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Hotinhere
570 abonnés
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3,5
Publiée le 21 février 2024
Un polar d'ambiance sombre et lancinant mais prenant qui explore les relations humaines complexes autour de la disparition d'une psy qui provoque l'implosion d'un petit monde et de ses apparences.
Scènes de vies conjugales, adultères, crise de la quarantaine pendant 50 mn et puis une mort inexpliquée. Polar dépressif, d'ambiance, mais les coincidences qui lient les différents protagonistes sont vraiment too much. Plus Bergmann que De Palma.
Un bon cru australien. Mais attention, les fans de thriller risquent d’être déçus, la résolution de l’affaire de la disparition d’une psy se trouvant essentiellement en arrière plan. Ici, le réalisateur s’intéresse avant tout à la vie de couple et sexuelle des protagonistes, et il faut reconnaître que la psychologie des personnages est magnifiquement rendue, avec des acteurs et actrices rendant le récit très crédible. Original et bien fait.
Lentement Lantana nous conduit vers sa queue de poisson autoréflexive tel le miroir désabusé d’un monde corrompu et laid. Le cadrage coupe volontairement les personnages pour accroître leur isolement ainsi que leur fracture intérieure, la musique diffuse une mélancolie teintée de mystère à la Angelo Badalamenti, le rythme général jamais ne s’accélère, en total disharmonie avec la samba dansée. Tout cela fait sens, certes. Mais fallait-il réellement Lantana et ses deux heures pour aboutir à un fatalisme navrant et névrosé, pour partager la mollesse malheureuse des protagonistes ? Fallait-il qu’une femme meure et que les couples et familles alentours se dilatent, implosent ou se recentrent pour que moi, spectateur, veuille attraper la première bouteille de whisky à portée de main pour compatir ? On a envie de taper du pied dans cette fourmilière, vaste galerie de personnages tous plus paumés les uns que les autres, pour finalement, de l’édifice balayé, apercevoir le vide existentiel, le néant. Pas besoin alors d’enrober le produit 100% déprime d’un voile mystérieux à la David Lynch (l’introduction où nous plongeons dans un buisson rappelle Blue Velvet, la musique et l’ambiance générale l’ensemble de son œuvre). Lisons Cioran c’est plus marquant.
Le cinéma australien fait assez peu parler de lui, la plupart de ses metteurs en scène émigrant assez rapidement à Hollywood une fois leurs classes effectuées dans leur pays à l'image de George Miller, Peter Weir ou Roger Donaldson. Il produit pourtant régulièrement des films très intéressants et souvent innovants comme ce "Lantana" de Ray Lawrence. Ray Lawrence dont on ne comprend pas très bien comment après la réalisation d'un film aussi prenant suivi d'un autre ("Jinbadyne" en 2006) moins abouti mais tout aussi très méritoire, il n'ait pas eu davantage l'occasion de démontrer tout son talent. A la même époque, toute la critique s'était énamourée de la construction scénaristique proposée par le duo mexicain, Inarritu/Arriaga, avec "Amours chiennes" qui entremêlait trois histoires à priori distinctes pour les faire se rejoindre dans un climax ébouriffant. Ray Lawrence accompagné d'Andrew Bowell qui adapte sa propre pièce adopte une démarche un peu similaire même si elle est moins spectaculaire et radicale sur la forme. Il privilégie en effet l'approfondissement des portraits psychologiques des dix personnages principaux de ce film policier dont l'intrigue démarre curieusement assez tard sans que cela ne nuise en aucune façon à l'intérêt que l'on porte aux tourments que doivent affronter trois couples de quarantenaires arrivés au point de rupture de leur relation . Lawrence parvient très habilement à entrelacer les destins de tous les personnages pour faire de chacune des rencontres le point d'appui de la progression vers le nœud de l'intrigue dont le résultat final nous a été présenté furtivement dans le générique. Par un simple hasard, le destin tragique d'un des protagonistes va permettre de remettre toutes les choses en ordre comme c'est quelque fois le cas dans la vraie vie. Resté plus de quinze ans sans tourner après un premier film ("Bliss" en 1985) qui avait eu un certain retentissement critique en Australie, Ray Lawrence réussit malgré cette absence à réunir un casting de premier choix avec Barbara Hershey, Anthony LaPaglia et surtout Geoffrey Rush encore tout auréolé de son Oscar reçu en 1997 pour "Shine" (Scott Hicks ) . Chacun s'y entend à merveille pour donner toute la profondeur nécessaire à un film choral d'une fluidité remarquable qui amène à réfléchir sur l'étiolement des couples quand la communication ne vient pas éviter l'enferment dans le regret de la passion envolée souvent suivi de l'impression ressenti par chacun que son propre épanouissement est freiné par la présence de l'autre. A revoir le très maitrisé "Lantana", on regrette vraiment la trop parcimonieuse filmographie de Ray Lawrence.
Film sublime, tout en délicatesse et en psychologie...Je m'attendais à un film sombre, pénible autour d'une sordide enquête policière (ce qui n'est pas ma 'cup of tea') et bien pas du tout !! Les personnages sont mystérieux et subtils, les histoires d'amour complexes et prenantes et j'ai vraiment beaucoup aimé ce film !! Un petit bijou comme on les aime !! Un grand bravo !
Certes le scénario comporte beaucoup de coïncidences cependant au final l'affaire est bien ficelé et cela n' occasionne aucune gêne vu qu'il ne s'agit pas vraiment d'un policier mais plutôt d'un film sur la "psychologie" du couple. La réalisation se montre efficace et les acteurs sont tous excellents. Le genre de film sans prétention qui fait passer un bon moment.
