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ferdinand75
550 abonnés
3 869 critiques
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3,0
Publiée le 31 juillet 2024
Un film sobre, touchant, très dur en noir et blanc. Un des premiers témoignages sur la Shoah. L’ambiance des camps de concentration bien montré. Il est clair que Gatti a du vécu en la matière. La difficulté de survivre, la fraternité mais aussi la trahison, comment s’organiser et continuer une forme de lutte ,de bonnes questions abordées. Et ensuite la cruauté des tortionnaires qui organisent un duel de prisonnier pour déterminer la survie d’un entre eux, extrêmement dur.
Film magnifique et terrible. Un coup de poing à l'estomac. Je ne connaissais pas l'existence de ce film qui mérite de figurer au premier plan des temoignages de l'horreur.
L'enclos pourrait être le terme pudique pour désigner le camp de concentration nazi où se déroule le film d'Armand Gatti. Il désigne très précisément ici la cour cernée de barbelés dans laquelle seront bientôt enfermés, le temps d'une nuit, un prisonnier juif et un kapo allemand condamné. Sous la surveillance d'officier nazis qui attendent de cette promiscuité une lutte à mort et parient sur le survivant de l'affrontement espéré. spoiler: Mais de combat, il n'y aura pas . Les deux prisonniers se renvoient leur condition d'hommes déchus, de dominés et de dominants, dans une conversation entrecoupée d'incidents -imagés- dans l'existence du camp. Armand Gatti évoque la barbarie nazie et les camps d'extermination d'une façon semi-réaliste, si je peux dire ainsi. L'horreur n'est pas montrée ni abordée frontalement; elle est suggérée dans un décor abstrait de bagne et de bagnards, de baraquements et d'uniformes SS. La sobriété et la sécheresse de l'image en noir en blanc exercent un certain pouvoir dramatique. Davantage que le propos philosophique, humaniste, plus théorique, à travers lequel se dessinent principalement l'idée d'asservissement d'hommes par d'autres hommes, les notions d'enfermement et de survie.
"L'enclos" fut un des premier film à mettre en scène les camps de concentration nazi, et nul doute que ce fait fit son grand succès critique. Aujourd'hui seul quelques cinéphiles avertis se souviennent encore de ce film unanimement acclamé à l'époque. Il n'y a pourtant pas de mystère à ce désinterêt, Armand Gatti est un litterraire et homme de théâtre, et cela se resent terriblement dans sa mise en scène faite de longues tirades et parfois d'élans littéraires en voix-off, alourdissant son film. Même si le réalisateur dit prétentieusement que le langue cinématographique lui est "naturel", le film montre bien qu'on ne s'improvise pas réalisateur du jour au lendemain et que si les mots lui sont faciles, il lui est difficile de s'en passer, alors même qu'il n'en a pas besoin. Gatti est un des rares rescapés des camps à les avoir mis en scène. Pourtant son camp nommé Tatenberg dans "L'enclos" ne ressemble à aucun des vrais camp nazi. Il se veut un mélange de tous les camps qui ont existés. L'ennui est qu'aujourd'hui, en comparaison avec tout ce qui a été produit sur ce sujet depuis, ce mélange s'en resent et on a l'impression de voir "La grande évasion" dans "La liste de Schindler"...
Le film a la vérité documentaire des témoins (le réalisateur comme les figurants ont vécu ce qu’ils reconstituent). Plus remarquablement encore il a le dépouillement et la pudeur qu‘il fallait, ce qu‘on peut sûrement imputer aux mêmes raisons. C’est humainement très fort et c’est aussi passionnant d’un point de vue historique sur l’organisation de survie communiste à l‘intérieur des camps nazis. La réalisation est datée, bien dans les convention de son époque (par exemple les monologues intérieurs écrits et dits d’une manière théâtrale…) sans pourtant que ça attente à la vérité et à l’intensité dramatiques. Je ne vois pas qu’on puisse faire une fiction plus juste sur le sujet (pour le documentaire c’est autre chose).
Evidemment, je ne m'attendais à rigoler beaucoup en regardant ce type de film. J'espérais quand même être intéressé et ému, or ce ne fut pas vraiment le cas. Ce n'est pas le seul film que j'aie vu sur le sujet et je crois pouvoir dire que c'est celui qui m'a le plus ennuyé.
Un film méconnu sur l’univers concentrationnaire, la réalisation est âpre et sans artifices émotionnels, ceci s’explique peut être par le fait que le réalisateur ai lui-même vécu l’enfer des camps, un endroit où les choix moraux son dicter par le sadisme des SS. Les prisonniers s’y révèlent soit bestiaux et cruel , soit solidaire dans la lutte pour la survie. La fin est forte est poignante.
L'Enclos est avec Nuit et Brouillard le plus grand film sur l'univers concentrationnaire. Et le fait que son auteur soit lui même passé par un camp de concentration n'est pas étranger à ces accents de vérité qui rendent la fiction réelle. Sauvagerie et solidarité s'y opposent avec force. A voir absolument.