative mais tellement braaazzzzzil grâce à la bande-son inoubliable de Chico Buarque ! Un film bon enfant à ne pas montrer aux enfants !
Entre un mari coureur de jupons, accroc au jeu, parfois un peu violent mais qui fait l'amour avec autant de facilité qu'il respire et un autre, brave type, d'une fidélité à toute épreuve, sérieux mais qui ne distingue pas du tout par des prouesses incroyables niveau devoir conjugal, les femmes menteuses diront qu'elles choisiraient le second, les sincères le premier, les futées les deux. Dona Flor, la protagoniste évidemment, fait partie des futées. D'autant plus que le premier n'a pas manqué d'être un fantôme qu'elle seule voit. Autant dire que ce film brésilien, qui a été un immense carton lors de sa sortie en salle, ne croule pas du tout sous le politiquement correct et c'est tant mieux. Reste que l'ensemble est loin d'être irréprochable. Visuellement, le film a pris un sérieux coup de vieux mais cela passe beaucoup mieux qu'une intrigue qui franchement met longtemps à démarrer (1 heure en fait, et de cette heure au moins 30-45 minutes auraient pu facilement être supprimées !!!). Bon une fois que ça a démarré, on se laisse emporter par l'improbable ménage à trois, et aussi par la sensualité de la belle actrice principale Sônia Braga et par l’envoûtante chanson "O que sera". Mais qu'est que ça a mis du temps. J'ai jamais eu autant hâte qu'un type se transforme en fantôme.
Bon, c'est vrai qu'esthétiquement ce n'est pas trop ça, le film dans son ensemble ayant d'ailleurs pris un bon coup de vieux. Néanmoins, si cet aspect limite quelque peu la portée de l'œuvre, la liberté de ton qu'emploie Bruno Barreto et le discours presque joyeusement amoral (en tout cas très « ouvert d'esprit ») la rend en définitive assez savoureuse. Oui, un long-métrage qui ose dire que ce n'est pas parce qu'on est fidèle qu'on est forcément un mari de rêve et qu'on peut être accroc à un homme quitte à ce qu'il soit le pire des coureurs ne peut provoquer chez moi qu'une réelle sympathie, surtout lorsque l'héroïne décide de ne pas trancher entre ces deux possibilités, la touche de fantastique venant rapidement se greffer à l'intrigue s'avérant également rafraîchissante. Pas du grand cinéma donc, mais on peut comprendre pourquoi « Dona Flor et ses deux maris » a connu cet immense succès populaire au Brésil.