Petit polar australien méconnu. Histoire d'amour vénéneuse, casting de feu, mise en scène d'une élégance et d'un raffinement que j'adore parce qu'elle sert idéalement l'intrigue puissamment psychologique où chacun a toujours quelque chose à cacher surtout lorsque la personne disparue est une psychanalyste... Lantana est à voir toutes affaires cessantes pour les amoureux du genre..
Thriller Made In Australia qui s'attache beaucoup plus à la psychologie des personnages qu'à une intrigue policière, qui ne démarre qu'au bout d'une heure et qui même après cela est toujours placée au second rang. Par le fait que les personnages, qu'au début rien ne relie, vont être amenés pratiquement tous à se croiser au moins une fois chacun et à voir leurs destins mêlés, on est dans le domaine du film mosaïque. Sans être le chef d'oeuvre vanté par la plupart des critiques, "Lantana" s'avère assez soutenu pour être prenant ; et puis par une interprétation réaliste, les acteurs font admirablement leur boulot, particulièrement Anthony LaPaglia qui juste avant "FBI : Portés disparus" jouait déjà le rôle d'un flic. Un polar psychologique efficace.
Quelques années avant FBI : portés disparus, Anthonly LaPaglia officiait déjà pour rechercher des personnes manquantes, mais cette fois-ci du côté de l'Australie. Le début de Lantana (comprendre la première heure en gros) est assez déconcertant car il ne fait que placer tous les éléments du puzzle (personnages, intrigues etc.) qui serviront plus tard à la dramaturgie (policière et sentimentale). C'est un assemblage qui intrigue car on se demande où le réalisateur veut en venir et surtout qu'est-ce que ces personnages ont à faire dans l'histoire qu'il semble nous raconter, car pour certains il faut un certain temps avant d'y arriver. Ensuite, il peut développer à sa guise son scénario une fois que tout est mis en place. Le film s'envole, intrigue, étonne. On pourra bien entendu regretter un manque de mise en scène (ce n'est jamais vraiment par la caméra que Lawrence parvient à créer une quelconque tension dans son film) mais le scénario, pas trop mal ficellé, parvient à capter l'attention. Au final, Lantana sonne comme un thriller pas déplaisant mais qui aurait peut-êrtre mérité un meilleur traitement en terme de mise en scène, afin de voir ce qu'il aurait réellement pu donner. Intéressant tout de même.
Première surprise : Anthony LaPaglia, plus connu pour son rôle dans la série FBI : portés disparus, que pour ses compositions au cinéma. Il est convaincant en colosse fragile. Deuxième surprise pour ce polar passé plus ou moins inaperçu en salle : un très bon scénario, qui mêle habilement réflexion sur le couple et intrigue policière, dans un subtil chassé-croisé de personnages, tous en proie au doute et confrontés à des secrets. Un climat lourd de crise intérieure... Troisième surprise : une réalisation léchée (ambiance nocturne, image stylisée...). À cela s'ajoute une bande originale planante et inquiétante, de très bonne facture. Dommage, cependant, que Ray Lawrence n'ait pas achevé son film cinq minutes plus tôt, avec la scène de la voiture et l'écoute de la cassette. Il a voulu donner le fin mot de chaque histoire dans l'histoire, conclure sur chaque personnage, mais ce n'était peut-être pas nécessaire. Une fin ouverte aurait été parfaite. Il n'empêche que Lantana est une très belle réussite.
A vrai dire, je ne sais pas trop quoi penser de ce long métrage australien, sur lequel je suis tombé complètement par hasard. A la fois, il y a des bons côtés et de l'autre, il y a pas mal de choses décevantes. Commençons par le positif. Pour ce qui est de l'intrigue, c'est intéressant car les revirements de situations sont au rendez-vous et sincèrement, j'aurai pas pensé. Les acteurs, sont dans l'ensemble, très convaincants et le fait que beaucoup de personnages sont inclus dans le scénario est un vrai plus. La bande originale est plutôt répétitive mais, il faut se l'avouer, elle colle parfaitement à l'ensemble des scènes. Cependant, comme je l'ai dis plus haut, il y a une certaine liste de bémols. Déjà, deux heures, c'est beaucoup trop long et franchement, les cinq dernières minutes, on aurait pu s'en passer. Ça fait perdre clairement un point dans ma note finale et je trouve ça dommage car ça casse le dénouement. Ensuite, vient la photographie - elle n'est pas au top et on s'approche parfois du genre téléfilm. Ce n'est peut-être pas l'envie du réalisateur que de faire un "beau" film mais je trouve que c'est important de nos jours. Puis le côté morale sur les couples, je trouve ça assez pénible même si il est vrai que les américains (même si on est en Australie), sont les spécialistes du genre. Donc en bref, je suis un peu déçu de la fin malgré avoir passé un bon moment. 11/20.
Débutant comme un splendide drame sentimental construit à la manière d’un film choral, cette multiplication de tableaux va converger pour se transformer en un polar à l’esprit très lynchien puisqu’il met en parallèle aux mœurs de chacun des peurs du regard d’autrui. Un sentiment de paranoïa règne dans les relations entre ces personnages tous rongés par leurs secrets et leurs inquiétudes. Ce sentiment est appuyé par la mise en scène valorisant les gros plans sur des jeux de regards tour à tour effrayants et pleins d’amour. Son intrigue est donc secondaire derrière cette image de la vie de couple qui, derrière une image unie, subit, elle aussi, les affres de la crise de la quarantaine.
On se surprend à suivre avec un intérêt croissant les vies relativement banales de ces différents personnages. Ils traversent tous une forme de "crise de la quarantaine", cherchent une légitimité et un sens à leur vie, et leurs destins se croisent pour former une sorte de polar. Le rythme n'est franchement pas soutenu mais l'histoire n'en est pas moins intense. Un reproche ? La fin du film, qui apparaît fade au regard du reste.