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Plume231
3 870 abonnés
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3,0
Publiée le 13 juillet 2012
On est loin du film policier classique ici. Le constat est amer, la Société est minée par l'hypocrisie, l'homophobie, l'injustice, la corruption et la cupidité, et un type intègre n'y a pas sa place. On ne peut pas reprocher au réalisateur et au scénariste de faire dans l'optimisme à ce niveau-là. La structure narrative est aussi assez étonnante, passant d'un aspect de l'histoire à un autre en ayant recours sans même crier gare au flashback. L'ensemble recèle de longueurs mais parvient à maintenir l'intérêt du spectateur jusqu'au bout. Le casting vaut largement le détour aussi. On peut y voir Jacqueline Bisset dans un rôle qui manque un peu d'ampleur, Robert Duvall dans celui d'un flic brutal et l'excellente Lee Remick dans un personnage complexe d'épouse dévouée, aimante mais nymphomane. Mais celui qui se distingue le plus évidemment est Frank Sinatra, chanteur exceptionnel mais acteur que je trouve d'habitude fade mais qui s'en sort ici parfaitement, dans le peau d'un policier trop probe pour son milieu. Un Gordon Douglas qui préfigurait des oeuvres policières réalistes comme celles de Sidney Lumet.
Gordon Douglas a tourné trois films en deux ans avec Frank Sinatra. « Le détective », film policier crépusculaire clôt de belle manière le cycle des Tony Rome tournés par le duo. Le scénariste Abby Mann adapte un roman de Roderick Thorp (dont le roman Nothings lasts forever inspirera la saga « Die Hard » avec Bruce Willis) qui tourne complètement le dos au personnage de Tony Rome, détective à l’extrême coolitude. Ici, Sinatra est Joe Leland, sergent détective, intègre qui quoique sans illusion sur l’institution qu’il représente et la société dans laquelle il évolue, s’évertue à défendre des principes simples qu’il juge indispensables au sens qu’il entend donner à sa mission. Cette discipline qu’il s’impose ajoutée à son autorité naturelle lui attire le respect mais l’amène aussi souvent à devoir corriger les exactions de ses hommes qui se laissent facilement aller à l’intolérance et à la violence gratuite comme Robert Duvall ou à la corruption comme Ralph Meeker. Son supérieur qui a bien connu le père de Leland, rêve pour lui d’une promotion au grade de capitaine et regrette son intransigeance, tentant de l’amener à plus de compromission. C’est en cédant à cet appel que Leland commettra l’injustice qui lui fera asseoir un innocent sur la chaise électrique. Parallèlement aux différentes enquêtes qui jalonnent le film pour illustrer le métier difficile de flic dans les tentaculaires mégalopoles américaines, Gordon Douglas filme en flash back la difficile relation que Leland entretient avec une jeune professeur (Lee Remick) qui n’arrive pas à se sortir d’une addiction aux relations multiples. Gordon Douglas qui signe ici sans aucun doute son film le plus ambitieux et le plus accompli brasse avec dextérité les différents thèmes abordés par le scénario d’Abby Mann pour offrir au spectateur un captivant mélange entre action et réflexion. Sinatra est comme souvent très juste et il montre grâce à un jeu d’une sobriété fort à propos qu’en plus d’être un grand crooner il était aussi un formidable acteur. A conseiller à tous ceux qui veulent découvrir ce qui se faisait de mieux dans le genre policier américain des années 60 et 70.
Pour un film des années 60 certains des sujets abordés sont osés (par certains égards l'homosexualité le reste encore de nos jours) mais cela ne suffit pas forcément à faire un bon film et si Le Détective n'est pas un polar raté on ne peut pas dire que ce soit non plus un grand film du genre. Mélangeant enquête et vie privée du détective joué par Sinatra ce mélange est un peu indigeste car si l'intrigue policière n'est pas désintéressant par contre les scènes abordant les problèmes de couple du policier ne sont pas particulièrement d'une franche réussite. Le Détective souffre aussi de son rythme un peu pépère d'ailleurs la mise en scène de Gordon Douglas est le point faible de ce polar car si elle reste d'un niveau correct elle sert néanmoins maladroitement un scénario qui dans des mains plus inspirés aurait sans doute donné un excellent film policier photographiant la Société de son époque.
Ceux qui recherche un policier pur jus seront déçu, le film travaille plus le coté psychologique avec l'intègre inspecteur Sinatra (hum) se confrontant seul après son divorce à tout la violence et la comprimission de sa ville. Un film correct mais qui se disperse beaucoup pour finalement faire dans la généralité.
Le Détective (The Detective) est un très bon film policier américain réalisé par Gordon Douglas, écrit par Abby Mann, d'après le roman de Roderick Thorp sur une musique composée par Jerry Goldsmith qui met en scéne un excellent Frank Sinatra qui joue le Detective Joe Leland un policier intègre qui défend avec ardeur les valeurs fondamentales de l'Amérique.... Alors que son couple s'effrite: sa femme Karen (jouée par la sublime Lee Remick) souffre de nymphomanie... et qu'il va être confronter lors d'une de ses enquêtes... au milieu homosexuel... Un certain Felix Tesla (joué par Tony Musante), est coupable d'avoir assassiné son partenaire et le fait condamner à mort... Mais peu de temps après, Norma McIver (jouée par la sublime Jacqueline Bisset qui remplace au pied levé Mia Farrow), une jeune femme, lui demande d'enquêter sur le suicide de son mari... lequel fréquenter le milieu homosexuel... Deux affaires qui vont être liés... Jean-Pierre Coursodon et Bertrand Tavernier ont remarqué : «Que l'adaptation du roman de Roderick Thorp, The Detective, livre sans action, tout en finesses psychologiques dont le scénario d'Abby Mann s'est débarrassé, développant le côté policier. Cette infidélité a heureusement permis à Douglas de réussir quelques beaux morceaux (l'arrestation, puis l'interrogatoire de Tony Musante) et, dans l'ensemble, un de ses meilleurs films.» Superbement campé par un Sinatra las et crépusculaire (excellent)... Le Détective, est une œuvre noire majeure de Gordon Douglas sur un scénario complexe d'Abby Mann... Mais c'est surtout un très bon film policier réalisé en 1968 – date charnière dans la mesure où cette célèbre année est aussi celle de la fin définitive du Code Hays – Le Détective marque une rupture évidente dans le traitement de certains sujets qui n’existaient auparavant que sous la forme de l’allégorie ou de la métaphore pour ne pas bousculer les censeurs. Ici, dès les premières scènes, le ton est donné : la mutilation et le meurtre d’un homosexuel... Dix bonnes années avant Cruising de William Friedkin, Le Détective montre l’une des premières plongées frontales dans les lieux de drague homosexuelle (même si Otto Preminger s’y était déjà frotté quelques années plus tôt dans Tempête à Washington), donnant sans aucune ambigüité le mauvais rôle au flic homophobe et violent (joué par l'excellent Robert Duvall)... Plus surprenant encore est le personnage porté par la subtilité habituelle de Lee Remick : à la fois brillante et séduisante, la jeune femme ne tarde pas à faire tourner la tête du flic interprété par Sinatra, puis se révèle finalement à l’opposé de ce qu’elle renvoie socialement... Car elle ne peut s’empêcher d’avoir des relations sexuelles avec tous les hommes qui la courtisent, incapable de se suffire à l’amour d’un homme pour combler le vide qui l’habite... Grace a l’audace des sujets abordés (l’homosexualité, la nymphomanie) ce film est a voir absolument.
Un bon polar typiquement années 60. L'ambiance, les personnages, l'enquête : incontestable, c'est du travail de bon proffessionel, avec seconds roles impeccables et enquête correcte. De plus, il nous offre un portrait d'homme assez juste, et sans réel pathos. Mais l'ensemble reste néanmoins un peu distant, comme si Douglas voulait ne pas trop nous rapprocher de ce qu'il filme. Et l'ensemble est assez froid, et a du mal à nous faire ressentir réellement quelque chose. L'ensemble reste néanmoins assez agréable et bien fait. Sérieux.
"The Detective" présente le quotidien d'un vétéran de la police de New York, à travers quelques enquêtes. Le principal intérêt du film est qu'il montre le clivage qui régnait à la fin des 60's entre les esprit soixante-huitards, et les conservateurs qui ne les comprennent pas. Le scénario évoque ainsi la misère sociale, les intellectuels des nouveaux courants de l'époque, et surtout l'homosexualité, encore très taboue au cinéma en 1968. Le tout face à des policiers en apparence professionnels, mais en réalité intolérants, et parfois homophobes et sadiques. Frank Sinatra, charismatique et blasé, est le choix idéal pour le protagoniste, homme dont le mariage part en vrille, et qui a conscience d'être de plus en plus déphasé avec la société, sans pour autant perdre son sens de la justice et du respect. Au delà ce cela, le film est réalisé de manière un peu froide, mais très professionnelle, et propose de bons seconds rôles (Jacqueline Bisset, Robert Duvall...). Un polar à découvrir.
Un film policier surprenant surtout si l’on considère l’époque où il a été réalisé. Pour un film des années 60 il s’aventure sur des sujets sulfureux pour l’époque: le tabou de l’homosexualité, la nymphomanie, le racisme, les violences policières... D’autant plus surprenant qu’il le fait de manière assez frontale sans esquive. Franck Sinatra tient son rôle de flic atypique parce qu’il ne fait pas de compromis avec sa conscience et arrive à crédibiliser l’ensemble de belle manière. A travers cette enquête j’ai vraiment eu l’impression de voir la photographie d’une époque et l’interminable duel entre les progressistes et les conservateurs qui tiennent le pouvoir et les institutions. Ça n’est pas géniale mais ça vaut largement le coup de s’y attarder.
Film policier convenu mais avec un scénario plutôt bien écrit et pertinent. Niveau réalisation c'est académique, les interprétations des acteurs sont correctes. La fin est surprenante par contre les scènes narrant la relation amoureuse du personnage principal pas intéressantes.
Alors que c'est d'abord une simple histoire de meurtre à laquelle est lié un homosexuel, le sergent-inspecteur Joe Leland va peu à peu découvrir que l'affaire est bien plus vaste et que cela remet en cause sa morale et sa façon de voir la vie.
Avec The Detective, Gordon Douglas signe un film assez pessimiste où la corruption gangrène la société à tous ses étages. Il met en scène la noirceur de l'âme humaine, son intolérance, sa cupidité ou encore sa cruauté et aborde plusieurs sujets compliqués qui tendent à la réflexion et ce, plus ou moins en profondeur et sans compromis, à l'image de la nymphomanie, l'homosexualité et la vision que l'on peut en avoir. C'est la fin du code Hays et ça se ressent.
Partant d'un bon scénario, Gordon Douglas rentre assez vite dans le vif du sujet avec ce meurtre d'homosexuel et met en place une atmosphère assez désabusée où l'on retrouve plusieurs éléments propres aux genres. Il capte plutôt bien les dessous de la ville de New York et ses péchés, qu'il met en opposition avec le personnage principal (superbement campé par un F. Sinatra pessimiste, d'ailleurs tout le casting est impeccable à l'image de Lee Remick et Robert Duvall). De plus, il ne tente pas d'être moralisateur et laisse le spectateur analyser lui-même cette société aux valeurs morales qui s'effondrent.
Pourtant, The Detective me laisse quelques regrets, notamment sur son manque de tension dans les moments forts ainsi que quelques fautes de rythme et l'impression de voir certaines scènes s'étirer inutilement, alors que d'autres sont trop vite expédiées. C'est dommage car du coup, certains personnages apparaissent vraiment trop en retraits, mais bon, ce n'est guère préjudiciable tant l'ambiance qu'il met en place est prenante et que les thèmes qu'il aborde sont traités avec justesse. .
Une oeuvre pessimiste, non pas sans défaut, mais qui met en avant la noirceur d'une société et de l'être humain où les valeurs n'existent plus et que les limites entre le bien et le mal sont plus que jamais floues.
Dès l'ouverture, le réalisateur indique clairement que la simple observation des faits ne peut traduire qu'une partie de la réalité des choses. Pour comprendre comment va le monde il convient de remettre les choses à l'endroit car on ne peut se fier aux apparences. Ces grattes-ciel à l'envers ne sont que la réflection de leurs silhouettes sur le toit d'une voiture circulant dans les rues de New-Yor où un policier se rend sur les lieux d'un crime pour démarrer une enquête. Ce film américain s'attache à nous décrire la psychologie de ce détective confronté à ses problèmes personnels et à la difficulté de rester intègre.Il se terminera sur un constat d'impuissance car ce monde est coupable et victime à la fois. Le scénario est bon, le style est simple avec des gros plans bien maîtrisés, et fait la part belle aux flashbacks. On y trouve les stéréotypes de ce film de genre : musique jazz, policiers brutaux, politiciens corrompus, sexe, et 2 aspects originaux pour l'époque: l'homosexualité, la peine de mort. La partition de Lee Remick est particulièrement réussie. Même si le film a un peu vieilli, il conserve des qualités, cette succession de mini-histoires, et son décor contemporain (réél et composé) lui confère aujourd'hui un côté kitsch.
Film assez osé qui parle l'homosexualité dans une amérique en pleine révolution culturelle avec le flower power. Mais si on met de coté cet originalité de l'époque, cela reste un film assez banal. Bien réalisé, pro mais sans grande originalité. Film qu'on voit puis qu'on oublie rapidement...
un très bon polar qui date de 1968 mais très actuel sur les commissions occultes entre les politiques et le bâtiment, les ambiguïtés de la police ainsi que sur les mœurs et les relations humaines.
Film peut être un peu décousu mais tout à fait intéressant par le traitement de la question (encore controversée) du"coming out" et de la question encore brûlante aujourd'hui de la lutte contre les violences policières; enfin, par l’interprétation de Frank Sinatra.t